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Transformation du boulevard circulaire à Puteaux : toujours plus de tours

Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :

59632747_e295c5f76e Lors du conseil municipal du jeudi 10 décembre 2009, le maire de Puteaux a présenté (Question 18 de l'ordre du jour) le bilan de la concertation préalable à la révision du Plan d'occupation des sols en vue de la transformation du boulevard circulaire de La Défense côté Puteaux en "boulevard urbain". Il apparait aujourd'hui que cette transformation a d'abord pour objectif de dégager du foncier afin de construire de nouvelles tours ! Dans cette affaire, l'intérêt des populations n'est que très peu, sinon pas du tout pris en compte. C'est pourquoi le groupe "Alternance Puteaux", qui réunit les élus MoDem et Vert, a voté CONTRE ce dossier.


Voici ce que Sylvie Cancelloni a dit en séance :

Il est intéressant de traiter ces questions à l’heure où vous prenez la présidence de l’EPAD : car on voit ici s’opposer deux logiques sur lesquelles il faudra bien que vous preniez des positions.

Bien sûr, le réaménagement du circulaire et la fusion des territoires dalle/Puteaux sont absolument nécessaires. Ce type d’architecture urbaine remonte aux conceptions des années 60 et est aux antipodes des nouvelles contraintes de développement durable. A commencer par les contraintes humaines… Le terrain libéré permettant à l’EPAD de récupérer du foncier pour de nouvelles opérations de construction sur la « rose de Cherbourg », cela finance l’opération. Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Sauf que le meilleur des mondes n’est pas encore pour demain. Car l’EPAD a bien l’intention de rentabiliser ces friches par la construction de deux ensembles appelés à rapporter plus que les travaux du circulaire.

Le danger n’a pas échappé aux riverains de Défense 2000, Boieldieu et Tour Eve. Tous ces « pionniers » qui y résident sont venus, dans le temps, à une heure où on appelait à l’ »humanisation » de la Défense, investir en confiance et dans la durée, pensant naturellement qu’ils valoriseraient leurs biens.

Mais les nouvelles orientations de l’EPAD sont très sombres pour ce qui concerne la place de l’habitat à la Défense. Car le m2 occupé par des particuliers pourrait rapporter gros en bureaux. Et l’EPAD est déficitaire. L’EPGD aussi. On voit bien ce qui se passe aux Damiers à Courbevoie où tout un quartier de logements est délibérément et lentement sacrifié depuis 15 ans par la mairie et par l’EPAD, au profit d’une opération immobilière avec le promoteur russe de l’Hermitage. Personne n’est responsable ! Le maire renvoie à l’EPAD, l’EPAD renvoie à l’Hermitage. Et pendant ce temps là, le quartier n’est plus entretenu, la valeur du bien périclite. A qui cela profite-t-il à votre avis ?

Le maire de Puteaux est venue rassurer les habitants : « j’ai obtenu la promesse de l’EPAD d’un décentrage à droite de la tour, d’un abaissement, je ferai un parking, je ferai un rond-point, je préserverai l’accès à Puteaux par le tunnel de la Colline ». Soit. Mais quelles garanties apporte-t-elle ? Les riverains pourront-ils les opposer juridiquement à l’EPAD  dans 1 an ou 5 ans? Si la hauteur des gros bestiaux est diminuée, qu’en est-il de l’emprise au sol ? Attention aux promesses qui n’engagent personne ! Il faut comprendre que l’EPAD est dans une logique de temps qui n’est pas celle  des particuliers : l’EPAD a le temps de laisser pourrir le temps de traverser les procès, le temps de voir les politiques en place se succéder et les promesses d’un temps s’envoler pour jamais. Pendant qu’un particulier qui doit revendre son bien n’a guère le temps d’attendre son éventuelle, voire improbable valorisation.

Car les temps de turbulence commencent  : en terme de gêne visuelle (géants devant leurs fenêtres), nuisances sonores (la construction), spatiale (tout leur environnement va changer) et climatiques (les ombres portées des immeubles génèrent des variations de température et de courants d’air). C’est un rouleau compresseur en marche. Allez demander aux riverains de la Tour AXA s’ils ont pu vendre ou louer correctement leur bien depuis le démarrage des travaux depuis 3 ans ? Ce n’est pas faute d’en avoir parlé avec l’EPGD, qui fait des efforts louables, mais qui est un établissement public et qui en a aussi les défauts.

Il faut dire la vérité sur ces dossiers. La Défense est aujourd’hui un enjeu sensible. Elle rentre dans une nouvelle phase où il faut veiller que les rapports de force n’écrasent pas la population et les intérêts des petits particuliers. Qui ne sont petits que parce qu’ils ne sont pas aussi forts que l’EPAD .

Certes, la densification est une évolution incontournable.  Mais c’est le devoir d’un maire de l’humaniser :

- par une politique intelligente d’intercommunalité dont on ne sent pas les prémisses chez notre Maire, qui se contente, comme toujours, de suivre le mouvement.

- par une ouverture de l’EPAD, puis de l’EPADSA aux élus locaux et régionaux, seuls capables de défendre les intérêts de leur collectivité, sacrifiée autrement sur les grands autels du « il n’y a pas le choix »

- par la participation au chemin de réflexion sur le Grand Paris où il faut voir haut et ne pas tout vouloir pour soi

- par la recherche honnête de vraies solutions et non de cataplasmes ponctuels  sur une jambe de bois

Il nous faut surtout, à la tête de Puteaux et de l’EPAD, quelqu’un capable de discernement et de désintéressement. Que je sache, ce n’est pas encore le cas.

Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux

(photo : Flickr)


MoDem et Verts de Puteaux défendent le commerce local face au manque d'ambition du maire

Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :

51555398_8a08303ab1Lors du conseil municipal du jeudi 10 décembre 2009, le maire de Puteaux a présenté (Question 21 de l'ordre du jour) un plan de redynamisation du commerce de proximité et de l'artisanat. L'incroyable indigence de ce plan et le manque d'ambition de la majorité ont conduit le groupe Alternance Puteaux (MoDem et Vert) a voter CONTRE ce dossier.

Voici le texte de l'intervention de Sylvie Cancelloni prononcée en séance qui explique notre position :

Quelle différence entre l’intitulé de ce dossier et la réalité de ce qui nous est proposé ! Quel manque d’ambition pour Puteaux !

Nous avons ici un dossier FISAC dont la caractéristique est qu’il permet de lever un financement public pour dynamiser le commerce de centre ville sur un plan de 3 ans. Il faut mettre le paquet, car, une fois tiré, le financement n’est plus accessible pendant deux ans. Le plan que vous nous proposez a donc une durée de vie de 5 ans. Sur cette durée, vous lancez un projet indigent circonscrit à la rénovation de la Cité artisanale et à un itinéraire balisé entre le théâtre et la Cité ! Il y a franchement de quoi désespérer…

Les financements FISAC proviennent d’une taxe prélevée sur les hyper et les grands centres commerciaux. Aucune ville ne mérite davantage l’aide FISAC que Puteaux, touchée depuis si longtemps par la concurrence de La Défense. Puteaux est particulièrement bien placée pour demander une aide maximale, elle qui a sacrifié son commerce de centre ville pour permettre le développement régional de celui de la Défense.

Vous aviez là une occasion inespérée. Comme d’habitude, plutôt que de penser le commerce et l’artisanat globalement à Puteaux, vous choisissez une approche sectorielle qui ne permet de dégager aucune stratégie commerciale  à l’échelle d’une commune, aucune politique de proximité, aucun gisement d’innovation.

Une véritable politique de dynamisation de centre ville ne consiste pas à racheter, ici et là, quelques fonds de commerce, à règlementer la vitrine de commerces déjà morts ou à créer une promenade balisée dans des zones de no man’s land.

Une véritable politique de dynamisation de centre ville intègre aujourd’hui les nouvelles technologies et se met à créer des plate-formes de service : un centre de commande par internet, un système de portage à domicile, des politiques de valorisation de la fidélité des clients, un rapport fluide entre trottoirs et rues (à la différence de ce que vous avez créé), des plans de formation des commerçants, une organisation croisée de parkings gratuits, de voiturier, de petits véhicules…

Une véritable politique de dynamisation de centre-ville s’intéresse aux besoins des personnes : âgées, seules et invalides ; aux personnes qui rentrent tard chez elles, ; aux jeunes et à leurs loisirs ; aux familles… Elle cherche à créer une proximité de services en rapport avec la vie des habitants et les caractéristiques de leurs quartiers. Elle s’inscrit dans la durée, et non la fantaisie d’un jour, faisant se succéder sans cesse des décisions contradictoires. Elle élabore une politique d’animation diurne et nocturne, entremêlant le commerce à la culture et à la vie des quartiers. Elle préfère à l’esthétique glacée ou aux évènements convenus décidés en mairie la vie tout court ! A quand enfin un vrai pub à Puteaux pour les jeunes et moins jeunes le soir ?

Il n’y a rien de tout cela dans ce rapport. Et pourtant vous nous dites avoir fait faire une étude… que nous n'avons d’ailleurs jamais vue. Si c’est pour aboutir à cela, vous auriez mieux fait de lire le programme Puteaux Ensemble, vous auriez fait au moins l’économie de l’étude !

Vous n’évoquez aucun élan, aucune concertation, aucun chantier. Savez-vous qu’il existe aujourd’hui des structures de gestion, des sortes de GIE qui mêlent, aux côtés de la ville et des commerçants (sont-ils même consultés ?) des acteurs aussi divers que  la Chambre de commerce, la Chambre des métiers, les associations des commerçants ? Vous n’envisagez rien qui puisse interrompre le face à face immuable entre le centre ville de Puteaux et La défense, pour créer un dialogue et  trouver les bonnes complémentarités. Quand on les cherche, on trouve ces complémentarités ! Vous êtes passée à côté de toute une série d’opportunités de financements par les Quatre Temps parce que vous avez manqué d’audace, de créativité et, disons-le aussi, de modestie. Car le fait que vous « pensiez » seule le développement de Puteaux est une véritable pauvreté pour la ville.

Vous mentionnez un animateur FISAC. Mais, avec un complément de salaire de la ville, c’est un "manager de centre ville" que vous pourriez avoir. Cela existe déjà dans une dizaine de villes des Hauts-de-Seine. Toutes les villes qui ont su dynamiser leurs centres sont passées par la création de cette fonction. Regardez Montrouge qui a su ressusciter son commerce de centre-ville en quelques années. Dans tous ces cas, les maires ne prétendent pas savoir tout faire et tout connaître. Ils font confiance, ils délèguent à de bons experts.

Vous faites une charte des commerces qui cherche à homogénéiser les devantures et enseignes à Puteaux. C’est gentil, mais ça ne va pas très loin. Vous ripolinez des devantures, vos agents harcèlent les commerces pour règlementer leurs vitrines. Mais je ne vois nulle part une politique de communication capable de construire une  identité visuelle du commerce à Puteaux. La signalétique, c’est bien, mais l’identité visuelle, c’est quand même drôlement plus intelligent !

Je trouve extrêmement regrettable votre absence de réflexion sur tous ces sujets. Je regrette aussi, puisque vous ne savez pas penser le développement commercial d’une ville, que vous ne le fassiez pas penser par quelqu’un d’autre. A Nanterre, juste dans la ville d’à côté, je vous signale pourtant l’existence d’une association très en pointe, Centre Ville en mouvement, qui est aujourd’hui la référence du développement commercial urbain et qui est, de plus, partenaire officiel de plusieurs ministères de l'actuel gouvernement.

Résultat : dans une ville endormie sur le plan commercial, vous stérilisez avec une opération timorée 5 ans de ce qui aurait pu être un véritable plan de reconversion. Et cela avec une grande légèreté puisque vous n’obtiendrez plus d’aide FISAC jusqu’en 2014 !

Je trouve cela impardonnable. C’est vraiment une occasion ratée

A qui profite l’indigence de ce plan ? On reprochait déjà dans le temps à votre père de soutenir le commerce de La Défense…

L’équipe d’Alternance Puteaux votera contre cette proposition. Et je vous demande de publier mon intervention dans le procès verbal de cette séance. Il serait en effet inadmissible que vous présentiez notre vote comme un « contre » au commerce de proximité, alors que c’est précisément vous qui faites le choix délibéré de le tuer.

Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux

(photo : Flickr)


Les brèves du conseil municipal de #Puteaux (séance du jeudi 10 décembre 2009)

4154760699_320cc9586b Choses entendues lors du conseil municipal de Puteaux, jeudi 10 décembre 2009 :

- 25.000 cartes de voeux vont être imprimées par la mairie, à 3,48 euros HT l'unité, soit une dépense de 87.000 euros HT (plus de 100.000 euros TTC). "Chaque habitant aura la sienne", nous déclare Joëlle Ceccaldi-Raynaud.

- Les élus du conseil municipal ne sont pas oubliés par le député-maire UMP : les dames auront droit à une statuette Lalique en cristal (à 160 euros) et les hommes à une carafe en cristal. Chacun reçoit également une boite de chocolat Chapon et un agenda. Au total, les cadeaux "de fin d'année" des élus se montent à près de 250 euros par personne payés bien sur le budget de la commune.

- La ville achète 1.500 exemplaires d'un livre « La Saga des automobiles » écrit par Gaston Garino, maire-adjoint UMP. Montant de la commande : 48.341 euros, soit 32 euros l’unité. "Ils seront donnés à des personnes qui s'intéressent au sujet", me répond Joëlle Ceccaldi-Raynaud.

- La société Inexia Menighetti est chargée d'une "mission de programmation" du futur conservatoire municipal qui doit être construit Zac de Pressencé. Montant du marché : 50.740 euros. "Elle devra établir un projet culturel. Nous ne sommes pas capable de faire cela", admet Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Le maire construit des bâtiments et demande ensuite à une société extérieure de lui dire à quoi ils pourront servir !

- Le maire achète encore plusieurs "oeuvres d'art", dont une statuette en marbre représentant une "bergère". Prix : 9.000 euros. Nous demandons la mise en place d'une commission d'experts pour ces achats. "Chacun son goût", déclare Joëlle Ceccaldi. Oui, malheureusement...

- Joëlle Ceccaldi-Raynaud nous annonce que la prochaine édition de "Puteaux en neige" coutera 450.000 euros, alors que le montant dépassait 1 million d'euros les années précédentes. Comment a-t-elle fait ? "Nous avons obtenu du fournisseur un effort sur les prix", explique le maire. Ah bon ? Elle reconnait donc que la ville a gaspillé des millions d'euros pour rien les années précédentes ! Il suffisait d'obtenir le bon prix auprès du fournisseur.

- On nous soumet une liste de livres désaffectés des bibliothèques municipales. Le « Que sais-je » sur l’informatique et le droit est jeté au motif qu’il est "périmé". Je comprends maintenant pourquoi le maire a perdu tous ses procès contre les blogueurs ! :)

(photo : décorations de noël 2009, mairie de Puteaux, flickr)


Impossible débat au conseil municipal de Puteaux (séance du 10 décembre 2009)

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Le conseil municipal de Puteaux jeudi soir s'est à nouveau déroulé dans une ambiance houleuse : difficile pour l'opposition de pouvoir s'exprimer sans être interrompue par le maire UMP Joëlle Ceccaldi-Raynaud et/ou  les élus de sa majorité... Les vulgarités et les attaques personnelles fusent.
Le maire m'accuse par exemple de ne pas avoir participer au Téléthon le week-end dernier à Puteaux. Honte à moi ! Tout est bon pour salir et discréditer. Quitte à utiliser pour cela une opération de solidarité. J'ai participé au Téléthon, Madame le maire. Je ne vous ai pas attendu et vous n'avez aucune leçon à donner aux autres.
A la sortie, des personnes du public, venues pour la première fois assister au conseil, me font part de leur étonnement. Des jeunes étudiants sont choqués. Un Putéolien qui n'était pas venu depuis 3 ans me dit que rien n'a changé et salue notre "courage" ! Ainsi chaque mois, des Putéoliens découvrent le triste visage du "système ceccaldiste" : derrière l'air affable de Joëlle Ceccaldi, sorte de "petite mère du peuple" distribuant les cadeaux et organisant des fêtes, il y a une femme qui ne supporte aucune opposition et qui n'a qu'une vague idée de ce qu'est la démocratie. "J'ai été élu, je fais ce que je veux" (sic), nous assène-t-elle régulièrement. Nous (l'opposition) sommes de trop. Si elle pouvait, nous serions sans doute jetés hors des frontières de la ville !
A Puteaux, le fonctionnement à minima d'un semblant de démocratie est un combat de chaque instant. Les élus de l'opposition -bénévoles, rappelons-le- tiennent leur rôle, malgré tout. Déterminés.

(photo : décoration de Noël 2009, mairie de Puteaux, Flickr)