Crèches, conservatoire, handicapés : le maire de Puteaux n'apporte aucune réponse sérieuse
mardi 10 juillet 2012
Lors du conseil municipal du vendredi 6 juillet, l'opposition a interrogé le maire de Puteaux sur 3 dossiers importants : les problèmes rencontrés à la crèche privée des Oursons, la fermeture du palais de la réadaptation et l'élection des représentants de parents d'élèves au conservatoire. Sur les 3 sujets, Joëlle Ceccaldi-Raynaud est restée très évasive, refusant même de communiquer ses réponses par écrit.
Le groupe d'opposition Alternance Puteaux (Modem, EELV et indépendants) avait transmis ses 3 questions 24h avant la tenue du conseil, conformément au règlement imposé par la majorité. Le maire avait donc le temps de préparer ses réponses. En séance, je lui demande s'il sera possible d'avoir ses réponses par écrit, afin de pouvoir les transmettre aux parents. Comme d'habitude lorsqu'elle ne veut pas répondre, elle fait semblant de ne pas comprendre ma question. Comme j'insiste, elle finit pas refuser clairement.
- Sur la question transmise par le collectif des parents d’élèves du conservatoire de musique : Joëlle Ceccaldi semble visiblement très gênée. Je lui demande quand auront lieu les prochaines élections des représentants des élèves et parents d'élèves. "Comme ils ont été élus en novembre 2009 pour 3 ans, je vous laisse deviner quand auront lieu les prochaines élections", répond-elle. C'est donc à moi et aux parents de deviner ? Dans un un courrier le mois dernier, le maire a mis fin au mandat du délégué des parents. Lors d'une réunion avec les parents, elle a annoncé que ce mandat se prolongeait jusqu'en novembre. Au conseil municipal, elle semble confirmer cette dernière version... Mais cela reste flou. Et quand c'est flou...
- Sur la question transmise par le collectif des parents des enfants de la crèche des Oursons : Joëlle Ceccaldi-Raynaud se fait contre toute attente l'avocate de la société "People and Baby". Niant les alertes des parents, le maire affirme qu'"aucun dysfonctionnement n’a été signalé depuis l’ouverture de la crèche". "Les parents sont très satisfaits et le personnel aussi", affirme-t-elle. Elle sous-entend que les parents sont manipulés politiquement par l'opposition. Paranoïa ?
Sur le scandale des fromages périmés donnés aux enfants, elle annonce que "People and Baby" reconnaît bien que "4 morceaux de camembert ont été donnés à 4 enfants" de la section des grands. Mais selon elle, "le pédiatre a été alerté et aucun enfant n’est tombé malade". En gros, rien de grave ! Pourtant, Joëlle Ceccaldi annonce qu'elle a demandé à "People and Baby" de "sanctionner l’agent responsable de cette erreur". Les parents d'élèves sont surpris de ces explications, car si lors de la réunion avec eux et avec le prestataire, le maire a effectivement demandé des sanctions, c'est contre l'employé qui a informé sa hiérarchie de cet incident !!!
"Le turn over est inhérent à ce type de lieu d’accueil", a ensuite déclaré le maire, donnant l'impression de vouloir décharger le prestataire de ses responsabilités contractuelles. Joëlle Ceccaldi assure pourtant que "la ville veille à ce que le prestataire respecte le cahier des charges". Il y a décalage complet entre les propos tenus publiquement et les faits constatés : les représentants de la mairie lors des réunions avec les parents affirment que la ville ne veut et ne peut s'immiscer dans la gestion internes des crèches privées.
Joëlle Ceccaldi annonce enfin que des "conseils des crèches" vont être mis en place dès la prochaine rentrée. Mais qui composera ces "conseils" et à quoi serviront-ils ? C'est le flou... Et quand c'est flou...
- Sur la question posée à la demande de parents de l’ESAT de Puteaux : Joëlle Ceccaldi-Raynaud donne des explications encore plus incompréhensibles et limites désobligeantes pour les handicapés et leurs familles. La seule structure de Puteaux ouverte aux personnes handicapées va disparaître : le "palais de la réadaptation", rue voltaire, va fermer l'année prochaine. Le maire donne 2 explications confuses : 1/ ces locaux de 4.000 m2 "ne sont plus aux normes" et "devraient subir des travaux d'ici 2015 pour accueillir des handicapés". Oui, c'est la loi pour tous les bâtiments et ce serait bien la moindre des choses pour celui-ci ! 2/ "Ces locaux étaient jusqu'ici prêtés gratuitement à une association, mais ce ne serait plus possible et un loyer de 700.000 euros (annuel) devrait être réclamés". Dans toute la France, des communes prêtent des locaux à des associations et cela ne pose aucun problème. La ville de Puteaux le fait d'ailleurs avec la communauté juive, lui louant pour 1 euro symbolique la synagogue de la rue Roque de Fillol et ce n'est pas remis en cause. "La prise en charge des handicapés n'est pas de la compétence des communes", déclare ensuite le maire ! Elle affirme que 10 logements sociaux, rue Cartault, sont réservés à des handicapés. Et c'est déjà bien, semble-t-elle sous entendre. Sur le transfert de l'atelier ESAT dans lequel travaillent 27 jeunes pour la plupart putéoliens, le maire affirme que dans le cadre de l'intercommunalité Puteaux/Courbevoie, des efforts seront faits pour améliorer les dessertes entre les 2 villes. Cette déclaration était censée répondre à l'interrogation des parents sur la manière dont leurs enfants iront travailler quand l'atelier aura déménagé à... Gennevilliers. Cette fois, Joëlle Ceccaldi n'est même plus floue dans ses réponses... On atteint le menfoutisme le plus complet.
Un maire, comme tout responsable politique, doit être à l'écoute. Il est censé être au service de la population et non l'inverse. Quand on l'interpelle, il doit chercher à apporter des réponses. A chaque problème, une solution doit être trouvée, dans l'intérêt général. Avec la majorité actuelle, on a franchement l'impression qu'aucun dialogue n'est possible. Toute communication est fermée. C'est le maire qui dit et qui décide. Toute parole qui va à l'encontre de cela est niée, condamnée, délégitimée. Ce n'est pas l'idée que je me fais de la démocratie locale.
Je suis donc désolé pour les parents qui espéraient des réponses.
Christophe Grébert