Mercredi 28 novembre 2012, au conseil municipal de Puteaux, la majorité UMP a voté l'exclusion du 1er adjoint, Maryse Chavrier, par 34 voix et 1 nul. L'opposition n'a pas participé à ce "réglement de compte". Maryse Chavrier est accusée par le maire d'avoir pactisé avec le député-maire UDI de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin. Lors du conseil, la 1ère adjointe s'est désolidarisée de la majorité.
"Je regrette cette décision. Mais cela fait parfois partie de la vie municipale", a simplement déclaré le maire UMP Joëlle Ceccaldi-Raynaud avant le vote d'exclusion.
L'opposition a tenté de prendre la parole, mais les micros ont été fermés. Sylvie Cancelloni, conseillère municipale et suppléante du député, a été empêchée de s'exprimer : "Si vous continuez, ça va mal se terminer. On s'en souviendra !", lui lance le maire (sic).
Maryse Chavrier a pu faire une intervention, très écoutée par les élus de la majorité :
"Madame,
Je vous remercie car aujourd’hui être désolidarisée de votre majorité me donne la possibilité de m’exprimer librement. De ma place, je pourrai désormais voir les choses autrement, d’un peu plus loin et d’un peu plus haut, un bon moyen de relativiser et de hiérarchiser ce qui est important de ce qui ne l’est pas !
Pour avoir choisi de participer à un Comité Consultatif qui à aucun moment ne vous aurait porté tort, vous avez décidé de vous séparer de l’un de vos adjoints qui a été fidèle aux intérêts de notre ville depuis 17 ans. C’était un prétexte, mais c’était aussi votre droit et ça a été votre choix …
La tournure que vous avez décidé de donner à cette affaire est en réalité révélatrice d’un profond désaccord entre nous sur l’avenir qu’il convient de réserver à notre commune.
Je me désole, en effet, que la Commune de Puteaux, par votre vision de son avenir, soit repliée sur elle-même, à contre courant de la tendance générale.
Un désaccord dans notre conception de la démocratie. La démocratie, c’est l’écoute, c’est l’échange, dans le respect des élus, ceux de votre majorité comme ceux de l’opposition.
Votre gestion qui est conservatrice, une mairie gérée par une équipe de plus en plus restreinte, une administration qui vous quitte, un personnel qui est malmené, victime de votre autorité abusive, des élus qui se taisent face à la concentration des pouvoirs que vous exercez.
Cette ville mériterait une gestion moderne et réaliste, ouverte sur les véritables défis qui nous attendent. La politique publique doit être conduite au regard de l’intérêt général. Une éthique politique, un projet de territoire, c’est précisément ce qui fait défaut à Puteaux.
Je voudrais conclure en remerciant le personnel municipal avec lequel j’ai eu la chance de travailler pendant toutes ces années et dont les qualités tant humaines que professionnelles sont indéniables.
Et je veux que ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur de cette mairie, m’ont soutenue, sachent que je continuerai mon engagement politique jusqu’au terme de mon mandat, sous un autre statut et une autre forme mais avec un dévouement et une détermination qui restent intacts.
Je vous remercie de votre écoute".
MISES À JOUR :
- Réaction de Christophe Grébert : L'opposition de Puteaux compte une élue de plus
- Réaction de Sylvie Cancelloni : UN RÈGNE CHANCELANT AU CONSEIL MUNICIPAL DE PUTEAUX
- Réaction de Nadine Jeanne : La 1ère adjointe dénonce "l'autorité abusive du maire" et rejoint l'opposition
- Article dans le Parisien des Hauts-de-Seine du jeudi 29 novembre 2012 :
(photo : Flickr)