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juillet 2014

Modification du PLU de Puteaux : le tout voiture et la gentrification sont favorisés

Publié sur le site de Christophe Grébert :

13287589394_22247e783cLors du conseil municipal de Puteaux du jeudi 3 juillet 2014, la majorité municipale UMP a proposé une nouvelle modification du Plan local d'urbanisme qui oblige les promoteurs à construire des parkings pour chaque nouveau logement et leur impose de réaliser des grands logements, au détriment des studios et des 2 pièces pour les jeunes. Le "tout voiture" et la "gentrification" de la commune sont une fois de plus encouragés.

Voici le texte de mon intervention au nom du groupe Puteaux pour vous :

Premièrement, on peut s’étonner de la modification quasiment tous les 6 mois du Plan local d’urbanisme. Il s'agit théoriquement d'un document de prévision à moyen et à long terme de l’aménagement urbain de notre commune. Or, la municipalité semble le modifier au cas par cas, selon les besoins de tel ou tel promoteur.

Rappelons ensuite que cette nouvelle modification du PLU fait suite à la modification n°2 lancée l’hiver dernier et qui visait à faire annuler des projets de logements - notamment pour les étudiants - à la Défense. Nous avons réussi, en participant activement à l’enquête publique, à obtenir un avis négatif du commissaire enquêteur sur ces dispositions.

Cette modification n°3 va tout autant à contre-courant de ce qu'on entend par ville durable et des grands objectifs poursuivis par le Grand Paris.

Il s’agit de réduire les possibilités de construction : réduction de la hauteur maximale admissible et réduction de la surface constructible des parcelles. On approuve les nouvelles emprises au sol et distances minimales entre les nouvelles constructions et l’existant en centre-ville / vieux Puteaux, ainsi que la préservation d’un secteur du vieux Puteaux (limité à R+2+c). Mais on note qu'en zone UA, c'est à dire quasiment la totalité de la ville, la hauteur maximale passe sans distinction de 25 à 21 m (R+5+combles au lieu de R+6+c).

Si on se place du point de vue des Putéoliens, on peut s'en réjouir. En effet, le PLU permettait jusqu’ici la réalisation d’opérations très massives en centre ville (exemple : l'horrible ensemble "Elysée Wallace", boulevard Richard Wallace). Mais si on se place par rapport à l'agglomération parisienne, la baisse de la densité dans une zone très bien desservie par les transports collectifs crée un fort risque d'étalement urbain. Les politiques d’aménagement actuelles vont contre cette tendance. La systématisation n'est pas la bonne solution en matière d'aménagement urbain. Le PLU devrait justement être fait pour délimiter des zones distinces d'intervention.

- La ville continue à privilégier les familles, en imposant 65% de T3 ou plus pour les nouvelles opérations de logements. C’est une politique contre les étudiants, les jeunes travailleurs et les jeunes couples, qui auront encore plus de mal à se loger dans notre commune.

- Sur les modifications en zone UD (quartiers pavillonnaires Colline et Pasteur) : on peut regretter la réduction de l’emprise au sol de 60 à 50 % : cela limitera les possibilités d’extensions pour les propriétaires et le potentiel d’évolution des maisons (donc perte de valeur). C'est d'ailleurs en contradiction avec ce que l’on observe aujourd’hui : de nombreuses opérations d’extensions sont en cours dans le quartier de la Colline.

- Sur le secteur UPM3, qui correspond au futur quartier qui sera réalisé sur les terrains de l'usine Elis, la majorité municipale supprime les emplacements réservés pour la création des nouvelles voiries. Ces voiries seront réalisées par l’opérateur choisi pour cette opération d’aménagement. Il s’agit d’un secteur à enjeux pour la ville. Pourquoi en perdre la maîtrise en confiant le tout à un opérateur privé qui rétrocédera des espaces publics à la ville ? La réponse est simple : cette manière de faire permet à la ville d’éviter toute phase de concertation avec la population. Encore une fois, un projet est développé dans l’opacité. Dans le quartier du théâtre, la ville a bien créé une ZAC, alors que finalement le projet a consisté en une seule opération immobilière. Plus le projet est important et moins il y a de concertation ! La majorité démontre une fois de plus qu'elle redoute la consultation citoyenne.

- Sur le front de Seine Bellini, il est décidé une "diminution de la hauteur maximale autorisée pour les logements de 85 NGF (50m, soit R+12) à 55 NGF (21m, soit R+6), afin de limiter la reconversion de bâtiments bureaux existants en logements”. Ce n'est pas clair. Il y a une volonté de limiter fortement la hauteur des constructions, mais la phrase concerne en fait des immeubles existants, donc pouvant déjà être hauts. Pourquoi vouloir éviter la reconversion de bureaux en logements ? C’est une piste pourtant intéressante, d’ailleurs étudiée par l’EPADESA, sur un territoire où tant de bureaux sont vides.

- La majorité municipale décide de supprimer le seuil d’exonération des stationnements pour les opérations de moins de 1.000 m2 de surface de plancher : nous y sommes opposés, car cela favorise l’automobile et la création de parkings, alors que la ville est bien desservie par les transports en commun.

La ville souhaite aussi que l’ensemble des logements de + 25m2 se voient désormais attribuer une place de parking dans les nouvelles opérations. Cela va une fois de plus dans le sens du "tout voiture", y compris pour les petites typologies de logements, d’autant plus qu’aujourd’hui on ne construit plus de studios de moins de 25m2. Donc, la majorité veut une place d'automobile pour TOUS les logements, alors que ce n'est plus obligatoire.

Plutôt que d'augmenter les obligations des constructeurs en matière de stationnement, nous souhaitions au contraire alléger ces contraintes, notamment dans l'objectif de réduire la place de l'automobile dans notre ville. Cet objectif est compatible avec les engagements pris en matière de réduction des émissions de CO2 par la France et est souhaitable pour réduire les émissions de particules fines.

Il aurait plutôt fallu promouvoir les modes doux, l’autopartage, le covoiturage (possible y compris au sein des copropriété des futurs immeubles) et augmenter les surfaces des locaux vélos dans les nouveaux immeubles.

- Enfin, nous nous interrogeons sur certaines dispositions de cette modification n°3 du PLU qui permettront d'empêcher un projet de construction de résidence étudiante dans l'aire d'intervention de EPADESA (sur Colline, coté droit du périphérique), projet qui avait été mis à mal par la modification n°2, laquelle avait donné lieu à un avis négatif du commissaire enquêteur.

En résumé : cette modification du PLU va dans le bon sens pour les quelques mesures qui permettront d’avoir des nouvelles opérations plus vivables (emprise au sol réduite et plus d’espaces verts), notamment dans le vieux Puteaux. Mais elle va dans le mauvais sens en plafonnant sans distinction l’ensemble de la ville à R+5 et en voulant empêcher la reconversion de bureaux en logements. Elle va également vers le tout voiture en favorisant la construction de parkings y compris pour les plus petits immeubles. Enfin, elle limite la construction de petits logements, dans un contexte où il est de plus en plus difficile pour les jeunes entrant dans la vie active de se loger.

Cette modification du Plu local d'urbanisme reflète la vieille volonté du maire UMP de faire de Puteaux un "Neuilly bis". Nous avons une autre vision, plus ambitieuse, pour notre ville.

Christophe Grébert

 

DÉLIBÉRATION SUR LA MODIFICATION N°3 DU PLU : Téléchargement PLU-puteaux-juil14.pdf

(photo : Flickr)


610 euros versés aux bacheliers putéoliens avec mention, pour financer leur permis de conduire

Article_nouveaupermisComme chaque année, la ville de Puteaux récompense les jeunes diplômés qui ont obtenu une mention, en leur offrant une aide financière pour passer leur permis de conduire B.

Attention, Il s'agit d'une aide sociale financée sur le budget du CCAS (caisse communale d'action sociale) et pas simplement d'un cadeau pour faire plaisir.

Tous les jeunes répondant aux critères y ont droit. Il n'y a pas de condition de ressources. Cependant j'imagine que les familles qui ont les moyens de financer le permis de conduire de leurs enfants n'auront pas le reflexe de recourir à l'aide sociale de la ville pour cela.

Relire mon article publié l'année dernière.


La place du théâtre à Puteaux s'appellera "place du Théâtre"

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Jeudi 3 juillet 2014, le conseil municipal de Puteaux a statué sur la dénomination de la nouvelle place de la ZAC du Théâtre, donnant sur le boulevard Richard Wallace. Le maire UMP a décidé de l'appeler "place du théâtre".

Mais ne cherchez pas de théâtre sur cette place. Il n'y en a pas ! Le théâtre de Puteaux se trouve une centaine de mètres plus loin à vol d'oiseau, derrière ce nouvel ensemble d'immeubles. L'opposition a proposé d'autres noms. Le PS a suggéré de rendre hommage à Patrice Chéreau décédé en octobre dernier. "C'est qui celui là ?", a lancé un élu UMP (sic). "ça n'a rien à voir avec Puteaux !", a remarqué un autre. Le metteur en scène, qui a dirigé le centre dramatique national de Nanterre de 1982 à 1990, ne semble pas avoir marqué les élus ceccaldistes.

Le groupe "Puteaux pour vous" a proposé de baptiser cette place "Place Nelson Mandela". C'était l'occasion de réaliser le voeu présenté par EELV et voté à l'unanimité du conseil en décembre dernier.

"C'est une petite place", a déclaré le maire UMP pour justifier son refus. Une "petite" place certes, mais qui a tout de même coûté plusieurs millions d'euros à la ville ! Joëlle Ceccaldi ajoute ensuite qu'elle voudrait débaptiser la place "Stalingrad". Je lui réponds qu'elle devrait auparavant demander l'avis des associations d'anciens combattants.

(photo : Flickr)


La mairie de Puteaux décide de chauffer un "éco-quartier"... au fioul !

ZAC_des_bergeres_hd_referenceLors du conseil municipal de Puteaux du jeudi 3 juillet 2013, la majorité UMP a décidé de confier le marché du chauffage urbain du nouveau quartier des Bergères au  Sicudef (Syndicat mixte de chauffage urbain de la Défense), autrement dit à la société de chauffage Enertherm, dont les chaufferies fonctionnent au fioul et au gaz. La ZAC des Bergères est pourtant présentée depuis le début comme un "éco-quartier". Présentation trompeuse !
Le chauffage et l'eau chaude des 182.000 m2 de logements, de commerces et d'équipements publics prévus aux Bergères ne seront donc en rien "écologiques", ni même économiques.

Au conseil municipal, le groupe "Puteaux Pour Vous", associé à Europe Ecologie les Verts, a défendu un autre projet. Voici le texte lu en séance :

La transition écologique est un passage obligé pour construire la ville de demain.

Grâce à des bâtiments sobres, des productions locales d’énergies renouvelables, les Éco-quartiers limitent leur empreinte carbone et font fructifier une écologie urbaine bénéfique à la biodiversité. La création d’un réseau de chaleur est la solution la plus adaptée pour atteindre ces objectifs en répondant à la fois aux besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire.

Pour l’écoquartier des Bergères, le choix se porte sur le SICUDEF. D’où vient l’énergie alimentant son réseau de chaleur ? Le mix énergétique issu des 2 centrales SICUDEF provenait en 2012 à 34% du fioul lourd et à 66% du gaz naturel, la part du fioul étant en hausse par rapport à 2011. Ce mix induit un contenu de 280 gCO2eq par kWh vendu (moyenne entre fioul et gaz). A titre de comparaison la géothermie induit un contenu de 55 gCO2eq/kWh et la combustion des ordures ménagères 0 gCO2eq/kWh.

Les combustibles fossiles sont à l’avenir amenés à poser plusieurs types de problèmes. Outre la question des émissions, celle de la dépendance énergétique se pose aussi car la totalité de ces combustibles sont importés. Il est très probable que le fioul lourd soit de plus en plus consacré à la demande de diesel, ce qui en augmentera le prix (pour une simple question d’offre et de demande). La facture des ménages putéoliens reliés à ce réseau de chaleur augmentera donc également.

A contrario la biomasse utilisée dans une chaufferie à bois est l’énergie phare de la lutte contre l’effet de serre.
Le sous-sol de l’Ile-de-France se prête aussi particulièrement à l’exploitation de la géothermie. Il s’agit d’un moyen peu coûteux de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre qui devrait être, tout comme la biomasse, la priorité de toute politique publique de développement des réseaux.

La demande énergétique a-t-elle été chiffrée ? Une étude a-t-elle été faite pour étudier les solutions alternatives ? Création d’une chaufferie bois, exploitation de la géothermie, incinération des ordures ménagères... D’autres idées que la simple solution de facilité ont-elles été envisagées ?

Nous aurions pu répondre à l’appel à projet lancé conjointement par l’ADEME et le Conseil régional d’Ile-de-France pour des plateformes régionales biomasse énergie et participer ainsi aux objectifs de réduction régional et national.

Nous nous abstenons donc sur cette délibération, qui ne donne aucune possibilité de mise en concurrence, et qui ne répond absolument pas aux nécessités de l’avenir.

LIRE LA DÉLIBÉRATION SOUMISE AU VOTE : Téléchargement Ecoquartier.pdf

Etrange décision de la part du maire UMP de Puteaux ? Rappelons que la société Enerthem, qui a le monopole du chauffage de la Défense, est au centre depuis 12 ans d'une affaire d'attribution de marché arrangée, dans laquelle le père du maire de Puteaux, ancien président du Sicudef, est mis en examen. La maire de Puteaux est elle même entendue comme témoin. C'est ainsi que le juge d'instruction chargé de l'enquête a découvert un compte au Luxembourg au nom de Joëlle Ceccaldi et contenant plusieurs millions d'euros.