Zac des Bergères : 9 familles en attente d'un relogement. La ville de Puteaux leur propose un chèque à la place !
lundi 05 décembre 2011
Avec Sylvie Cancelloni et Bruno Lelièvre, mes collègues du groupe Alternance Puteaux au conseil municipal, nous nous sommes rendus ce week-end aux 119 et 127 avenue du Président Wilson. Il s'agit de 2 immeubles rachetés par la ville et frappés d'expropriation dans le cadre de la réalisation de la Zac des Bergères. 9 familles habitent encore ces immeubles, les derniers habitants ou presque de ce quartier de Puteaux où de beaux immeubles néo-haussmaniens doivent être réalisés.
Nous avons été tout d'abord scandalisés des conditions dans lesquelles depuis des années la ville laisse vivre ces familles avec des enfants : les logements vides sont murés, les boites aux lettres cassées, les parties communes sont entretenues à minima ou pas du tout, les jardins sont laissés à l'abandon. Au 127, le chauffage central fonctionne très mal. Du coup, la mairie (le propriétaire) a donné la semaine dernière à chacun de ses locataires un radiateur électrique, sans préciser qui allait payer la note EDF !
Ces 9 familles ont des situations modestes. Les couples travaillent tous les 2 : salariés du bâtiment, femmes de ménage... Leurs revenus permettent toutefois de payer normalement leurs loyers. Des loyers qui sont ici élevés : 700 euros pour un petit 2 pièces (voir photo ci-dessous), dont 100 euros de charges avec un chauffage déficient ! (On rappelera que pour à peine quelques centaines d'euros de plus, d'autres putéoliens profitent de meilleures conditions de logement).
La loi oblige la ville à reloger ces familles, comme elle l'a fait pour les autres habitants des Bergères. Mais nous constatons qu'à quelques semaines du début des travaux de la ZAC, aucune solution concrète de relogement n'a été offerte par les services municipaux à ces derniers occupants.
Plus grave, nous apprenons au cours de notre visite que la ville a reçu ces familles en septembre pour les inviter à quitter les lieux en retrouvant eux-même un logement. La ville a proposé un chèque à ceux qui choisiraient cette solution : 8.000 euros pour l'une, 10.000 euros pour d'autres, nous affirment-ils. "Je suis peut-être une simple employée, je connais mes droits. Pas question d'accepter leur argent. Je suis Putéolienne, la ville doit me trouver un logement", nous dit une habitante salariée à 1.300 euros par mois. "Mon bail court jusqu'en 2014. Je ne bouge pas", nous raconte un autre locataire qui cumule avec son épouse environ 2.000 euros revenus mensuel.
Le maire doit trouver rapidement une solution de relogement à ces 9 familles. Il y a des logements libres dans les HLM de Puteaux. Chacun le sait. Certains savent bien en profiter. Nous protestons contre ces offres de chèque faites par la mairie. C'est une manière de faire tout à fait irrespectueuse. La ville de Puteaux ne doit pas échapper à ses obligations. Respectons les lois, enfin.
(photos : Flickr)