Il y a 10 ans, le pourquoi de la première édition de "Puteaux en plage"
lundi 09 juillet 2012
Alors que vient d'ouvrir la 10e édition de "Puteaux plage", revenons en arrière, sur l'origine de cette manifestation... liée à la disparition de l'ancienne piscine de l'ile de Puteaux.
Jusqu'en 2000, les Putéoliens pouvaient aller se baigner dans la piscine de l'île. Un simple bassin extérieur ouvert de mai à septembre.
"Les plus sportifs s’adonnaient à la natation, aux plongeons, aux jeux aquatiques ou au volley ; les autres en profitaient pour peaufiner leur bronzage ou s’octroyer quelques instants de farniente et les plus jeunes profitaient de la pataugeoire sous l’œil attentif de leurs parents", se souvient Nice Guy.
A la surprise générale, en mai 2001, la piscine ne rouvre pas : des travaux de rénovation doivent être réalisés, fait savoir la mairie. Une palissade (photo) est alors installée autour du vieux bassin. Le temps passe... mais pas de travaux. L'été 2002 arrive et plus de piscine ouverte.
En 2003, après 2 belles saisons sans piscine, la mairie se décide à agir. Elle annonce la mise en place d'un bassin provisoire sur l'île... durant 2 semaines (du 5 au 20 juillet). C'est la première édition de "Puteaux en plage". Pour l'occasion, 800 tonnes de sable ont été acheminés par 50 semi-remorques ! Des transats sont installés autour d'un bassin dans lequel on peut tout juste barboter (il fait 60cm de profondeur).
Mais l'opération est un four. En effet, pour éviter que des "indésirables" ou des "non putéoliens" viennent se mélanger au public familial visé, la mairie a décidé de faire payer l'entrée très cher : c'est 6 euros pour les Putéoliens (sur présentation d'un justificatif de domicile) et 20 euros (sic) pour les non Putéoliens ! Résultat : la plage ressemble à un désert. Au bout de 2 jours, la mairie, qui a investi 450.000 euros dans cette opération, fait marche arrière : l'entrée devient gratuite pour les Putéoliens et un rabais de 50% est accordé aux non-Putéoliens : 10 euros tout de même !
Dans un communiqué, la municipalité ose alors affirmer que "Puteaux dépasse Paris" et son opération "Paris plage" (!) :
"Là où la municipalité de Paris, profitant de l’attrait de la ville lumière, utilise l’argent du capital privé, la ville de Puteaux préfère maintenir vierge cette manifestation populaire de toute publicité. Alors que la ville de Paris arrive à offrir des centaines de mètres de quais avec du sable et des transats, c’est l’ensemble des activités des bord de mer que la municipalité de Puteaux réussit à offrir aux Putéoliens et aux autres et ce avec un encadrement qualifié. La ville de Paris procède à une utilisation remarquable et judicieuse de ses quais. Elle a compris que la festivité est nécessaire pour donner une âme à la ville. La municipalité de Puteaux, depuis son installation, a donné à la fête une place privilégié dans son action au service de la population et de la cité. Venez rejoindre la foule nombreuse de ceux qui tous les jours investissent l’espace de Puteaux en Plage".
"Lundi : 600 personnes... mardi : 1.000 personnes... mercredi : 1.500 personnes !" Chaque jour, la mairie publie la fréquentation de sa "plage". Chiffres invérifiables et sans doute invraisemblables...
Eté 2004, un nouveau "Puteaux en plage" est organisé. Cette fois, la mairie met le paquet : elle double la durée de l'opération (du 7 juillet au 7 août) et dépense plus d'un million d'euros pour 6.000 m2 de plage, avec sable fin, transats, parasols et 3 bassins.
Eté 2005, plus fort encore : la ville dépense 1,3 millions d'euros : "Il y a 1.000 m2 de surface de baignade, soit 6 fois plus que pour Paris plage", annonce fièrement Joëlle Ceccaldi-Raynaud en séance du conseil municipal !
Mais le maire fera mieux l'année suivante, le 1er juillet en 2006, en inaugurant (5 ans après la promesse d'une "rénovation" du site) le nouveau "palais des sports". "De l'extérieur, avec ses grandes colonnades, on dirait un temple antique", écrit alors le journal 20 Minutes. Un projet de plus de 40 millions d'euros... qui n'empêche pas la municipalité de dépenser encore beaucoup d'argent dans les éditions successives de "Puteaux plage" : 700.000 euros en 2006 et environ 500.000 euros les années suivantes... pour le plus grand plaisir des fournisseurs de la mairie de Puteaux.
Les Putéoliens en effet n'en demandaient pas tant. Ils voulaient simplement une piscine, pour nager, dans un cadre sympathique, celui de l'île...
(photo 1 : la piscine de l'île fermée été 2002 Flickr - photo 2 : puteaux plage 2006 Flickr - photo 3 : le chantier du palais des sports 2005 Flickr)