Je vous recommande d'aller voir une fabuleuse exposition au Grand Palais à Paris : une retrospective de l'oeuvre du peintre François Kupka, putéolien d'adoption et pionnier de la peinture abstraite.
PHOTO : KUPKA DANS SON ATELIER À PUTEAUX
Originaire d’Opočno (dans l'actuelle République Tchèque), l'artiste s'installe en France en 1896, d'abord à Montmartre, puis à Puteaux, dans une maison située au 7 rue Lemaître (cette rue a aujourd'hui disparu sous le parvis de la Défense).
Au moment où la photographie et le cinéma se développent, les artistes peintres de cette époque se demandent si leur art a encore une raison d'être. Kupka est un illustrateur talentueux et un peintre figuratif. C'est aussi un chercheur. Il va tenter de trouver une solution.
En 1908, il peint une enfant en train de jouer avec un ballon. Il se demande comment représenter leur mouvement, comme pourrait le faire un cinéaste avec sa caméra. Petit à petit, ébauche après ébauche, il représente cette jeune fille et son ballon en simplifiant de plus en plus le trait, pour n'en conserver que l'énergie. D'une image figurative, on passe à une abstraction pure. Et en 1912, au Salon d'Automne à Paris, il expose cette oeuvre, aboutissement de ses recherches :
Vous reconnaissez une jeune fille en train de jouer au ballon ? Cette peinture est tout simplement la première oeuvre abstraite jamais exposée. Moins connu que Mondrian ou Kandinsky, Kupka est pourtant un artiste qui a fait progresser énormément l'art, comme Picasso. Et tout cela, il l'a fait dans son petit atelier de Puteaux.
Rendons hommage à cet artiste putéolien si injustement méconnu. Si on rebaptisait le "palais de la culture" de Puteaux en "Maison de la culture Kupka" ?
Christophe Grébert