Future passerelle de l'île de Puteaux : le site de la rue Godefroy a votre préférence
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Passerelle de Puteaux : la mairie opte pour le pire projet, après avoir rejeté toute concertation

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Le projet de passerelle pour accéder à l'île de Puteaux à pied et à vélo, sans passer par les autoroutes des ponts de Puteaux et de Neuilly, a été présenté mardi soir au conseil de Puteaux. Il apparait que les plus mauvaises options ont été choisies par l'exécutif municipal : la passerelle sera fermée des 2 côtés par des grilles et l'accès à vélo sera limité par l'absence de rampe côté rue. La maire a par ailleurs refusé toute consultation de la population.

"La consultation, c'était mon élection. Voulez-vous une passerelle, oui ou non ? La réponse a été oui. Il n'a jamais été question de discuter la localisation de celle-ci", a lancé Joëlle Ceccaldi-Raynaud en séance. Fermez le ban ! Pas de discussion !

La future passerelle, telle que conçue par la majorité municipale, sera construite au débouché de la rue Abbé Guibert, une voie de service au pied de l'immeuble Bolloré qui ne se connecte à aucun grand axe de la commune. Elle sera équipée d'un grand escalier et d'un ascenseur depuis le trottoir côté ville. Mais la pente douce sera réalisée depuis le trottoir côté Seine. Pour y accéder, il faudra donc franchir les 2x3 voies de la route départementale 7 ! Impossible sans descendre de son vélo. Les personnes en fauteuil devront quant à elles  obligatoirement emprunter l'ascenseur (quand il ne sera pas en panne). 

Et comme nous sommes à Puteaux, cette passerelle piétonne sera fermée par des grilles à chaque extrémité afin d'y empêcher l'accès le soir et la nuit. "C'est pour la sécurité, mais ce sera libre la journée", a précisé la maire. C'est trop généreux de sa part, pourrait-on dire !

 "Regardez autour de vous : une passerelle est un équipement urbain qui permet de connecter entre eux des équipements, des quartiers, des espaces verts. Un tel ouvrage devrait être être accessible de part et d'autres depuis des espaces publics publics ouverts à tous et à toutes heures ! Il suffirait pour cela de repenser la manière de protéger pendant la nuit les installations sportives de l'île... encore faut-il que la volonté publique soit-là pour faire de ce projet de passerelle un vecteur d'amélioration des déplacements des habitants...", commente sur sa page Facebook l'association Citoyens en action à Puteaux qui réclamait une large consultation de la population sur ce projet.

Les citoyens qui ont participé à cette consultation ont plébiscité l'option Rue Godefroy à près de 60%, contre 33% pour l'option Tour France et seulement 7% pour la rue Abbé Guibert choisie par la majorité municipale.

La maire affirme que l'option Godefroy entrainerait un surcoût de 10 millions d'euros. Il faudrait, selon elle, modifier le tracé de la RD7. Mais cette affirmation ne repose sur rien : aucune donnée technique n'a été publiée par la mairie. Interrogé, un urbaniste me dit que ce soit-disant surcoût est faux. La société AEI, désignée par la majorité municipale pour réaliser cette passerelle grillagée, avait aussi été chargée de réaliser une étude préalable de faisabilité. Les 3 options - Godefroy, Guibert et France - ont été étudiées. Pourquoi ce document n'est-il pas rendu public par la municipalité ?

Le projet présenté par la mairie est sans doute le pire auquel on pouvait s'attendre. La future passerelle ne sera connectée à rien. Elle ne s'insère pas dans un plan global de circulation : pas de pistes cyclables côté ville, pas d'aménagement des quais prévus côté île, pas d'accès pour les populations à mobilité réduite hors ascenseurs, pas de franchissement sans descendre de son vélo, fermeture par des grilles....
Faute de volonté politique, faute de réflexion avec les urbanistes et les architectes, faute de toute concertation avec la population, la passerelle de Puteaux sera un gadget avec des grilles dorées qui coûtera 15 millions d'euros. Encore une fois, quel ratage !

Christophe Grébert

(photo : Flickr)

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