Réaménagement de la Rose de Cherbourg à Puteaux : 1ère consultation publique lundi 29 octobre
mercredi 24 octobre 2012
"Rose de Cherbourg"... Ce n’est pas le nom d’une nouvelle espèce de la roseraie de l’Ile de Puteaux, mais l’échangeur autoroutier, entre la RN13 et le circulaire de La Défense, où se situent notamment les résidences Louis Pouey, Boieldieu et Défense 2000. Lors du Conseil municipal du 17 octobre 2012, le maire a fait l’annonce du lancement d’une consultation publique, menée par l’EPADESA, sur l’aménagement du site (question 14 de l'ordre du jour).
En soi, ce serait plutôt une bonne nouvelle puisqu’elle est
l’occasion d’améliorer la continuité territoriale entre Puteaux et La
Défense et qu’elle s’accompagne d’un certain nombre d’options en
parkings, jardins et développement d’accès… Sur le papier, tout le
monde est gagnant.
Dans la réalité, de nombreux doutes se lèvent :
- L’EPADESA, chacun le sait aujourd’hui, connait de fortes incertitudes sur sa gouvernance et son avenir financier :
La
distinction entre EPADESA (établissement constructeur) et DEFACTO
(établissement gestionnaire) rend difficile la lisibilité de la réalité
de la situation financière de La Défense, au point que la ministre en
charge du Grand Paris, Cécile DUFLOT, s’en est alarmée. Réalité d’autant
plus menacée que l’EPADESA se finance en droits à construire : un
marché déprimé, le coût de plus en plus important des constructions, les
recours qui se multiplient fragilisent son développement au point
d’inquiéter sérieusement ses partenaires territoriaux.
Il est
probable que, dans les mois qui viennent, la direction générale de
l’EPADESA, et aussi la présidence, changeront de main. Dans un
établissement public où le Conseil d’Administration est occupé par une
majorité de représentants de l’Etat, c’est une opération mécanique à
chaque changement de majorité. Ceux qui s’engagent aujourd’hui ne sont
donc pas ceux qui gèreront les dossiers demain.
- Le modèle même
de l’EPADESA pose aujourd’hui question. S’il est essentiel d’avoir un
quartier d’affaires aussi prestigieux que celui-ci, son offre «
tout-bureaux », sa saturation en transports en commun, les nuisances
colossales de ses chantiers, l’insuffisance de l’offre en logements, les
incertitudes pesant sur sa sécurité (notamment celle des tunnels) font
l’objet d’un grand nombre de critiques. Est-ce encore un modèle d’avenir
: la question revient de façon lancinante.
- Il est fortement
question, depuis le changement de gouvernement, de demander aux communes
de La Défense de contribuer dans l’avenir à son financement, après en
avoir tiré profit de nombreuses années. Dans un contexte où les finances
locales rentrent sous forte contrainte budgétaire à partir de 2015, les
communes, si elles doivent s’y plier, regarderont de très près les
investissements programmés en aménagement.
J’attire donc
l’attention des résidents du quartier, au-delà même des résidences
mentionnées, à s’investir le plus nombreux possible dans la consultation
lancée par l’EPADESA, autour de 2 principes :
- Veiller
à ce que le maire de Puteaux tienne les engagements pris auprès des
résidents en 2009, et les accompagne, avec les services de l’urbanisme,
pour défendre leurs intérêts, tant sur les tours de bureaux (la
tentation pourrait être forte d’en faire plus que dans le projet
initial, et plus haut) que sur les nuisances d’un chantier qui durera
des années (les résidents HLM des Platanes supportent tous les samedis
les mêmes bruits qu’en semaine, et il s’agit d’un chantier plus
modeste).
- Obtenir des garanties écrites à chaque avancée,
sachant que les promesses n’engagent que ceux qui les donnent et qu’il
est indispensable de les formaliser au plus précis.
En Conseil
municipal, le maire a promis de donner la plus grande publicité à cette
consultation. L’opposition y veillera aussi et sera présente à chacune
de ses étapes.
Sylvie Cancelloni
pour le groupe d'opposition Alternance Puteaux
La première réunion de présentation du projet et du processus de concertation aura lieu lundi 29 octobre 2012 à 18 heures à I'auditorium du Palais de la culture de Puteaux (19-21 rue Chantecoq).