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octobre 2012

Réaménagement de la "Rose de Cherbourg" : la concertation commence, l'opposition émet des craintes

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Une première réunion publique sur le projet de réaménagement de la "Rose de Cherbourg" s'est tenue lundi à Puteaux. De nombreux habitants du quartier y ont participé, ainsi que des représentants de l'opposition : Modem et PS.
Un long processus s'engage : entre la concertation publique, les études de maîtrise d'oeuvre (2013) et le dépôt du permis de construire (2014), l'EPADESA envisage un début de chantier en 2016, pour une livraison pas avant 2020.
La concertation devra être sincère, prévient l'opposition municipale, qui émet des craintes sur le financement d'un projet qui repose... sur la construction de nouvelles tours de bureau.

La concertation s'engage

4 ateliers avec le concours de Defacto (l'établissement public de gestion du quartier  de La Défense) et de la mairie de Puteaux auront lieu à 18 heures, les 12 novembre (Auditorium de la Médiathèque), 20 novembre (Tour Défense 2000, salle panoramique), 29 novembre (Auditorium de la Médiathèque), 17 décembre (lieu à fixer ultérieurement). Une exposition publique sera visible du 17 décembre au 28 février 2013 à la mairie de Puteaux et au siège de l'Epadesa.

Le projet reste à priori ouvert (source : www.defense-92.fr) :

Considéré comme un atout à sa création la "Rose de Cherbourg", échangeur entre le boulevard circulaire, l'entrée de 1'A14, l'avenue du Général de Gaulle (la N 1013) et la D 913 est aujourd'hui un point noir de La Défense. Cette très grande infrastructure construite au début des années 70, pour permettre la réalisation du boulevard circulaire dans sa partie sud, va être entièrement réaménagée.

Dans les premiers projets envisagés dès 2008 par l'EPADESA (alors EPAD), comme celui de l'architecte et urbaniste Roland Castro, il était envisagé de le supprimer pour remettre à plat le circulaire et créer un carrefour urbain. Ce scénario est aujourd'hui écarté pour de multiples raisons : son coût très important et les difficultés techniques, l'ouvrage fait de béton précontraint est construit au-dessus de routes empruntées et des voies du Transilien et du Tramway T2.

Parmi les 4 autres pistes envisagées : Le maintien de l'échangeur avec la création d'une tour au niveau des immeubles Pascal et Voltaire ; La démolition totale de tous les viaducs et le passage en souterrain du circulaire. ; la seule sauvegarde du passage du circulaire et la démolition des bretelles et de l'échangeur et enfin la solution vers laquelle l'établissement devrait s'acheminer le maintien du circulaire en aérien et la transformation du reste de l'échangeur en jardin suspendu. Les ingénieurs de l'établissement comparent leurs idées à celles qui ont pu être réalisées dans de grandes villes du monde comme à Paris avec la rue Daumesnil ou passait la ligne jadis la Petite Ceinture.

En lien avec tous ces scénarios l'EPADESA projette la construction de un ou deux bâtiments de grande hauteur pour financer le réaménagement du secteur à savoir la tour "Rose" située entre les immeubles Pascal et Voltaire et la seconde "Frange" projetée sur la rue des Michets Petray, le long des Quatre Temps. Cependant aucun usage, hauteur et aspect de ces projets ne sont pour le moment déterminés. L'aménageur y verrait bien des projets mixtes mêlant logements, bureaux et hôtels.

Un grand parc de 2 ha en continuité des squares existants verrait le jour pour venir border les immeubles d'habitations du quartier Boieldieu. La tour Défense 2000, les résidence Défense, Boieldieu et Louis Pouey seraient ainsi au pied d'espaces verts.

Tandis que de l'autre côté de l'avenue du Général de Gaulle (la N 1013), serait construite la partie minérale avec les deux nouvelles tours accompagnées de commerces et services pour améliorer l'accès vers le centre commercial des Quatre Temps par la place des Degrés.

Les piétons pourraient traverser l'avenue du Général de Gaulle directement grâce à de nouveaux passages piétons ou en utilisant les viaducs réaménagés en jardins suspendus. 

L'opposition municipale émet des craintes

Pour financer ses aménagements publics, l'EPADESA vend des droits à construire, essentiellement des m2 de bureau. Le projet de réaménagement prévoit donc l'intégration de nouvelles constructions dans cet espace. C'est essentiellement ce point qui inquiète les membres de l'opposition, ainsi que les habitants de cet espace et ses riverains. Ils redoutent une densification de cette zone avec une augmentation des nuisances pendant la période des constructions et au-delà du fait de la présence des constructions réalisées.

Claudine Viard, membre du Modem de Puteaux, le souligne sur le site des démocrates de La Défense :

"Quelle doit être la destination des futurs immeubles pour garantir l'animation et la sécurité dans le quartier concerné et abonder le budget de l'établissement public ? Encore plus de bureaux ou des habitations, ou des immeubles à usage mixte ? Une hyper spécialisation de l'espace ou au contraire une mixité d'usages facilitant son utilisation régulière et favorisant son animation constante et la sécurité des usagers ?
 
Alors que le conseil municipal de Puteaux s'est déjà prononcé favorablement, la concertation permet aux citoyens de s'exprimer sur le projet. Cette concertation intervient en amont du processus, alors que le plan local d'urbanisme permet la réalisation de constructions élevées sans toutefois les autoriser individuellement, les permis de construire éventuels seront accordés plus tard. Lors de la concertation, des options restent ouvertes.

Une concertation se distingue d'une enquête d'utilité publique préalable à la délivrance d'un permis de construire d'un immeuble dont les caractéristiques sont déjà fixées. Aujourd'hui, en principe, rien n'est encore irréversible. Le projet présenté est encore vague. Ceci tient à la nature même de la concertation. Espérons que l'Epadesa est sincère quand il lance la concertation prévue par le code de l'urbanisme et que rien n'est effectivement définitif. C'est pourquoi, il serait bon que les citoyens se saisissent de l'occasion qui leur est donnée de s'exprimer et éventuellement de critiquer le projet tel qu'il apparaît aujourd'hui, notamment avec ses tours de plus de 110 mètres et les risques de circulation accrue".

Sylvie Cancelloni, élue du groupe Alternance Puteaux, appelle les résidents du quartier à s'investir dans la consultation lancée par l'EPADESA :

"- Veiller à ce que le maire de Puteaux tienne les engagements pris auprès des résidents en 2009, et les accompagne, avec les services de l’urbanisme, pour défendre leurs intérêts, tant sur les tours de bureaux (la tentation pourrait être forte d’en faire plus que dans le projet initial, et plus haut) que sur les nuisances d’un chantier qui durera des années (les résidents HLM des Platanes supportent tous les samedis les mêmes bruits qu’en semaine, et il s’agit d’un chantier plus modeste).
- Obtenir des garanties écrites à chaque avancée, sachant que les promesses n’engagent que ceux qui les donnent et qu’il est indispensable de les formaliser au plus précis.
En Conseil municipal, le maire a promis de donner la plus grande publicité à cette consultation.  L’opposition y veillera aussi et sera présente à chacune de ses étapes".

Cette concertation est également suivie par Nadine Jeanne, élue PS de Puteaux.

(PHOTO : www.defense-92.fr)


Le cinéma municipal de Puteaux confié à... UGC. Le loup est dans la bergerie

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Depuis le mois de septembre, le cinéma "Le Central" est géré directement par la ville. La municipalité a rompu la convention avec l'exploitant indépendant qui dirigeait ce cinéma communal depuis son ouverture en 2009. La fréquentation n'était pas au RDV, selon la mairie.
La ville a aussitôt confié la programmation du Central à... UGC. Résultat, la mairie est fière d'annoncer que cette semaine nous pourrons y voir le nouveau James Bond, Paranormal Activity 4 et le dernier Astérix&Obélix ! Mais un cinéma subventionné doit-il se contenter de présenter les films commerciaux du moment ?

Lors du conseil municipal du 6 juillet 2012, la majorité municipale a voté la résiliation de la convention qui liait la ville à l'exploitant du "Central" (question 6 de l'ordre du jour). Voici mes explications sur ce dossier :

Avec beaucoup de retard, en février 2009 le cinéma, installé au palais de la médiathèque ouvrait ses portes. C’était le retour d’un ciné dans une ville qui n’en avait plus depuis les années 70. Son exploitation est alors confiée, avec un contrat d’affermage de 8 ans, à une société spécialisée dans l’exploitation de salles.

Le bilan de la première année d’activité, transmis aux élus en décembre 2010, montrait la difficulté à réimplanter un cinéma dans une commune et la politique volontariste que cela implique : le Central a attiré 35.000 spectateurs en 2009 et 45.000 en 2010. Depuis les chiffres progressaient encore, le cinéma multpliant les évènements : soirées spéciales, festivals, etc... 

Conformément à la convention, afin de compenser une fréquentation régulièrement en hausse mais encore insuffisante pour équilibrer les comptes de l'exploitant, la ville lui a versé chaque année 160.000 euros de subvention.

Alors que durant toute cette période, la municipalité exprimait sa pleine satisfaction, voilà que soudainement, rien ne va plus. Le rapport soumis aux élus en juillet 2012 est très critique : les recettes sont inférieures aux prévisions, la programmation manquerait de dynamisme et les films à succès sont programmés avec retard. La majorité décide donc de résilier "à l’amiable" la convention et de reprendre le cinéma en régie direct.

Quel est le rôle d'un cinéma communal ?

Selon moi, un cinéma municipal, co-financé par l'argent public, doit offrir aux spectateurs des prix plus bas que les grands complexes. Il doit aussi proposer une programmation originale, donc ne pas se contenter de diffuser les films commerciaux qui passent partout. Il doit rechercher la complémentarité. Viser un public différent aussi peut-être. Celui qui ne va plus au cinéma (trop cher, trop loin, trop tarte).

La démesure architecturale du "palais de la médiathèque" empêche toute rentabilisation de ce cinéma... programmation commerciale ou pas. Alors autant faire le choix de la qualité.

Il y a 4 ans, la mairie expliquait d'ailleurs que l'ouverture du Central permettrait de se démarquer des cinémas de Paris et de La Défense. Or, depuis septembre, la ville a fait appel à UGC pour assurer la programmations de son cinéma. UGC qui a tout fait pendant 4 ans pour nous empêcher d’avoir les films en 1ère semaine de sortie nationale. Les tribunaux ont déjà été saisis dans d'autres communes : UGC combats les cinémas indépendants. Peut-on croire qu’UGC fera autrement à Puteaux ? Le loup est dans la bergerie.

UGC proposera "un large choix de films adaptés à la Ville de Puteaux", promet la mairie. Il faudra qu’on nous explique ce qu’est un film "adapté à Puteaux" ? Le programme de cette semaine, annoncé sur le site de la mairie, nous en donne peut-être une idée :

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La Défense brade ses tours : Phare et Majunga génèrent 250 millions d'euros de manque à gagner (JDD)

6363523093_af7d1f0930On le sait, le quartier d'affaires de La Défense traverse une grave crise. Selon le Journal du Dimanche, la Cour des comptes s'intéresserait à 2 projets de tours lancés par le promoteur Unibail : Phare et Majunga, toutes les 2 situées sur le territoire de Puteaux. Les droits à construire de ces 2 tours auraient été bradés par l'aménageur public, l'EPADESA, générant 250 millions d'euros de manque à gagner par rapport aux prévisions ! Extraits :

"(..) Résultat, selon le JDD : les prévisions de recettes (de l'EPADESA) ont été ramenées de 337 millions d’euros à 101 millions d’euros pour 2012. À fin août, seulement 36,9 millions d’euros avaient été encaissés. Et le déficit pourrait s’élever à 400 millions d’euros en 2016. "Les comptes ressemblent à ceux d’une épicerie. C’est pourquoi la Cour intervient", s’agace Patrick Devedjian, administrateur de l’Epadesa. La ministre du Logement, Cécile Duflot, a demandé "plus de transparence" et une remise à plat de la stratégie. Sans faire mystère que la recherche d’un nouveau directeur général est déjà lancée. Arrivé en octobre 2008, l’actuel patron Philippe Chaix a remis à plat ces deux projets, pourtant lucratifs à l’origine. Selon des documents que le JDD s’est procurés, la Défense devait à l’époque gagner environ 200 millions d’euros grâce à la vente des terrains pour la tour Phare. Le nouveau patron a fini par accepter la proposition d’Unibail de novembre 2008 de revoir l’accord en écrasant la marge à 0 euros ! (..) Dans le même temps, la tour Majunga, qui devait rapporter 100 millions d’euros, a été renégociée à 35 millions d’euros, l’équivalent d’environ 700 € du mètre carré (..) Les experts de l’Epadesa estimaient, dans une note récente, qu’en dessous de 1.400 euros du mètre carré, une opération n’est pas rentable (..) Beaucoup crient au favoritisme envers Unibail. "Nous sommes le seul acheteur et prenons tous les risques", objecte Olivier Bossard, son directeur général du développement (..)".

LIRE MON DOSSIER SUR LA DÉFENSE

(photo : chantier de la tour Majunga en novembre 2011, archives Flickr)


La vidéosurveillance à Puteaux sert désormais à verbaliser les automobilistes

8127541144_aff0355030Comment rentabiliser notre important réseau de vidéosurveillance, déployé, nous disait-on, pour nous protéger des délinquants ? La municipalité de Puteaux a trouvé la solution : elle va désormais se servir des caméras pour... verbaliser les automobilistes.

Ces derniers jours, les Putéoliens ont en effet découvert de nouveaux panneaux dans leurs rues qui indiquent "Vous entrez dans une zone de verbalisation par caméras" (photo ci-contre prise boulevard Richard Wallace). Visés : les automobilistes qui se stationnent mal, en double file notamment.

Comment cela fonctionne ? Les policiers municipaux n'ont plus besoin de se déplacer. A distance, derrière leurs moniteurs de télévision, ils peuvent dresser directement des PV. Il leur suffit pour cela d'identifier la plaque d'immatriculation de l'auto mal stationnée. Son propriétaire recevra l'amende par la poste. S'il la conteste, la ville pourra produire les images de son infraction. Ces images peuvent être légalement conservées 1 an.

Plusieurs municipalités utilisent déjà ce système, notamment Asnières-sur-Seine (PS). Elles ont observé une baisse des incivilités, et donc une circulation plus fluide. Un point positif donc... Mais il aurait été plus honnête de la part des maires de dire toute la vérité sur l'objectif final de la vidéosurveillance. Jamais Joëlle Ceccaldi-Raynaud n'avait évoqué cette louable intention.

Les honnêtes gens "qui n'ont rien à se reprocher", favorables à la vidésourveillance, devront être des automobilistes sans aucun reproche. Je ne suis pas certain qu'ils avaient pensé à cela.

(photo : Flickr)