Joëlle Ceccaldi : "Monsieur Grébert, vous n'êtes qu'un petit blogueur médiocre"
Etrange problème de sonorisation au conseil municipal de Puteaux

Puteaux : pas de piétonnisation de la rue Jean Jaurès, pas de passerelle piétonne rue Godefroy

6a00d8341c339153ef01a511e00a49970c-800wiLors du conseil municipal de Puteaux du jeudi 8 octobre 2015, les élus devaient discuter du Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), un document qui doit fixer les grandes orientations urbanistiques de la commune pour les 10 ans à venir. Pas de surprise : il n'y a pas eu de débat. La majorité a présenté un document à prendre ou à laisser, certes plein de bonnes intentions affichées, mais a rejeté toutes les idées de l'opposition, notamment la piétonnisation de la rue Jean Jaurès ou bien encore la passerelle piétonne en bas de la rue Godefroy.

En effet, nous avons appris au cours de ce "débat" que la piétonnisation de la rue Jean Jaurès, un projet porté par l'opposition et que le maire avait pourtant repris dans son programme en 2014, était tout simplement abandonné. "Tous les commerçants sont contre", a affirmé de manière péremptoire Joëlle Ceccaldi, sans apporter le moindre début de preuve à cette affirmation. Comment enterrer un projet qu'on ne veut pas porter : affirmer qu'une partie ou une autre est contre. Il apparaît donc que le maire n'a repris cette idée à l'opposition que par opportunité électoraliste. C'était un mensonge. Elle n'avait aucune volonté de le mener à bien.

Voir la vidéo sur ce point : 


Autre sujet sur lequel le maire continue de balader les Putéoliens : la passerelle piétonne pour relier le centre ville à l'île de Puteaux. Ce projet porté par l'opposition a aussi été récupéré par Joëlle Ceccaldi dans son programme 2014. Depuis 1 an et demi, la maire a affirmé à plusieurs reprises que des "études étaient lancées", mais elle est incapable de nous les fournir ! Elle déclare que le Conseil départemental des Hauts-de-Seine co-financerait la passerelle, mais le Conseil départemental ne dispose à ce jour d'aucune demande en ce sens. Jeudi soir, le maire a évoqué à nouveau ces "études" selon lesquelles la réalisation de la passerelle serait impossible en contrebas de la rue Godefroy. On construit des tours immenses à la Défense entre 3 routes, 2 parkings et un tunnel de métro, mais les architectes seraient incapables de réaliser une passerelle sur les quais de Puteaux !!! Autant dire que le projet ne risque pas de se faire avec la majorité actuelle. Encore une fois, ce n'était pour la maire que de la récup' pour faire de la com'. Sans doute finira-t-elle par annoncer que le projet est abandonné pour des raisons d'"infaisabilité technique", ce qu'elle a commencé à évoquer jeudi soir.

Voici la vidéo sur ce point :

 

VOICI LE TEXTE DE MON INTERVENTION SUR LE PADD PRONONCÉE DEVANT LE CONSEIL MUNICIPAL (TEXTE PRÉPARÉ AVEC LES MEMBRES DU GROUPE URBANISME DE L'ASSOCIATION PUTEAUX POUR VOUS) :

Nous devons avoir ce soir un débat autour des grandes orientations de la politique de développement et d’urbanisme de la Ville. 38 points sont traités dans ce document que vous nous présentez. Un document qui nous a été transmis il y a seulement quelques jours. Or, comment débattre de 38 sujets, dont certains sont très importants pour l’avenir de notre commune, en quelques minutes d’une séance du conseil municipal ?

Dans une ville gérée par une équipe démocrate, moderne, efficace, le débat est préparé, les documents sont mis à disposition des acteurs de façon anticipée. Il y a beaucoup de choses à dire sur la façon dont cette municipalité piétine la démocratie, tout en se gargarisant de labels et d’opérations de communications.

Mais jouons le jeu du débat.

Nous adressons nos observations et questions en priorité à M. Franchi, en sa qualité d’adjoint délégué à l’urbanisme et au logement. M. Franchi, vous vous êtes trop peu exprimés sur ces sujets, alors même que vous avez en charge ce pan important de la politique locale. Votre avis compte, d’autant plus que vous avez désormais des responsabilités importantes dans le monde de l’aménagement, à travers votre récente nomination comme Président de la SEM 92, l’une des sociétés d’aménagement les plus importantes en Ile­-de-­France. Donc, c’est un sujet que vous connaissez parfaitement (en plus des finances, de la culture, de l’éducation... qui sont vos autres délégations).

Abordons le thème de la concertation,​que nous avons commencé à esquisser avec la manière particulière dont ce débat est engagé.

La concertation se limite­-t-­elle à des réunions publiques ou visent-­elles à co-­construire les projets d'urbanisme par les habitants et futurs usagers ?

Vos objectifs semblent très limités dans ce domaine. Il est uniquement question dans ce document d’échanges sur les gabarits et hauteurs des projets d'immeubles... Un sujet il est vrai sensible. Mais on est là davantage dans une optique de désamorçage des oppositions de la part des riverains, plus que dans une démarche d’implication.

Aujourd'hui, les outils d'implication des habitants dans la construction, l’aménagement des projets sont rodés, efficaces. Ils sont à la portée d'une ville comme Puteaux. Seule la volonté politique manque.

6a00d8341c339153ef01a5115e078d970c-800wiExemple : le projet de passerelle piétonne pour l’île de Puteaux. C’est un projet porté par l’opposition depuis de nombreuses années et que vous avez eu la bonne idée de reprendre dans votre programme, après l’avoir moqué. Le choix de l'implantation de cette passerelle mériterait d'être réalisé avec les habitants. Ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. On est toujours sur un mode descendant et non participatif. On est dans l’ancienne politique.

Tout cela nous ramène à la façon dont ce “débat” autour du ​Plan d’Aménagement et de Développement Durable​est mené. Nous pourrons rapporter aux Putéoliens que le débat sur l’avenir de leur ville n’a pas réellement eu lieu. Les décisions qui intéressent les Putéoliens sont verrouillées, à l’image des espaces publics de la Ville que vous mettez tant de soin à fermer par des grilles voire des péages.

On parle de “pacifier les espaces publics et rendre la ville aux habitants”. ​Les intentions sont bonnes, mais pourquoi est ce qu’on ne les retrouve pas dans les faits : l’année dernière, avec la réfection de la rue Eichenberger et cette année celle de la rue Godefroy : où sont les pistes cyclables sur deux axes majeurs de notre ville ?

La qualité des aménagements urbains réalisés récemment est clairement décevante au regard de ces intentions : on retrouve des nappes d’enrobé (du goudron) partout, y compris sur les trottoir... C’est donc la généralisation d’un matériau au caractère routier sur les trottoirs et sur les chaussées ! Nous avons pourtant les moyens de réaliser des aménagements de meilleure qualité.

Puteaux devrait généraliser la création de secteurs à usage mixte traités avec des matériaux généralement destinés aux zones piétonnes comme les pavés, ou autres, afin de conforter les piétons dans leur caractère prioritaire face aux véhicules sur l’espace publics.

On ne trouve pas de trace dans ce document pourtant orienté sur des actions concrètes, de volonté de mettre en oeuvre un nouveau plan de circulation, qui permettrait de limiter le transit de flux en centre ville que l’on destinerait alors plus clairement aux liaisons douces. Ce plan de circulatuon est­-il malgré tout en préparation ?

Le PADD prévoit le “passage de toute la ville en zone 30”.​ Une décision de ce type doit être suivi d’effets. Quand le Boulevard Richard Wallace, par exemple, sera­-t-­il limité à 30 km/h ? Aujourd’hui, certains motards et automobilistes le dévalent bien au­-delà de 50 km/h. Les plateaux piétonniers devraient se multiplier, les rues piétonnes également. Nous rappelons le projet que nous avons porté, la piétonnisation de la rue Jean Jaurès. Vous aviez repris l’idée. Nous aurions souhaité davantage d’engagements dans ce domaine.

La passerelle reliant la ville à l’ile de Puteaux ​est un projet qui s’inscrit dans la logique de développer les cheminements “doux”, piétons et cycles.

Comme je l’ai déjà dit, sa localisation devrait faire l’objet d’un grand débat public citoyen. Le choix semble être fait de relier l’île directement à la Tour Bolloré et non au centre­ville. Ce choix est contestable. Il ne permet pas une connexion évidente avec le centre ancien et commerçant. C’est pourquoi nous posons toujours sur la table notre projet de passerelle au niveau de la rue Godefroy.

Le lien entre la ville et la Défense est un sujet important.​ Le renforcement des connections de ce quartier avec la métropole parisienne en fait un sujet prioritaire pour les années à venir. Le programme d’actions que vous avez intitulé “requalifier le boulevard circulaire” est faible. Au­-delà du projet Rose de Cherbourg, nous aurions aimé des engagement sur la requalification de la partie sud du circulaire notamment entre la tour Eve et Bellini : réduction du nombre de voie de circulation, création d’accès à la dalle par des escaliers monumentaux, ou en pan incliné tel que celui reliant le Pont de Sèvre à Boulogne.

Le développement durable (DD de PADD), ce sont aussi des actions à courts terme en attendant les travaux prévus à long terme : signalétique efficace entre entre la ville et la dalle, des parcours du type fil vert du Voyage à Nantes, nettoyage et sécurisation du dessous de la dalle où transitent de nombreux piétons pour accéder plus vite aux pôle de transport

Comme nous l’avons déjà dit lors des débats sur le PLH, nous restons opposés à votre exigence de voire construire 65% de T3 et + dans les opérations immobilières de la ville, opérations qui sont exclusivement de haut standing et qui démontrent votre la volonté de faire venir à Puteaux essentiellement des familles CSP+, au détriment de la mixité qui est pourtant l’essence de Puteaux.

Au sujet de la “trame verte et des continuité écologiques”,​ oui, c’est un objectif que nous appuyons, encore faut-­il ouvrir les parcs, encore faut­-il que les habitants puissent percevoir les parcs derrières les grilles, les haies et les murs... Nous voulons une nature moins maîtrisée à Puteaux, plus naturelle, moins artificielle : laisser les arbres s’épanouir sans les couper en boules tous les 6 mois, planter les pieds d’arbres, moins imperméabiliser les sols pour faciliter l’infiltration et limiter le ruissellement.

Voilà quelques sujets sur lesquels nous aurions aimé non pas un débat de quelques minutes en conseil entre élus, mais une véritable concertation citoyenne, qui n’a pas eu lieu.

Enfin, nous serons très attentifs à la traduction de ce PADD dans le règlement du PLU. ​C'est au niveau de la rédaction du règlement que des incohérences éventuelles entre les promesses et objectifs du PADD et la mise en oeuvre par le règlement risqueront d'apparaître.

CONSULTER LE DOCUMENT DU PADD PRÉSENTÉ AUX ÉLUS PAR LA MUNICIPALITÉ

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