La Défense : un jardin menacé de destruction par le chantier de la tour Majunga ?
lundi 25 juin 2012
Le chantier de la tour Majunga, sur le territoire de Puteaux, à La Défense, occasionne de nombreuses nuisances. Les habitants de la résidence HLM des Platanes en subissent quotidiennement les conséquences.
Le mois dernier, le chantier a aussi menacé l'existence d'un petit espace vert situé au pied de la tour Eve. Tout devait être rasé. Les travaux ont été stoppés au dernier moment et le projet serait abandonné. Mais jamais rien ne semble certain sur le territoire du quartier d'affaires... Explications :
Dans un courrier du 31 mai 2012, la société Eiffage, chargée de la construction de la Tour Majunga (plus de 190 mètres de haut), a informé les résidents de la tour Eve, toute proche, de la réalisation de travaux destinés à préparer l'implantation des cantonnements nécessaires à la poursuite du chantier. Le terrain concerné jouxtant la tour d'habitation Eve est la propriété de Defacto, l'établissement public de gestion de La Défense. Il s'agit d' un espace vert comportant plusieurs arbres plus que trentenaires et un petit terrain de jeu pour les enfants, également fréquentés par les adolescents, surplombé par la passerelle des Pince-Vins.
Plusieurs habitants se sont ému de cette situation et ont entrepris diverses démarches, notamment auprès du maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, qui a répondu n'avoir jamais accordé d'autorisation. Selon la direction du chantier d'Eiffage, également contactée, ce projet serait abandonné, mais aucune autre décision d'implantation n'aurait été prise.
Au-delà des préoccupations légitimes des habitants de la Tour Eve, un tel degré d'impréparation dans la réalisation d'un projet aussi lourd ne peut que susciter l'étonnement et l'inquiétude. L'incompréhension est vive quand on voit la communication intense de Defacto, ainsi que celle de l'Epadesa (l'établissement public d'aménagement de La Défense) sur les préoccupations environnementales et la satisfaction des usagers du quartier. Comment ne pas penser dans ces conditions que les préoccupations environnementales affichées sont destinées à endormir la vigilance des citoyens et à leur faire accepter des projets qui leur sont imposés après des procédures partiellement vidées de sens.
De l'improvisation dans la conduite des chantiers du renouveau de La Défense ?
Le permis de construire délivré au maître d'ouvrage par Mme Ceccaldi-Raynaud au nom de l'Etat le 29 juillet 2010 dispose que l'autorisation est accordée pour le projet décrit dans la demande. Or le projet a été exposé dans le dossier soumis à enquête publique et particulièrement dans une étude d'impact de 251 pages. Quelques pages sont relatives aux «impacts transitoires de chantier». Jamais l'espace vert situé devant la Tour Eve n'est mentionné, il ne l'est pas non plus dans les conclusions du commissaire-enquêteur. Pourquoi la conformité du chantier n'est elle pas vérifiée par le service instructeur du permis de construire ? Defacto a t' il accordé une autorisation temporaire d'occupation de son domaine public? Defacto s'est il assuré qu'elle serait conforme au projet soumis à enquête publique ? Ou alors aucune autorisation n'aurait elle été demandée ?
Comment dans ces conditions, et au-delà de cet exemple ponctuel et somme toute assez simple, continuer à faire confiance aux différents acteurs du plan de renouveau du quartier de La Défense ? Les problèmes ne sont pas tous aussi faciles à percevoir par les citoyens que la destruction des arbres. Ils peuvent porter sur des points essentiels mais extrêmement complexes tels que la capacité des sols à recevoir toutes les constructions prévues sans porter atteinte aux constructions existantes, la protection de la nappe phréatique... ou l'existence d'une vraie demande de constructions qui imposent des nuisances d'une intensité rare aux usagers du quartier et cela pendant une période très longue, doublée de nombreuses incertitudes.
Comment exercer un contrôle sur des questions complexes ? Comment donner l'alerte ?
Claudine Viard
Putéolienne et habitante du quartier
Nous ne voulons pas de cela à Puteaux (photo du boulevard circulaire nord, à Courbevoie) :