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Les sociétés offshore de Joëlle Ceccaldi-Raynaud

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Dans l'émission de Cash Investigation diffusée mardi et consacrée au scandale des "panamas papers", un journaliste de France 2 se rend au Luxembourg à l'adresse de la banque Edmond de Rothschild, où sont domiciliés des dizaines de sociétés offshore.
Selon plusieurs enquêtes journalistiques publiées ces dernières années, notamment par le Canard Enchaîné et Médiapart, c'est à cette même adresse que le 17 juillet 1996, Joëlle Ceccaldi-Raynaud s'est rendue pour ouvrir un compte en tant que représentante de la Dronley Investments LTD, une société basée aux Iles Vierges Britanniques.

Selon Mediapart, le compte est alimenté entre décembre 96 et juillet 97 par 4 virements en provenance d’un compte luxembourgeois de la Banque Indosuez pour un montant total de 3 millions d'euros.

D'après le Canard Enchaîné, le 18 janvier 2000, 152 000 euros sont ensuite remis en liquide à la caisse de la banque au Luxembourg. Le 12 octobre 2000, une nouvelle somme de 304 848 euros est virée, via une banque belge, par une mystérieuse Naomi Equities Inc., domiciliée encore une fois dans les îles Vierges britanniques.

Le 15 décembre 2000, 230 000 francs suisses (152 000 euros) sont remis à Genève dans « une enveloppe fermée au nom de Mme Ceccaldi » par un émissaire non identifié à un représentant de la banque Edmond de Rothschild qui transfère les fonds au Luxembourg. Le même jeu se reproduit le 24 décembre 2001 avec 220 000 francs suisses.

En janvier 2004, ce pactole est placé sur un nouveau compte au nom de Laverna Finance SA, société immatriculée aux îles Vierges. Cette fois les ayants droit sont les enfants de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : Emilie et Vincent Franchi. Ce dernier renoncera peu après à cette fortune estimée en 2005 à plus de 4 millions d’euros au seul profit de sa soeur.

Selon Médiapart, entre 2001 et 2007, Joëlle Ceccaldi puis son fils Vincent, vont en personne prélever du cash au Luxembourg, pour un total de 480 000 euros. D'autres fois, c'est un proche qui effectue des retraits : notamment pour 45 734 euros en décembre 2001.

Lingots-une

Ce compte luxembourgeois est clos en 2009. D'après Mediapart, quelques mois plus tôt, en octobre 2008, une personne non identifiée s'est rendue au siège de la banque Edmond de Rothschild, boulevard Emmanuel-Servais, pour en vider le contenu. Lors du premier versement, le caissier remet à l’individu 180.000 euros en liquide et 20 lingots d’un kilo d’or. L'opération est reproduite à 10 reprises jusqu’au 23 avril 2009. Au total, 2,86 millions d’euros sont ainsi sortis de la banque : 865 300 euros en cash et le solde sous forme de 102 lingots d’or, d’une valeur de 2 millions à l'époque.

Que sont devenus ces lingots et cet argent en liquide ? Mystère. Les sociétés offshore sont-elles encore actives ? Mystère aussi.

SOURCES / DOCUMENTS : CANARD ENCHAINE ET MEDIAPART

J'ai écrit au ministre des finances Michel Sapin, ainsi qu'au Procureur de la République de Nanterre, afin qu'ils se saisissent de cette affaire révélée par la Presse et ouvrent des enquêtes.
Christophe Grébert


Lingots d'or : "Je n'ai pas ce genre de choses", déclare le maire de Puteaux

Interrogée jeudi soir en conseil municipal de Pureaux, la maire LR Joëlle Ceccaldi-Raynaud a affirmé qu'elle n'avait pas de lingots : "Je n'ai pas ce genre de choses. Je ne sais pas où ça peut être". Elle rejette donc les révélations de Médiapart faites sur la base d'un dossier d'instruction au tribunal de Nanterre.

La maire s'est exprimée après 6 heures de conseil municipal, une durée record à Puteaux ! Joëlle Ceccaldi-Raynaud a en effet prolongé les débats jusqu'à la caricature pour décourager peut-être les journalistes qui espéraient lui parler à la fin de la séance. J'ai pu lui poser une question sur le sujet à la toute fin des discussions lors des questions orales. Mais attention, sa réponse est brève. Et en plus la sonorisation de la salle du conseil fonctionnait étrangement mal jeudi soir : 


Les pots-de-vin introuvables du marché du chauffage de la Défense (3e partie de l'enquête de Médiapart sur Puteaux)

MediapartLe site Médiapart a publié la 3e partie de son enquête sur l'affaire du chauffage de la Défense dans laquelle Charles Ceccaldi-Raynaud est mis en examen pour corruption et sa fille Joëlle entendue comme témoin assistée.

Cette nouvelle partie porte sur le fond de l'affaire : l'attribution du marché du chauffage et de la climatisation des 3 millions de m2 de bureaux du quartier d'affaires de la Défense. La justice soupçonne un système de corruption et le versement de pots-de-vin à des élus.

Extrait : 

" (..) la justice a mis au jour un incroyable feuilleton, où se mêlent soupçons de favoritisme, escroquerie familiale et valises de billets rapatriées du Luxembourg. Mis en examen en 2007 pour corruption, l’ancien maire de Puteaux Charles Ceccaldi-Raynaud conteste avoir touché des pots-de-vin. Et malgré plusieurs indices troublants, il est difficile de discerner le vrai du faux dans une affaire où tous les acteurs semblent avoir quelque chose à cacher.

Tout a commencé par la bataille pour un énorme fromage : le chauffage et la climatisation du quartier de La Défense (3 millions de m2 de bureaux et plusieurs milliers de logements). Pour les entreprises concernées, c’est le marché de l’année, avec 875 millions d’euros de chiffre d’affaires sur vingt-cinq ans. À la surprise générale, c’est Enerpart, une petite société créée pour l’occasion, qui remporte le gros lot en novembre 2001 face à plusieurs poids lourds du secteur. L’appel d’offres était piloté par le Sicudef, un syndicat intercommunal ad hoc où siègent les élus de Puteaux, Nanterre et Courbevoie, et présidé d’une main de fer par Charles Ceccaldi-Raynaud, alors sénateur-maire de Puteaux, aujourd'hui âgé de 92 ans.

(..)

La juge Isabelle Prévost-Desprez, qui a hérité du dossier en 2003, lance une spectaculaire série de perquisitions visant Charles Ceccaldi-Raynaud et sa fille Joëlle, alors maire adjointe de Puteaux, secrétaire du Sicudef et députée (suppléante de Nicolas Sarkozy, elle a récupéré le siège de celui qui est alors ministre de l’intérieur). Mais la magistrate commet une erreur : elle n’a pas effectué toutes les opérations en même temps.

Le 9 décembre 2003, le domicile de Charles Ceccaldi à Puteaux est perquisitionné par les policiers de l’office anticorruption (3). Le lendemain, ils visitent sa résidence corse de Zonza, dont il est l’usufruitier depuis le décès de son épouse. Les enquêteurs sont frappés par le luxe de cette villa de 500 m2 avec piscine entourée d’un terrain de 2,8 hectares. D’autant plus que le relevé de propriété obtenu en mairie décrit « un bien immobilier non bâti dans une zone non constructible ». Dans la chambre à coucher, les policiers trouvent un coffre-fort… ouvert et vide (..)".

LA SUITE SUR LE SITE DE MEDIAPART

A LIRE SUR MONPUTEAUX, LE DOSSIER AFFAIRE DU CHAUFFAGE DE LA DÉFENSE 


Les 102 kilos d'or du maire de Puteaux : quand la justice agira-t-elle ?

1-64aa37ceddAprès le Canard Enchaîné, le site Mediapart publie à son tour des informations sur le compte caché au Luxembourg du maire de Puteaux Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Il est encore question d’une somme de 4 millions d’euros et cette fois de valises chargées de 102 lingots d’or. La source de ces informations est fiable, puisqu’il s’agit d’éléments tirés du dossier en instruction depuis 13 ans au tribunal de Nanterre !

Comment un maire, dont le mandat est en principe gratuit et qui n’a jamais eu d’autre activité qu’élu de la République, a pu se constituer un tel patrimoine ?

Ces 4 millions d’euros ne sont d’ailleurs qu’une partie de la fortune de la famille Ceccaldi-Raynaud. Il faut y ajouter des maisons et des appartements à Puteaux, en Normandie, en Corse... pour plusieurs autres millions d'euros.

Dans cette affaire, je m’étonne de l’inaction de la justice. Je m’étonne aussi du silence des responsables politiques nationaux. L’impunité dont semble profiter le maire de Puteaux est terrible pour notre démocratie. 

Sans doute que dans d'autres pays, la carrière d'un tel élu - simplement soupçonné de corruption - s'arrêterait nette. Mais en France, le silence est... d’or.

Christophe Grébert

 

A LIRE : 

Une élue française cachait son argent au Luxembourg (L'ESSENTIEL)

La maire de Puteaux et ses 102 lingots d'or au Luxembourg (FRANCE TV)