Réaménagement de la "Rose de Cherbourg" : la concertation commence, l'opposition émet des craintes
mercredi 31 octobre 2012
Une première réunion publique sur le projet de réaménagement de la "Rose de Cherbourg" s'est tenue lundi à Puteaux. De nombreux habitants du quartier y ont participé, ainsi que des représentants de l'opposition : Modem et PS.
Un long processus s'engage : entre la concertation publique, les études de maîtrise d'oeuvre (2013) et le dépôt du permis de construire (2014), l'EPADESA envisage un début de chantier en 2016, pour une livraison pas avant 2020.
La concertation devra être sincère, prévient l'opposition municipale, qui émet des craintes sur le financement d'un projet qui repose... sur la construction de nouvelles tours de bureau.
La concertation s'engage
4 ateliers avec le concours de Defacto (l'établissement public de gestion du quartier de La Défense) et de la mairie de Puteaux auront lieu à 18 heures, les 12 novembre (Auditorium de la Médiathèque), 20 novembre (Tour Défense 2000, salle panoramique), 29 novembre (Auditorium de la Médiathèque), 17 décembre (lieu à fixer ultérieurement). Une exposition publique sera visible du 17 décembre au 28 février 2013 à la mairie de Puteaux et au siège de l'Epadesa.
Le projet reste à priori ouvert (source : www.defense-92.fr) :
Considéré comme un atout à sa création la "Rose de Cherbourg", échangeur entre le boulevard circulaire, l'entrée de 1'A14, l'avenue du Général de Gaulle (la N 1013) et la D 913 est aujourd'hui un point noir de La Défense. Cette très grande infrastructure construite au début des années 70, pour permettre la réalisation du boulevard circulaire dans sa partie sud, va être entièrement réaménagée.
Dans les premiers projets envisagés dès 2008 par l'EPADESA (alors EPAD), comme celui de l'architecte et urbaniste Roland Castro, il était envisagé de le supprimer pour remettre à plat le circulaire et créer un carrefour urbain. Ce scénario est aujourd'hui écarté pour de multiples raisons : son coût très important et les difficultés techniques, l'ouvrage fait de béton précontraint est construit au-dessus de routes empruntées et des voies du Transilien et du Tramway T2.
Parmi les 4 autres pistes envisagées : Le maintien de l'échangeur avec la création d'une tour au niveau des immeubles Pascal et Voltaire ; La démolition totale de tous les viaducs et le passage en souterrain du circulaire. ; la seule sauvegarde du passage du circulaire et la démolition des bretelles et de l'échangeur et enfin la solution vers laquelle l'établissement devrait s'acheminer le maintien du circulaire en aérien et la transformation du reste de l'échangeur en jardin suspendu. Les ingénieurs de l'établissement comparent leurs idées à celles qui ont pu être réalisées dans de grandes villes du monde comme à Paris avec la rue Daumesnil ou passait la ligne jadis la Petite Ceinture.
En lien avec tous ces scénarios l'EPADESA projette la construction de un ou deux bâtiments de grande hauteur pour financer le réaménagement du secteur à savoir la tour "Rose" située entre les immeubles Pascal et Voltaire et la seconde "Frange" projetée sur la rue des Michets Petray, le long des Quatre Temps. Cependant aucun usage, hauteur et aspect de ces projets ne sont pour le moment déterminés. L'aménageur y verrait bien des projets mixtes mêlant logements, bureaux et hôtels.
Un grand parc de 2 ha en continuité des squares existants verrait le jour pour venir border les immeubles d'habitations du quartier Boieldieu. La tour Défense 2000, les résidence Défense, Boieldieu et Louis Pouey seraient ainsi au pied d'espaces verts.
Tandis que de l'autre côté de l'avenue du Général de Gaulle (la N 1013), serait construite la partie minérale avec les deux nouvelles tours accompagnées de commerces et services pour améliorer l'accès vers le centre commercial des Quatre Temps par la place des Degrés.
Les piétons pourraient traverser l'avenue du Général de Gaulle directement grâce à de nouveaux passages piétons ou en utilisant les viaducs réaménagés en jardins suspendus.
L'opposition municipale émet des craintes
Pour financer ses aménagements publics, l'EPADESA vend des droits à construire, essentiellement des m2 de bureau. Le projet de réaménagement prévoit donc l'intégration de nouvelles constructions dans cet espace. C'est essentiellement ce point qui inquiète les membres de l'opposition, ainsi que les habitants de cet espace et ses riverains. Ils redoutent une densification de cette zone avec une augmentation des nuisances pendant la période des constructions et au-delà du fait de la présence des constructions réalisées.Claudine Viard, membre du Modem de Puteaux, le souligne sur le site des démocrates de La Défense :
"Quelle doit être la destination des futurs immeubles pour garantir l'animation et la sécurité dans le quartier concerné et abonder le budget de l'établissement public ? Encore plus de bureaux ou des habitations, ou des immeubles à usage mixte ? Une hyper spécialisation de l'espace ou au contraire une mixité d'usages facilitant son utilisation régulière et favorisant son animation constante et la sécurité des usagers ?
Alors que le conseil municipal de Puteaux s'est déjà prononcé favorablement, la concertation permet aux citoyens de s'exprimer sur le projet. Cette concertation intervient en amont du processus, alors que le plan local d'urbanisme permet la réalisation de constructions élevées sans toutefois les autoriser individuellement, les permis de construire éventuels seront accordés plus tard. Lors de la concertation, des options restent ouvertes.Une concertation se distingue d'une enquête d'utilité publique préalable à la délivrance d'un permis de construire d'un immeuble dont les caractéristiques sont déjà fixées. Aujourd'hui, en principe, rien n'est encore irréversible. Le projet présenté est encore vague. Ceci tient à la nature même de la concertation. Espérons que l'Epadesa est sincère quand il lance la concertation prévue par le code de l'urbanisme et que rien n'est effectivement définitif. C'est pourquoi, il serait bon que les citoyens se saisissent de l'occasion qui leur est donnée de s'exprimer et éventuellement de critiquer le projet tel qu'il apparaît aujourd'hui, notamment avec ses tours de plus de 110 mètres et les risques de circulation accrue".
Sylvie Cancelloni, élue du groupe Alternance Puteaux, appelle les résidents du quartier à s'investir dans la consultation lancée par l'EPADESA :
"- Veiller à ce que le maire de Puteaux tienne les engagements pris auprès des résidents en 2009, et les accompagne, avec les services de l’urbanisme, pour défendre leurs intérêts, tant sur les tours de bureaux (la tentation pourrait être forte d’en faire plus que dans le projet initial, et plus haut) que sur les nuisances d’un chantier qui durera des années (les résidents HLM des Platanes supportent tous les samedis les mêmes bruits qu’en semaine, et il s’agit d’un chantier plus modeste).
- Obtenir des garanties écrites à chaque avancée, sachant que les promesses n’engagent que ceux qui les donnent et qu’il est indispensable de les formaliser au plus précis.
En Conseil municipal, le maire a promis de donner la plus grande publicité à cette consultation. L’opposition y veillera aussi et sera présente à chacune de ses étapes".
Cette concertation est également suivie par Nadine Jeanne, élue PS de Puteaux.
(PHOTO : www.defense-92.fr)