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février 2012

Mon expulsion du conseil municipal de Puteaux fait la Une du Parisien des Hauts-de-Seine

Parisien180212-petitMon expulsion manu militari du conseil municipal de Puteaux fait ce matin la Une de l'édition des Hauts-de-Seine du Parisien : "Grébert expulsé du conseil municipal de Puteaux", titre le quotidien régional.

"Christophe Grébert (MoDem) s’est fait sortir de la salle du conseil municipal de Puteaux, jeudi soir, alors qu’il tentait d’évoquer l’éventuelle existence de comptes luxembourgeois au nom de la députée-maire UMP".

« Je ne peux accepter d’être lynchée en public », s’est justifiée ensuite Joëlle Ceccaldi, persuadée d’avoir été insultée. En aparté, après ce conseil qui fera date, la maire déplorait « le déballage » systématique et « inadmissible » de celui qu’elle qualifie « d’énergumène ».

Qui est insulté dans cette affaire ? Je suis traîté publiquement d'énergumène par le maire, qui me fait sortir par des policiers municipaux en pleine délibération, m'empêchant de voter, donc d'assumer le mandat que des milliers de Putéoliens m'ont confié.


Expulsion à Puteaux : "Encore un conseil municipal désastreux !" (Nadine Jeanne, PS)

6a00d83451b9bc69e200e54ff3a7e48833-150wiSur son site, Nadine Jeanne, élue PS de Puteaux, raconte le conseil municipal du jeudi 16 février 2012, lors duquel le maire UMP Joëlle Ceccaldi-Raynaud a décidé de me faire expulser manu militari par la police municipale :

"(..) Mme le maire a à nouveau commencé le conseil de ce soir en attaquant M. Grébert sur ce qu'il avait écrit sur son blog. Je lui ai demandé d'arrêter de faire des remarques liminaires sur ce que l'élu Modem avait pu écrire. Nous ne sommes pas là pour ça et elle dispose de bien d'autres supports pour dire ce qu'elle en pense. Elle a répondu qu'elle continuerait à procéder ainsi.

Par ailleurs, nous avions découvert que dans le procès verbal de la dernière séance, seule son intervention liminaire avait été reproduite. Aucune retranscription de la réponse de l'intéressé. Nous avons été unanimes à dénoncer le procédé.

J'ai également demandé en début de conseil à ce que les élus ne se soient pas interrompus lorsqu'ils prennent la parole : cela ne fait qu'envenimer le débat et on verse dans la surenchère.
La règle devrait être : on écoute et ensuite on répond et ceci quel que soit l'intervenant.

Mais c'était trop demander. Sur la question 22 où le maire de Puteaux demandait le soutien financier de la Ville pour attaquer le journal Le Figaro (Note : le maire attaque aussi Christophe Grébert), Mme Ceccaldi a coupé la parole à M. Grébert qui évoquait l'affaire des quatre millions d'euros qu'elle aurait reçus de sa grand-mère. Elle lui a demandé de se taire. Celui-ci ayant continué à parler : le maire a fait venir la police municipale pour le faire sortir de l'enceinte ! J'ai tenté de m'interposer mais sans succès.

Je considère que cette manière de faire est un véritable scandale ! Si la situation échappe au maire, il y a d'autres possibilités comme lever la séance. Là, non seulement elle fait appel à la police municipale mais ensuite elle veut continuer le conseil comme si de rien n'était. J'ai eu l'impression de revenir aux pires moments de la dernière mandature de Charles Ceccaldi !

Nous sommes bien sûr tous sortis du conseil trop scandalisés pour pouvoir demeurer dans l'enceinte. Le conseil se sera donc arrêté à la question 22 (il était 21h30) et nous n'aurons pas pu débattre des orientations budgétaires. Les conseillers de la majorité auront pu expédier entre eux cette question essentielle (..)".


Le maire UMP de Puteaux cherche à cacher l'achat d'une Citroën C6... à 50.000 euros

Citroen_c6

C'est le même modèle que sur l'image ci-dessus, mais avec les vitres teintées... Le maire UMP de Puteaux a reconnu hier soir lors du conseil municipal avoir fait acheter par la ville un nouveau véhicule pour ses déplacements : une berline Citroën C6 à 50.000 euros.

En séance, Joëlle Ceccaldi-Raynaud a tout d'abord refusé d'admettre cette dépense. En effet, la délibération était présentée de telle sorte que la berline était fondue avec l'achat de 2 fourgons à 12.000 euros pour les services techniques de la ville. Le maire nous présente une feuille sur laquelle est seulement indiquée l'"achat de 2 véhicules utilitaires et un véhicule léger par les services de la ville pour 62.818 euros" HT, soit 75.000 euros TTC.

S'engage alors un échange assez comique : "De quel type de véhicule léger s'agit-il", je lui demande. "Heuuu, je ne sais pas", me répond-elle, "Vous savez je n'y connais rien en voiture". Elle reconnait que la berline est bien pour son usage. En période de crise, cela ne vous choque pas une telle dépense ?", je lui demande. "Nous avons pour principe de changer de voiture tous les 5 ans", me répond-elle. "Et puis, il faut reprendre en compte la revente de mon ancien véhicule", ajoute-t-elle.

Les Putéoliens seront heureux de savoir que Madame le maire a une très belle berline toute neuve pour se rendre de chez elle à la mairie (300 mètres) ou de la mairie au siège de l'EPADESA qu'elle préside (800 mètres) !

On me confirme par ailleurs que pas moins de 3 chauffeurs municipaux sont à sa disposition personnelle et exclusive !


Conseil municipal de Puteaux : le récit de mon expulsion sur ordre du maire UMP (par Sylvie Cancelloni)

6018501288_43c9b29545Sylvie Cancelloni, conseillère municipale de l'opposition, témoin hier soir de mon expulsion du conseil municipal, a déposé ce matin une main courante au commissariat de Puteaux. Ce témoignage, avec d'autres, me servira pour le dépôt de plainte que je suis en train de préparer avec mon avocat Maître Jean-Marcel Nataf :

Le maire de Puteaux s’enferre… Dans la question 22 du Conseil municipal qui s’est tenu hier soir (jeudi 16 février 2012), Joëlle Ceccaldi-Raynaud a demandé à la ville de supporter financièrement sa défense. Elle attend des contribuables de Puteaux qu’ils paient de leurs impôts ce qui relève, de toute évidence, d’une affaire personnelle sur laquelle la justice doit se prononcer. Et elle empêche Christophe GREBERT de lui répondre en le faisant sortir de force de la séance du Conseil. Scandalisés, les élus d’opposition, constatant l’impasse dans laquelle le maire s’enferme et l’illégitimité de sa réaction, quittent la salle, rendant du coup impossible le Débat d’Orientation budgétaire qui devait conclure le Conseil.

J'ai déposé ce matin (vendredi 17 février) une main courante au commissariat de Puteaux :

"Je me présente à vos services pour témoigner d’un incident qui est survenu le 16 Février à 21H20 dans les locaux de la Ville de Puteaux lors du Conseil municipal.
La question 22 du Conseil Municipal portait sur la couverture des frais de justice de Madame Ceccaldi-Raynaud dans le cadre d’une plainte déposée contre Monsieur Grébert dans l’affaire du Canard Enchainé. Monsieur Grébert prend alors la parole pour décrire la position qu’il adopte et Madame Ceccaldi Raynaud lui demande de se taire. Monsieur Grébert continue de lire son texte, Madame Ceccaldi Raynaud convoque la police, je ne peux pas dire laquelle (Municipale ou Nationale).
Dans l’instant qui a suivi l’appel de la police, débarquent 5 policiers municipaux escortés de Monsieur Souyeux qui cherchent à arracher le papier de Monsieur Grébert et à le sortir de la salle, malgré le cordon improvisé de plusieurs élus de l’opposition. Un grand chaos s’en est suivi. Pendant que Monsieur Grébert se débattait, Madame le Maire est sortie en demandant à Monsieur Lotto (un adjoint UMP) de présider la délibération, démontrant par là que la question 22 avait une dimension plus personnelle que municipale. Monsieur Grébert est littéralement soulevé par les 6 hommes et entrainé avec une grande brutalité à la sortie de la salle. Je me suis fait moi-même bousculer, j’ai dû me rattraper aux murs. Monsieur Grébert a été littéralement porté jusqu’à la salle de réception.
La grande partie des conseillers municipaux de l’opposition ont décidé de protester sur l’illégitimité de l’intervention de la police qu’elle soit municipale ou nationale en refusant de continuer à siéger et en quittant le Conseil Municipal. Une fois dehors, dans la salle de réception, je suis allée voir Monsieur Souyeux pour lui demander à quel titre il agissait ainsi et en lui demandant des éléments pour qualifier sa fonction et la raison de sa présence. Il s’est contenté de me répondre qu’il avait un ordre de réquisition, tout en refusant de me le montrer.
Je souhaite ajouter que Monsieur Souyeux est présent à chaque Conseil municipal. Je le vois depuis le début de mon mandat, en 2008, la plupart du temps dans la tribune du public, toujours accompagné d’un individu qui l’escorte discrètement, qui nous semble se faire passer pour quelqu’un de la police, mais qui nous apparait plus certainement comme un militant de l’UMP de Puteaux".


En faisant intervenir la police municipale et nationale pour forcer Christophe Grébert à se taire sur la question du remboursement de ses frais de justice dans l’Affaire du Canard Enchainé, Joëlle Ceccaldi-Raynaud a peut-être ouvert la boite de Pandore…
Il n’est pas évident en effet que le maire d’une ville soit habilité à recourir à la police municipale pour empêcher un élu en situation d’exposer son point de vue sur une délibération délicate, où pourrait entrer en jeu une confusion entre intérêt personnel et défense du bien public. Fait exceptionnel, à Puteaux, chaque séance du conseil municipal mobilise une dizaine de policiers municipaux (qui, pendant ce temps là, ne sont pas ailleurs) pour un danger aussi peu avéré : Christophe Grébert lisait calmement un texte qui ne contenait pas d'atteinte à la sécurité ou au respect des personnes.
Il n’est pas évident non plus qu’un officier de la police nationale, en poste à Puteaux depuis 22 ans, présent dans la vie locale au-delà de sa fonction, soit invité systématiquement aux séances de Conseil municipal et bénéficie d’un « droit de réquisition permanent » pour répondre à l’appel de police du maire. Le fait qu’il soit vu souvent en compagnie d’un militant UMP de la ville peut prêter à confusion et ne manifeste pas sérieusement la séparation rigoureuse des genres qui s’impose dans une ville comme la nôtre.
Le Préfet des Hauts-de-Seine et la justice nous diront prochainement ce qu’il en est exactement des droits d’un maire en matière de police. S’il s’avérait qu’il y a eu un « excès » du cadre légal, nous demanderions à Joëlle Ceccaldi-Raynaud des excuses au prochain Conseil municipal qui se réunira très vite à nouveau, puisque le Débat d’Orientation Budgétaire, moment essentiel dans la préparation du budget municipal, a été reporté du fait de ce grave incident.
Sylvie Cancelloni


Ils en parlent (suite) :

- Libé,
- Le Parisien des Hauts-de-Seine du samedi 18 février,
- Alternatives Economiques,
- France 3,
- Europe 1,
- ...