Réaménagement de la Rose de Cherbourg à Puteaux : les habitants doivent être entendus (Modem Puteaux)
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Aménagement d'un nouveau quartier à la Rose de Cherbourg : attention, danger ! (Sylvie Cancelloni)

Publié sur le site de Sylvie Cancelloni :

Ph60970 Malgré l’impeccable présentation par l’EPADESA de son projet de la Rose de Cherbourg (zone située en bas de l’avenue du Général Leclerc, comprise entre les 4 Temps et les résidences de La Défense, Boieldieu, Eve et Défense 2000), le dysfonctionnement « structurel » du mille-feuille Puteaux /EPADESA/DEFACTO sautait aux yeux lors de la réunion qui s’est tenue lundi 17 décembre 2012 au Palais de la Culture en présence du maire de Puteaux.

Bien qu’à la fois ancienne député (ayant donc eu la capacité d’intervenir pour changer la loi…), présidente de l’EPADESA et vice-présidente DEFACTO, il était clair que la marge de manœuvre de Joëlle Ceccaldi dans ce dispositif est extrêmement (anormalement ?) limité. A la plupart des questions traitant de la vie courante de ce quartier, elle ne pouvait répondre que d’une seule façon : « ce n’est pas de ma compétence ».

Oui, on l’entend bien, mais que faire et qui croire ? La vérité n’était pas dite ! A peine effleurée lorsqu’il a été reconnu que l’ensemble des aménagements du quartier ne pourrait être financé que par la construction de nouvelles tours et de nouveaux immeubles. Ce qui veut dire qu’il faudra donc attendre le chiffrage des aménagements pour connaître la taille et le nombre des nouvelles constructions qui viendront les financer…

Certains ont essayé d’obtenir des réponses : quelle hauteur des immeubles, et combien ? Le maire, qui connaît parfaitement bien la situation financière très incertaine de l’EPADESA, s’est esquivée en parlant de « préconisation » : « je préconise une hauteur de 200 m maximum »… Mais si le coût des aménagements rend nécessaire la construction de tours de 300 mètres, quelle est la valeur de la préconisation ? Le Plan d’Aménagement urbain de Puteaux (PLU) l’autorise ! Le maire ne pourra alors pas s’y opposer, sauf à se mettre « hors-la-loi » ! La solution, et l’unique solution, serait alors d’apporter aux riverains une garantie en changeant le PLU, ce qui est possible, mais l’hypothèse a été aussitôt balayée par le maire…

On voit bien le « piège » dans lequel cette consultation enferme les riverains : une fois l’accord passé sur l’aménagement d’un nouveau quartier, la boîte de Pandore est ouverte : il faudra trouver le financement correspondant à cet investissement dans des constructions nouvelles. Ce qu’on aura « préconisé » au départ risque fort de s’envoler dans la fumée de promesses intenables. Attendre des garanties et des engagements précis en la matière est une chimère.

J’attire d’autant plus l’attention sur ce point qu’il m’a semblé que l’attente des riverains ne portait en réalité pas sur une demande d’aménagement d’un nouveau quartier, mais sur l’entretien de ce qui existe … De façon tout à fait surprenante, l’EPADESA - et DEFACTO par conséquence - ont fait d'ailleurs un inventaire accablant de ce qui avait été laissé par eux à l’abandon : inaccessibilité partielle pour poussettes et handicapés, difficile cohabitation avec les 2 roues, sentiment d’insécurité, panne ou mauvais entretien des éclairages, étanchéités à l’abandon, délabrement des structures commerciales… On leur répond par « nouvelle centralité de proximité, nouvelle urbanité du quartier, future gare (dans 20 à 25 ans) du RER, boulodrome, lieux culturels »… Mais est-ce la demande qui s’est exprimée ? Et si, en période de crise, on commençait par réparer, surveiller et améliorer ? Car l’aménagement d’un nouveau quartier (dont on comprend qu’il peut faire rêver car qui ne rêve pas d’avoir au pied de chez soi un cinéma, des boutiques, un parc paysager et un musée ?) n’est-il pas tout simplement un prétexte commode pour développer des droits à construire dont l’EPADESA a sans cesse besoin pour financer sa « fuite en avant » financière ?

Attention donc de ne pas devenir « otage » d’une ambition qui ne serait pas la nôtre et qui pourrait, à terme, se retourner contre les riverains.

La question du bruit, du parking sauvage, de la sur-utilisation par les voitures des rues adjacentes ne risque-t-il pas d’être plus aigu encore avec ce nouveau projet ?

La Défense et ses développements ont des logiques… que les riverains ne trouveront pas nécessairement à leur goût une fois une fois les accords obtenus ; au fond, pour vivre heureux, vivons cachés ! Le caractère résidentiel des différentes résidences concernées par le projet d’aménagement, son charme, ses jardins, ne gagneraient-ils pas à être protégés longtemps encore du gigantisme des 4 Temps et du futur (et tout aussi géant) aménagement des Bergères ? Qui pourrait croire sérieusement que de mettre l’expansion de La Défense au coeur de Boieldieu et de Défense 2000 améliorerait l’identité et la qualité de vie de ce quartier ?

La crédibilité d’un maire qui porte plusieurs « casquettes » souvent contradictoires doit s’évaluer avant. Après, il est trop tard et de nombreux intérêts sont en jeu dans cette affaire…

J’encouragerais volontiers, pour ma part, chaque riverain à se poser en vérité la question de la sagesse d’un engagement limité à la « préconisation » d’une ville qui, jusqu’à présent, n’a pas démontré qu’elle pouvait imposer à ses partenaires, EPADESA comme DEFACTO, le respect des devoirs minima d’entretien, de réparation et d’amélioration d’un quartier incorporé à La Défense.

L’histoire récente, à travers les expropriations des Damiers à Courbevoie ou de la Tour Majunga aux Platanes (initialement prévue comme une tour végétalisée) ont prouvé, s’il en était besoin, que les promesses n’engagent au fond que ceux qui les croient.

Sylvie Cancelloni

Conseillère municipale de Puteaux,
suppléante du député UDI de Neuilly-Puteaux

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