La ville de Puteaux dépense 5 millions d'euros pour construire une serre qui servira de... restaurant
mercredi 30 avril 2014
Lors du conseil municipal du mardi 29 avril 2014, le maire UMP de Puteaux a promis l'ouverture cette année de la "Grande Serre" de la rue Eichenberger. Cet équipement, dont le projet a été lancé il y a 8 ans (!), a déjà coûté 4 millions d'euros à la commune. Mais ce n'est pas terminé !
En janvier 2006, la municipalité lance une consultation pour la réalisation d'un parking souterrain rue Eichenberger sur lequel doit être aménagé un square et... une serre.
En 2008, Joëlle Ceccaldi-Raynaud reprend l'idée dans son programme municipal : la candidate UMP promet la réalisation d'une "serre botanique", comme elle l'écrit dans son programme municipal :
Le maire souhaite y ouvrir une exposition permanente d'orchidées. Mais lorsque le chantier du parking souterrain est lancé en 2011, le projet de serre devient soudainement un espace de restauration. Le parking ouvre en 2012. Les travaux de la serre et du jardin commencent en 2013. Le restaurant doit ouvrir en septembre 2013, annonce alors une banderole :
Mais depuis septembre 2013, cet équipement est inutilisé et le jardin reste fermé au public. Jusque là, la ville a dépensé 4 millions d'euros pour l'aménagement de la serre et de son jardin.
Mais la facture s'allonge encore : la ville a depuis acheté pour 392.300 euros de climatisation. Ouvrir un restaurant dans une serre nécessite en effet un sacré système de chauffage l'hiver et de refroidissement l'été ! Voilà une idée qui va à l'encontre du développement durable !
Au cours du conseil municipal du 29 avril 2014, le maire a annoncé 552.000 euros de nouvelles dépenses (460.000 euros Hors Taxes) avant l'ouverture du restaurant :
216.000 euros ont en plus été budgétés pour la réalisation d'une fontaine, chantier confié à Eiffage.
Au total, cette serre devenue restaurant va donc coûter à la commune 5 millions d'euros en investissement, sans compter les coûts d'entretien du bâtiment, de la fontaine et du jardin.
Voilà un nouvel exemple de la mauvaise gestion municipale. On lance un projet, sur un simple "coût" de tête. On le change en cours de route, sans se soucier des coûts et des retards. 5 millions d'euros d'argent public, c'est le prix d'une crèche ou de la réhabilitation d'un ensemble HLM.
(photo : Flickr)