Les sociétés offshore de Joëlle Ceccaldi-Raynaud
jeudi 07 avril 2016
Dans l'émission de Cash Investigation diffusée mardi et consacrée au scandale des "panamas papers", un journaliste de France 2 se rend au Luxembourg à l'adresse de la banque Edmond de Rothschild, où sont domiciliés des dizaines de sociétés offshore.
Selon plusieurs enquêtes journalistiques publiées ces dernières années, notamment par le Canard Enchaîné et Médiapart, c'est à cette même adresse que le 17 juillet 1996, Joëlle Ceccaldi-Raynaud s'est rendue pour ouvrir un compte en tant que représentante de la Dronley Investments LTD, une société basée aux Iles Vierges Britanniques.
Selon Mediapart, le compte est alimenté entre décembre 96 et juillet 97 par 4 virements en provenance d’un compte luxembourgeois de la Banque Indosuez pour un montant total de 3 millions d'euros.
D'après le Canard Enchaîné, le 18 janvier 2000, 152 000 euros sont ensuite remis en liquide à la caisse de la banque au Luxembourg. Le 12 octobre 2000, une nouvelle somme de 304 848 euros est virée, via une banque belge, par une mystérieuse Naomi Equities Inc., domiciliée encore une fois dans les îles Vierges britanniques.
Le 15 décembre 2000, 230 000 francs suisses (152 000 euros) sont remis à Genève dans « une enveloppe fermée au nom de Mme Ceccaldi » par un émissaire non identifié à un représentant de la banque Edmond de Rothschild qui transfère les fonds au Luxembourg. Le même jeu se reproduit le 24 décembre 2001 avec 220 000 francs suisses.
En janvier 2004, ce pactole est placé sur un nouveau compte au nom de Laverna Finance SA, société immatriculée aux îles Vierges. Cette fois les ayants droit sont les enfants de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : Emilie et Vincent Franchi. Ce dernier renoncera peu après à cette fortune estimée en 2005 à plus de 4 millions d’euros au seul profit de sa soeur.
Selon Médiapart, entre 2001 et 2007, Joëlle Ceccaldi puis son fils Vincent, vont en personne prélever du cash au Luxembourg, pour un total de 480 000 euros. D'autres fois, c'est un proche qui effectue des retraits : notamment pour 45 734 euros en décembre 2001.
Ce compte luxembourgeois est clos en 2009. D'après Mediapart, quelques mois plus tôt, en octobre 2008, une personne non identifiée s'est rendue au siège de la banque Edmond de Rothschild, boulevard Emmanuel-Servais, pour en vider le contenu. Lors du premier versement, le caissier remet à l’individu 180.000 euros en liquide et 20 lingots d’un kilo d’or. L'opération est reproduite à 10 reprises jusqu’au 23 avril 2009. Au total, 2,86 millions d’euros sont ainsi sortis de la banque : 865 300 euros en cash et le solde sous forme de 102 lingots d’or, d’une valeur de 2 millions à l'époque.
Que sont devenus ces lingots et cet argent en liquide ? Mystère. Les sociétés offshore sont-elles encore actives ? Mystère aussi.
SOURCES / DOCUMENTS : CANARD ENCHAINE ET MEDIAPART
J'ai écrit au ministre des finances Michel Sapin, ainsi qu'au Procureur de la République de Nanterre, afin qu'ils se saisissent de cette affaire révélée par la Presse et ouvrent des enquêtes.
Christophe Grébert
QD la maire #LR de #Puteaux avait une Sté #offshore aux Iles Vierges Britanniques et 1 compte chez E. de Rothschild pic.twitter.com/wgjkAVK6u4
— Christophe Grébert (@grebert) 7 avril 2016
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— Christophe Grébert (@grebert) 7 avril 2016