Reforme des rythmes scolaires : où en est-on à Puteaux ?
jeudi 23 janvier 2014
La municipalité de Puteaux a organisé, jeudi 16 janvier, une soirée de consultation sur la question des rythmes scolaires, en raison de la réforme adoptée par le Parlement. La soirée au Palais de la Culture a commencé par un propos de Arnaud Teullé, directeur des affaires scolaires de la ville (candidat à l'élection municipale de Neuilly contre J.C. Fromantin). Celui-ci a expliqué que le maire Joëlle Ceccaldi-Raynaud et son fils et maire-adjoint à l'éducation Vincent Franchi feraient tout pour ne pas appliquer la réforme : ils n’ont pas transmis de projet pour le 30 novembre à l’inspection d’académie, ils aspirent à ne pas appliquer la réforme, mais le temps presse et leur demande de délai semble incongrue... donc appel à des consultants et tables-rondes...
Monputeaux.com a interrogé un parent d’élève, Jean-Luc Richard, ayant participé à la première table-ronde, consacrée aux horaires.
Quelle est votre impression sur la position de la mairie ?
JLR : Alors que la municipalité est opposée à la réforme menée pour le bien et la réussite des enfants, j’ai d'abord défendu l'esprit de la réforme : 9 demi-journées d’école par semaine et non 8, en soulignant les recommandations de l'Académie de médecine (un début légèrement plus tardif ; idéal chrono-biologique du samedi matin travaillé mais tout en soulignant qu'en Ile-de-France cela passe moins bien qu'à Angers, dans le Sud-Ouest, etc.. où cela existe souvent). Etant enseignant- chercheur ayant travaillé sur la réussite scolaire, sensibilisé depuis longtemps pour tout ce qui est des acquis de la psychologie, de la neuropsychologie, des sciences de l'éducation, etc.., j'ai rappelé que la réforme était faite pour les enfants et non pour les parents. Nous sommes dans une ville qui a fait il y a une vingtaine d’années le choix de la semaine de quatre jours pour les enfants et cela a longtemps contribué aux mauvais classements de Puteaux dans le domaine de la réussite scolaire. Heureusement que les directeurs d’établissements et enseignants ont été inventifs, depuis une petite dizaine d’années, pour éviter que ces résultats ne perdurent, mais ils pourraient être meilleurs.
Comment était organisée la consultation lors de la soirée du 16 janvier ?
JLR : Nous avons d’abord débattu librement, sous la présidence d’un consultant payé par la ville, à environ une trentaine par table-ronde. Il y a eu une vraie liberté de parole mais j’ai eu le sentiment que la municipalité cherchait surtout à faire croire à une consultation alors que des projets étaient déjà préparés et ce d’autant plus qu’elle doit transmettre un projet à l’Inspection d’académie pour le 15 février… Nous avons ensuite voté sur différents sujets, j'avais demandé des votes clairs donnant des avis indicatifs de l’assemblée ayant participé à cette table-ronde.
Pour le principe j'ai demandé un vote sur l’école le mercredi ou le samedi, par principe, car le samedi, difficile, il est vrai, à remettre en œuvre désormais et peu populaire auprès d’une majorité de parents, c’est ce qu’il y a de mieux pour l’apprentissage des enfants : nos arguments mis en avant visaient surtout à l'abandon du projet craint avec fin des cours le vendredi vers 14h15-14h30 (avec éventuellement 3 h de TAP -Temps d’activités péri-éducatifs- pour ceux qui partent pas en week-end ...), avec école le mercredi aussi. Ce projet d’un vendredi tronqué, cela serait le pire, car aberrant. Les études montrent qu’il ne faut pas que la coupure du week-end soit trop longue. Un tel projet serait au service des familles les plus favorisées. J’espère que la prise de conscience de l’intérêt des enfants a affaibli définitivement le projet de fin des cours le vendredi avant 15 heures. En étant également partagés sur la question du mercredi ou du samedi, les participants ont montré qu’ils étaient soucieux de l’intérêt des enfants, dans l’absolu. Plusieurs directeurs d’établissements que j’ai rencontrés depuis jeudi m’ont indiqué qu’ils avaient la nostalgie de l’école le samedi matin, surtout en primaire. Cependant, il n’y a pas de suspens, dans les Hauts-de-Seine, c’est le mercredi matin que les enfants iront à l’école.
Par une légère majorité, l'idée de 3 heures de cours le mercredi matin a été retenue (45 % pour 2 heures). L'idée d'une fixité du temps scolaire et du temps TAP pour les maternelles tous les jours de la semaine a été retenue (apprentissage d'un rythme) à l'unanimité. Pour les enfants du primaire, cela pourrait varier dans la semaine mais avec fixité de l'horaire temps scolaire et TAP pour l'heure de sortie . Avec d’autres parents, j’ai demandé des garde-fous pour éviter 3 h de TAP un jour et 0 h les autres jours). L'idée est de mieux équilibrer le temps d'apprentissage scolaire avec enseignants de l'Education Nationale sur toute la semaine.
D’autres points à signaler ?
JLR : Oui, la durée de la pause méridienne serait inchangée. L'idée est d'inscrire les TAP dans les projets d'établissements. Cela devrait impliquer le refus de placer l'étude entre temps scolaire et TAP, afin d’éviter l'exclusion de ceux qui partiraient car non-inscrits à l'étude et qui ne reviendraient pas à l'école une heure plus tard pour les TAP.
Enfin, l'idée d'un léger décalage de 10 mn entre horaires des maternelles et des primaires proches non situées au même endroit a été formulée par plusieurs parents, pour faciliter les déposes.
J’ignore ce qui sortira de la prochaine soirée de consultation organisée le 27 janvier. Souhaitons que l’intérêt des enfants de Puteaux soit au cœur des décisions prises par la municipalité, mais de cela, et cette opinion n’engage que moi, je ne suis pas sûr…
SUR LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES, VOIR LES PROPOSITIONS DE PUTEAUX POUR VOUS