Previous month:
août 2012
Next month:
octobre 2012

septembre 2012

Expulsion : les parents d'élèves musulmans reçus à la mairie de Puteaux

8035339865_a1f8e5f4d4

Une quarantaine de parents d'élèves musulmans se sont rassemblés ce samedi matin devant la mairie de Puteaux pour protester contre leur expulsion du local dans lequel leurs enfants recevaient des cours d'arabe et de soutien scolaire, conséquence d'une menace de préemption de la municipalité sur le propriétaire. "La municipalité nous expulse et nous empêche de trouver un autre local. C'est de la discrimination", se plaint un membre du collectif des parents d'élèves.

Une délégation a été reçue par Vincent Franchi, le fils du maire et lui-même maire-adjoint à la jeunesse. Dans le hall d'entrée de l'Hôtel-de-Ville, j'assiste à une discussion vive entre l'élu et un parent : Vincent Franchi traite ce dernier de "menteur". Le maire-adjoint affirme qu'il n'y a pas eu de préemption. Il a toutefois reconnu dans Le Parisien que la ville avait tenté de racheter ces locaux. Il joue sur les mots : cette seule intention a suffit d'avertissement au propriétaire. En effet, le rachat par la ville se serait fait au prix fixé par les services fiscaux, c'est à dire bien en dessous du prix du marché !

La délégation sort au bout d'une vingtaine de minutes : la municipalité leur propose 2 classes de 30 places à l'Espace Jeunes, rue Auguste Blanche, et peut-être une autre salle de cours au Palais de la Jeunesse, sur le haut de la ville. Insuffisant pour accueillir les 200 jeunes qui suivent chaque semaine les cours donnés par des bénévoles. Une nouvelle réunion est donc fixée mercredi à 19h. "Nous reviendrons devant l'Hôtel-de-Ville chaque samedi, tant qu'une solution convenable ne sera pas trouvée", prévient un parent visiblement excédé.

ILS EN PARLENT :

- Nadine Jeanne, conseillère municipale PS de Puteaux,

- Nouvel Obs (AFP),
- Le Parisien,
- ...

8035347586_f64c2e7dcc

8035341160_6e9656477c

(photos : Flickr)


HLM à Puteaux : "les surloyers dépasseraient dans notre ville la barre de 50%" (Sylvie Cancelloni)

6a00e5500cd8a088340134805c9597970c-150wiMême si le taux de logements sociaux à Puteaux reste encore supérieur au nouvel objectif gouvernemental de 25%, "les surloyers dépasseraient dans notre ville la barre de 50%", note Sylvie Cancelloni sur son blog. Si un décompte de ce « détournement » se faisait, Puteaux pourrait tomber sous le coup de la loi SRU, écrit la suppléante du député de la circonscription. L'urbanisme de « blocs HLM » a en outre vécu, ajoute-telle. "Avec un quartier de La Défense en expansion, une pression démographique croissante sur la 1ère couronne, des besoins en logements accrus pour les personnels de service, il faut aujourd’hui, d’urgence, actualiser et relancer notre réflexion sur l’ensemble des besoins en matière de logements. Et de la partager avec les villes de La Défense", conclue Sylvie Cancelloni.

A lire sur son blog : www.sylviecancelloni.net/2012/09/loi-sru.html

L'office HLM de Puteaux ne construit plus aucun logements depuis 2 décennies. Son patrimoine est vieillissant. Il est clair qu'il faudra relancer dans notre ville la construction de logements sociaux. Et veiller à une attribution honnête de ces logements.
Christophe Grébert


200 enfants de confession musulmane privés de cours par la mairie de Puteaux

5653521901_d8da34dedb La mairie de Puteaux a décidément un problème avec la communauté musulmane : après avoir empêché l'association qui gère la mosquée de trouver des locaux provisoires pendant la reconstruction de son lieu de culte, obligeant les pratiquants musulmans à émigrer sous une tente à Nanterre, voici que la municipalité fait aussi barrage pour les enfants qui suivaient à la mosquée des cours de soutien scolaire.

Pour eux, l'association musulmane avait trouvé un local dans Puteaux, mais la ville, apprenant la nouvelle, a aussitôt préempté le bien ! Depuis la rentrée, impossible donc pour la communauté musulmane d'accueillir les enfants : 200 jeunes sont privés d'un soutien scolaire qui de l'avis des parents donne d'excellents résultats. Un collectif de parents s'est constitué pour dénoncer la "posture discriminatoire" de la mairie. Ces parents ont décidé de se rassembler samedi matin (29 septembre à 11h) sur le parvis de l'Hôtel-de-Ville pour "interpeller le maire, afin qu'une solution acceptable soit trouvée à cette situation injuste".

Voici le communiqué de Presse du collectif des parents d'élèves :

Depuis plusieurs années, nos enfants bénéficiaient de soutien scolaire et d’initiation à la civilisation arabo-musulmane, avec un double objectif combattre l’échec scolaire et leurs enseigné les valeurs universelles et ceci grâce à l'action de bénévoles dans des locaux prêtés par l'Association Solidarité Islamique de Puteaux .

Ces locaux font aujourd'hui l'objet de travaux et ne sont donc plus accessibles au public. Les 200 enfants ont néanmoins pu poursuivre leurs activités grâce à la mise à disposition gratuite de locaux obtenus par l'intermédiaire d'une personne privée.

Ces facilités ont toutefois pris subitement fin au mois de mai 2012 lorsque la ville aussitôt informée a décidé, d'exercer son droit de préemption sur la vente de ces locaux privés.

Nous nous sentons directement visés par cette préemption injuste qui a bloqué la vente en cours et qui a eu pour effet immédiat d'entraver et de mettre fin  aux activités éducatives qui contribuent de manière positive à la bonne éducation de nos enfants.

Une telle posture est discriminatoire et inacceptable.

Pour mémoire, lors de la session d’été du 26 juin 2012 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH), le Conseil de l'Europe et l’UNESCO ont publié les principes directeurs dans plusieurs langues afin de soutenir les efforts éducatifs visant à lutter contre l'intolérance et la discrimination envers les musulmans.

En dépit de multiples démarches entreprises auprès de la Mairie avant la mise en œuvre des travaux, et des engagements de prendre en charge les enfants qui avaient été pris et réitérés par Madame Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Maire de Puteaux, nos enfants ont été purement et simplement abandonnés à leur sort.

Notre rassemblement du samedi 29 septembre 2012 à 11h devant la mairie de Puteaux, a donc pour but d'interpeller Madame le Maire afin qu'une solution acceptable soit trouvée à cette situation injuste, incompréhensible et discriminatoire d'autant plus que la ville, qui est à l'origine de cette situation, dispose de locaux libres les samedis et dimanches qui pourraient parfaitement être mise à disposition de nos enfants.

Si aucune solution acceptable n’est proposée nous serons amenés à faire des rassemblements tous les samedis devant la mairie de Puteaux.

Collectif des parents d'élèves
Tél :  06 11 83 67 38
Mail : [email protected]


Après Jean Sarkozy, un "fils de" socialiste à la tête de l'EPAD ?

6a00d8341c339153ef0134885bf6a4970c-200wiIl y a 3 ans, la tentative de nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Etablissement public de La Défense avait provoqué un scandale national. Le népotisme était alors dénoncé, rappelez-vous, par la gauche. Mais voilà, ce mal n'a pas de bord : l'hebdomadaire Le Point croit savoir en effet que le gouvernement socialiste envisagerait de désigner Amin Khiari comme successeur de Philippe Chaix à la direction générale de l'EPADESA. Il s'agit du fils de Bariza Khiari, vice-présidente PS du Sénat. Selon Le Point, Amin Khiari a le soutien de Cécile Duflot. La ministre EELV du Logement aurait demandé la tenue en urgence d'un conseil d'administration de l'Etablissement public pour évoquer cette succession.

Interrogé par Mediapart, le cabinet de Cécile Duflot confirme qu'Amin Khiari fait partie des candidats, mais que rien n'est encore décidé.

Selon les statuts de l'Etablissement public, le directeur général est nommé par le ministre chargé de l'urbanisme après avis de la présidente de l'EPADESA, qui n'est autre que le maire UMP de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Il n'y a donc pas besoin de réunir un conseil d'administration pour cela. On se doute que Joëlle Ceccaldi, présidente devenue minoritaire au CA de l'EPADESA, n'est pas favorable à cette candidature de gauche.

Amin Khiari a 35 ans. Ce qui est assez jeune pour diriger un établissement de cettte importance. Mais la valeur n'attend pas le nombre d'années ! Très grosse différence avec Jean Sarkozy, qui était candidat à la présidence de l'EPAD, le directeur général a bien plus de responsabilités opérationnelles : "il conclut les transactions, les contrats, les marchés (..). Il est ordonnateur des recettes et des dépenses de l’établissement. Il recrute le personnel et a autorité sur lui" (extrait des statuts). Il doit donc être très qualifié.

On notera qu'Amin Khiari a dirigé la Fac Pasqua entre 2005 et 2010. Le Parisien note qu'il a été démis de ses fonctions en 2010 "pour des dérives de gestion (du personnel et des frais de fonctionnement) épinglées par la Chambre régionale des comptes". Selon son profil Linkedin, il est diplômé de l'ESSEC (2005). Ni ses autres qualifications, ni ses autres expériences ne sont indiquées !

Peut-on confier  la gestion du plus grand quartier d'affaires d'Europe, avec ses 200.000 employés et autant d'habitants, à un petit jeune ? La question semble étrangerment titiller les politiques de droite et de gauche. Pour des raisons différentes, certes.

Si la succession de Philippe Chaix, nommé par Nicolas Sarkozy pour assurer un plan de développement qui n'a plus lieu d'être, est parfaitement logique et si être un "fils de" n'enlève pas qualités et compétences, il y a pourtant des symboles qui font mal. La candidature d'Amein Khiari est d'ores et déjà entourée du soupçon. Je le regrette pour lui, mais aussi pour le quartier de La Défense, ses employés et ses habitants.
Christophe Grébert

A lire :

- MA REACTION DANS METRO

- Article du Figaro citant Joëlle Ceccaldi