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Charles Ceccaldi-Raynaud, un maire grandiose, redouté et redoutable (par Sylvie Cancelloni)

34513564_715c3a0741Charles Ceccaldi Raynaud est mort, lui qu’on eut cru immortel, tant il a incarné l’histoire politique du 92 dont les figures principales, Charles Pasqua au 1 er rang, commencent à disparaître.

J’ai travaillé avec lui le temps d’un mandat. Ou plutôt, j’ai essayé, tant l’homme portait de contradictions pour la jeune femme que j’étais à l’époque : rusé et cruel parfois, généreux à d’autres, hypocondriaque souvent et se servant de sa santé chaque fois qu’on l’importunait, glaçant dans ses menaces et sincèrement désolé qu’on ne l’aime pas davantage, il travaillait la pâte humaine comme personne en pétrissant la fidélité entre terreur et largesses. Ne faisant qu’exceptionnellement confiance, il misait d’abord sur les faiblesses qu’il devinait avec une finesse frisant le grand art.

C’est dans ce chaudron paternel que s’est développée la culture si particulière du clientélisme à la Puteaux : à défaut de pouvoir compter sur l’engagement indéfectible de quiconque, il faut le lier d’abord à soi par une dette de reconnaissance … C’est infaillible : on se bouscule au portillon pour une faveur !

Il a été un Maire grandiose, redouté et redoutable. Il faut dire qu’il a reçu à ses débuts le plus fabuleux cadeau, la Défense. Moyennant la cession du « terrain » à l’Etat (via l’EPAD), elle a rapporté à Puteaux des revenus annuels dont l’importance aura fait transpirer des générations d’inspecteurs des finances cherchant à le confisquer. Un des directeurs de l’EPAD, Gerard de Senneville, a raconté dans un livre à charge l’épopée qualifiée de cynique et affairiste, des deux rois de l’époque, Charles Ceccaldi et Christian Pellerin.

Même avec des méthodes discutables, Charles Ceccaldi a pourtant constitué pendant 35 ans le trésor de guerre sur lequel Puteaux continue de vivre, en un temps où d’autres communes se serrent la ceinture et peinent à investir. Un trésor de guerre envié bien sûr, et utilisé en grande part… pour asseoir les fidélités  ! Le clientélisme est trop efficace pour résister à la tentation!

Quel souvenir laissera-t-il à Puteaux ? La mémoire est capricieuse et l’étoile du ceccaldisme vieillissante : 3 générations, c’est quand même beaucoup… Il n’est plus si sûrement compatible avec l’air du temps, peu amateur de sagas fastueuses, et tourné davantage vers la construction d’un avenir responsable. De ce point de vue, le grand péché du ceccaldisme aura été son indifférence totale au développement de la Défense. Aussi décrépite qu’il le devient peu à peu…

On retiendra : la reconnaissance des rapatriés d’Algérie qu’il a acceuillis après les accords d’Evian ; le taux de HLM assurant à la fois une mixité sociale appréciée dans la ville; la sanctuarisation de l’Ile de Puteaux et la construction de la piscine ; l’entrée de Puteaux dans l’ère post-industrielle... Mais tout cela avec son cortège d’affaires (relations avec les maires Dardel et Peretti ; les liens corses et les réseaux franc-maçons, la mort du colleur d’affiches, le marché de chauffage de la Défense etc). L’Histoire et la justice, qui continue à enquêter, feront le tri le tri et établiront un jour le vrai bilan de ces 50 années putéoliennes.

Il restera surtout la figure d’un homme qui n’avait peur que de la mort, et dont le style et la carrière politique, de l’Algérie à Puteaux, de la SFIO au RPR, très 3 ème République, resteront à jamais inimitables.

Si sa vie fût Puteaux pendant 35 ans, il lui tourne cependant résolument le dos dans la mort, préférant être enterré près de Toulouse, dans sa nouvelle famille dont le faire-part n’évoque ni sa fille et son petit-fils. La guerre aura continué jusqu’au bout.

Et le connaissant, là où il est, nul doute qu’il appréciera peu les hommages post mortem que la ville de Puteaux, qu’il considérait comme passée à l’ennemi, ne manquera pas de lui rendre.

Sylvie Cancelloni
ancienne conseillère municipale de Puteaux


La mort de l'ancien maire de Puteaux Charles Ceccaldi-Raynaud

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Charles Ceccaldi-Raynaud, maire de Puteaux pendant 34 ans (1969-2004), est mort. Il avait 94 ans.

C'était un sacré personnage, intelligent et rusé, un politique d’un autre siècle, qui a commencé sa carrière à la SFIO (ancêtre du parti socialiste) avant de rejoindre le RPR (ancêtre du parti Les Républicains).

Elu en 1969 à la tête de la municipalité de Puteaux, il quitte son poste de maire à mi-mandat en 2004, suite à des problèmes de santé. Sa fille Joëlle Ceccaldi lui a succédé. Quand le père est allé mieux et qu'il a demandé à reprendre sa place, celle-ci a refusé. Ce qui a entrainé une longue guerre entre le père et la fille.

Proche de Charles Pasqua et parrain politique de Nicolas Sarkozy, Charles Ceccaldi-Raynaud a été sénateur des Hauts-de-Seine et député de Puteaux-Neuilly.

Il emporte avec lui de nombreux secrets. L'ex-maire de Puteaux était sous le coup d'une mise en examen pour favoritisme et corruption dans l'affaire de l'attribution du marché du chauffage du quartier d'affaires de la Défense.

Avec sa disparition, c'est aussi une longue page de l'histoire de Puteaux qui se tourne.

Sa fiche sur Wikipédia.


Débat au conseil municipal sur la place du vélo à Puteaux

IMG_2573Lors du conseil municipal de Puteaux, jeudi 4 juillet 2019, nous avons initié un débat sur la place du vélo dans la ville, à l'occasion d'une convention passée avec la société Bicyclaide qui sera chargée de récupérer et de recycler les vélos abandonnés dans nos rues.

La police municipale de Puteaux fait la chasse au vélo, en menaçant d'enlèvement tout cycle attaché au mobilier urbain. J'ai expliqué en séance que c'était un mauvais message envoyé aux Putéoliens. Il faut au contraire tout faire pour encourager et donc faciliter l'usage du vélo à Puteaux, en créant des pistes recyclables et du stationnement sécurisé. C'est ainsi qu'on réduira la pollution dans notre ville et qu'on améliorera notre bien-être. Tout le monde y a intérêt, y compris les automobilistes : plus il y a de vélos dans les rues des villes, plus la circulation automobile y est facile et apaisée.

VOICI LE TEXTE DE MON INTERVENTION DEVANT LE CONSEIL MUNICIPAL : 

Régulièrement, la police municipale de Puteaux, placée sous votre responsabilité, Madame la maire, tourne dans la ville pour “chasser du vélo” en posant sur chaque cycle qu’elle croise dans la rue un autocollant indiquant que ce cycle est "déclaré épave" et qu'il peut donc être "enlevé" et "mis en décharge".

Plutôt que de mobiliser votre police pour menacer les cyclistes de leur prendre leur vélo - et même s’il s’agit de le recycler grâce à la société BICYCLAIDE avec laquelle nous passons cette convention - vous feriez mieux, comme nous le demandons depuis des années, de créer des pistes cyclables dans toute la ville, ainsi que des parkings sécurisés pour les vélos.

Plutôt que de menacer les cyclistes, vous devriez les encourager. Plus il y aura d’installations pour le vélo, plus il y aura de monde incité à en faire. Et plus il y aura de vélos dans les rues, plus la circulation y sera apaisée et sans bouchon, puisque les personnes utiliseront moins souvent leur voiture pour se déplacer.

Cela laissera de la place pour les automobilistes qui font de grandes distances ou qui sont chargés.
Cela laissera de la place dans l’espace public pour les piétons, les papas et les mamans avec leurs enfants, les personnes âgées et les personnes en fauteuil qui doivent pour l’instant se frayer un passage entre des automobilistes nerveux, en respirant des pots d’échappement malodorant aux émissions de gaz dangereux pour la santé.


Nous avons donc tous à gagner et tout intérêt à développer la place du vélo dans nos villes.

Il y a des femmes et des hommes politiques qui l’ont compris. Et puis il y a ceux qui se déplacent en berline climatisée avec chauffeur et qui n’envisagent pas un instant de changer leurs habitudes. Sachez-le : il n’est jamais trop tard pour évoluer.

Rappelons qu’il y a 60.000 morts chaque année en France à cause de la pollution de l’air. Le trafic automobile étant la 1ère source de pollution de l’air sur Paris.


A Puteaux, les écoliers sont sollicités en permanence par des écrans

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Lors du conseil municipal de Puteaux du 4 juillet 2019, je relève, parmi les derniers achats effectués par la municipalité, ceux de 2 écrans interactifs destinés à la nouvelle école Voltaire qui doit ouvrir en septembre dans le bas de la ville. Ces 2 écrans sont fournis par la société Nikonomo pour 106.000 euros + 5.000 euros de maintenance annuelle.

En avril 2018, avec ma collègue Bouchra Sirsalane, nous avions publié une tribune dans "Puteaux infos" alertant du danger pour les enfants d'être placés trop longtemps face à des écrans. Nous citions le rapport 2015 du Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) qui affirme que “plus un établissement utilise le numérique, plus ses résultats baissent”.

A Puteaux, la ville a décidé de développer les outils numériques dans toutes ses écoles : tableaux interactifs, tables tactiles, tablettes et robots humanoïdes ont pris place dans les classes, de la petite section au CM2. C'était déjà beaucoup. Mais cela ne s'arrête plus là. Dans les nouvelles écoles, les écrans sont également présents dans l'entrée, les couloirs et les espaces collectifs. Les enfants sont sollicités en permanence par des écrans.

Face à notre interrogation, la maire Joëlle Ceccaldi minimise et plaisante. Dommage.

Consultez notre dossier sur les écoles de Puteaux