La députée LR Constance Le Grip et son joli portefeuille d'action
lundi 30 octobre 2017
Née du scandale Cahuzac, la loi relative à la transparence de la vie publique votée en 2013 oblige députés et sénateurs à remplir en début de mandat des déclarations d’intérêts et de patrimoine. Ces déclarations sont ensuite publiées - pour partie seulement - sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Quelles infos trouve-t-on dans la déclaration publique de la députée Les Républicains de Puteaux, Neuilly et Courbevoie Constance Le Grip ?
En fait, on peut y lire très peu de choses. Il y a beaucoup de cases non remplies. Peu encline peut-être à la transparence, notre députée a fait le stricte minimum.
Apparaît tout de même une jolie liste d'actions de grandes sociétés : Accor, Axa, BNP Paribas, Hermès, Christian Dior, Sanofi, Saint-Gobain, Total... Il y en a pour près de 120.000 euros.
On s'interrogera sur le choix de certaines actions. Est-ce en effet bien raisonnable pour quelqu'un qui choisit de consacrer sa vie à la représentation du peuple au niveau européen puis au parlement national de posséder des actions de sociétés comme Total ou Sanofi ? N'y-t-il pas un risque de conflit d'intérêts, en l'occurence lors de la rédaction de législations sur la transition énergétique, l'environnement ou la santé ?
Le vote d'un texte d'intérêt général taxant les grandes sociétés du CAC 40 lui est-il possible, puisque cela aurait un impact immédiat sur la valeur de son portefeuille d'action et sur le montant des dividendes qui lui sont versés annuellement ?
S'ajoutent des revenus annuels déclarés en 2014, 2015 et 2016 de 75.000 euros nets liés à son précédent mandat de députée européenne. De quoi vivre...
Son patrimoine immobilier est consultable en préfecture. Mais je ne peux pas vous en parler. La loi m'impose en effet le silence. Je risquerais une amende de 45.000 euros si je vous dévoilais la liste de ses biens. Absurde !
Ainsi donc les parlementaires ont pris soin en rédigeant la loi sur la transparence de la vie publique de ne point trop en dévoiler sur leurs fortunes. Jusqu'au prochain scandale qui imposera enfin une saine démocratie en dévoilant la situation financière de ceux qui sont chargés, par délégation du peuple, d'écrire les lois qui régissent notre pays et nos vies.