La victoire de Joëlle Ceccaldi-Raynaud dimanche dernier à l'élection municipale de Puteaux est le triomphe d'un clientélisme industriel : cadeaux, invitations à des réceptions, promesses diverses et variées, attributions de logements HLM, emplois, places de parking, de crèche, ... le système a joué à plein au cours de la campagne. Nous y reviendrons ces prochains jours.
Malgré cela, en comparant les résultats de dimanche à ceux du premier tour de l'élection municipale de 2008, on observe une baisse du ceccaldisme et une hausse de l'alternative démocrate.
1Er tour 2008 :
Participation : 68,6 % des 27.779 électeurs inscrits.
Liste conduite par Stéphane Vazia (PS) : 3.031 voix (16,4 %)
Liste Grébert + Cancelloni : 4.130 voix (22,35 %)
Clan Ceccaldi Père et fille : 11.319 voix (61,25 %)
1er tour 2014 :
Participation : 64,19 % des 30.686 électeurs inscrits.
Liste Stéphane Vazia : 1.669 voix (8,7 %)
Grébert + Cancelloni : 5.643 voix (29,41 %)
Liste Ceccaldi : 10.729 voix (55,93 %)
Liste FN : 1.142 voix (5,95 %)
EVOLUTION 2008/2014 :
PS : - 1.362 voix (- 44,94 %)
Grébert+Cancelloni : + 1.513 voix (+ 36,63 %)
Ceccaldi : - 590 voix (- 5,21 %)
Quelques réflexions sur ce scrutin :
Entre 2008 et 2014, le nombre d'électeurs inscrits a augmenté de 10,4 %, soit 2.887 électeurs de plus. Malgré cette hausse notable d'électeurs, les Ceccaldi reculent de 590 voix. Et ils passent de 61,25 à 55,95 % des suffrages.
Grâce au clientélisme industriel qui sévit dans cette ville, le Ceccaldisme a fait le plein de voix dimanche, alors que l'opposition n'est pas parvenue à mobiliser ses électeurs potentiels : entre les 2 scrutins de 2008 et 2014, la participation a reculé de 4,41 %.
La gauche socialiste s'est effondrée, comme partout en France : les électeurs de gauche ne sont pas venus voter, à Puteaux comme ailleurs.
On relèvera aussi le score très faible du FN : 5,95 % c'est hors norme par rapport aux résultats locaux du FN sur les scrutins nationaux et par rapport à la tendance nationale de dimanche : la différence est quasi de 10 points. Mon sentiment : les électeurs frontistes clientélisés eux aussi ont massivement voté Ceccaldi.
Les 2 listes Grébert/Cancelloni rassemblent 30 % des voix. C'est une progression de 8 points par rapport à 2008. Mais les 2 se sont peut-être en partie cannibalisés. Cancelloni n'est pas parvenue à mordre très notablement sur le vote de droite. Grébert n'est pas parvenu à mobiliser les électeurs non clientélisés qui sont surtout ... abstentionnistes. Contrairement au vote Ceccaldi, le vote Grébert n'est lui conditionné par aucune récompense/promesse à la clé, excepté la bonne gestion de la ville et une solidarité pour tous (c'est à dire "pas pour moi").
Les clients des Ceccaldi vont voter eux... ou plutôt, ils sont allés signer les cahiers d'émargement... en signe de leur ralliement, de leur soumission au système et promesse d'avantages en tout genre.
En gros, 1/3 des électeurs a voté pour le maintien des Ceccaldi, 1/3 a voté contre et 1/3 s'est abstenu.
Il y a eu plus d'abstentionnistes (11.000 personnes) que de votants Ceccaldistes (10.700 personnes) !
C'est sur ces abstentionnistes qu'il faudra travailler à l'avenir pour parvenir à l'alternance ?
(à suivre)