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Nouveau conservatoire de Puteaux : les habitants n'en peuvent plus des travaux

50 familles d'un immeuble HLM de Puteaux vivent depuis 1 ans dans un "chantier interdit au public"

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La résidence HLM des Bergères, rue des fusillés de la résistance, sur le haut de Puteaux, est entièrement recouverte d'échafaudages depuis 10 mois. Or, cet immeuble en travaux est habité ! Une cinquantaine de familles subissent un calvaire : ils vivent dans des appartements sans luminosité, dans le bruit du matin jusqu'au soir, dans la poussière qui s'infiltre partout et au milieu des gravats.

Je m'y suis rendu mardi après-midi avec des membres de l'équipe Pour Puteaux, à l'invitation de plusieurs habitants. Ces derniers viennent d'apprendre que le chantier, qui devait s'achever en septembre, est finalement prolongé jusqu'en décembre, voire en février.

"Les personnes âgées souffrent. Elles dépriment", nous dit une jeune femme. "Je ne vois plus rien de ma fenêtre", se plaint une dame âgée, qui tient à me montrer son appartement plongé dans la pénombre, alors qu'à l'extérieur le soleil brille comme jamais. Le filet qui protège l'échafaudage filtre la lumière. Et cela fait près d'un an que ces gens vivent comme ça !Je suis affligé.

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En 2004, le maire de Puteaux Joëlle Ceccaldi-Raynaud annonce aux habitants de la résidence HLM que leur immeuble, construit en 1963, va être démoli dans le cadre de la rénovation de la ZAC des Bergères. L'Office communal devait racheter des maisons dans le quartier pour reloger les locataires, en attendant la construction au même endroit d'un nouvel immeuble dans lequel ils pourraient être relogés s'ils le souhaitaient. Le projet semblait parfait... Sauf qu'il ne s'est jamais réalisé ! En 2009, une fois passée l'élection municipale, le maire décide finalement que les travaux auront lieu... en laissant les habitants sur place ! Elle affirme en effet que ces derniers refusent de quitter des lieux. "C'est faux, on nous a jamais demandé notre avis", nous dit un locataire. Et plusieurs autres confirment.

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Le chantier est important : Il s'agit de refaire totalement les façades côté rue, dans le style néo haussmannien du futur quartier des Bergères, et de créer une nouvelle coursive extérieure côté cour. Mais l'intérieur des logements - datant des années 60 - rien n'est modifié ! "On nous a changé les prises électriques", me raconte une dame. "Ils créent des portes fenêtres et un balcon côté rue, mais ils ont découvert après coup que nous avions le chauffage au sol. Ils ne peuvent donc pas toucher le plancher et la porte fenêtre aura une marche de 25 cm !", me raconte un habitant. Le balcon ne sera donc pas accessible aux personnes ayant des difficultés à se déplacer.

Pour fabriquer cette porte fenêtre, le mur de façade doit être percé. Un coffrage en bois est monté à l'intérieur des appartements :

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Pendant 2 semaines, les habitants vivent avec ce coffrage, pendant que les ouvriers de l'extérieur percent le mur ! La photo ci-dessus est prise depuis l'appartement témoin réalisé au 1er étage de l'immeuble.

A la sortie de notre visite, j'ai la grande surprise de voir arriver vers nous un membre de la direction de l'office HLM de Puteaux accompagné d'un militant local de l'UMP : "Vous êtes sur un chantier interdit au public. Vous n'avez pas le droit d'être ici". La municipalité a été alertée de notre présence et a aussitôt envoyé une délégation très spéciale à notre rencontre. "Madame, si ce chantier est interdit au public, pourquoi dans ce cas une cinquantaine de familles restent logées ici ?". Pas de réponse. Mon interlocutrice bredouille, bafouille et se tait.

Il n'y a rien à dire, sinon s'indigner. Comment peut-on avoir décidé de faire endurer à ces habitants un tel calvaire ? Malheureusement, les travaux vont durer encore des mois. Qu'est ce qui a motivé le maire de Puteaux ? S'agissait-il de faire des économies sur le coût de rénovation d'un immeuble HLM ? De toute façon, c'est un scandale.
Christophe Grébert

(photo : CG et ED, Flickr)

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