L’accueil extrêmement violent, physiquement et moralement, qui nous a été réservé vendredi à la Résidence des étudiants illustre à la perfection le climat de fond à Puteaux.
En toute liberté, la ville a développé depuis 40 ans un système de « collatéralité » : « tu marches avec moi et tu deviens l’un des miens, je te traite comme ma famille ». On ne récompense pas immédiatement, mais on traite comme un membre de la famille. Qu’on ne laisse jamais tomber en cas de besoin, c’est même un devoir. Et un besoin finit toujours par surgir…
L’analogie peut paraître grosse, mais la mafia n’a pas d’autre méthode… La voix du sang, c’est aussi celle des besoins satisfaits.
C’est ce qui explique sans aucun doute la fidélité indéfectible des proches de la famille régnante à Puteaux. Combien de fois n’a-t-on pas entendu : « ils ont des défauts, mais, que voulez-vous, je suis fidèle ». On passe un peu rapidement sur les raisons de la fidélité… Mais on a justifié sa position. Que voulez-vous : tout le monde a besoin de se regarder en face dans la glace le matin !
C’est la raison aussi pour laquelle la violence est à fleur de peau dans cette ville. Quand on se rassure à bon compte sur la légitimité de ce qu’on a acquis, quand on a pris le pli de voter des décisions « à la demande » sans honorer l’esprit de son mandat, quand l’intérêt personnel est devenu une allégeance, quand on a cessé de se demander « au nom de quoi » on agit…, le combat de Christophe Grébert suscite une colère primitive, celle de la « peur de perdre ». Peur de perdre son logement, ses avantages, son poste… et l’estime des siens.
C’est pourquoi, lorsque le rideau se lève sur la « vérité » d’un système, la violence surgit. Elle traduit la fin d’un monde, l’insécurité, le remords, le mal être. Elle annonce le changement qui vient.
J’ai un rêve. Il prendra du temps, mais le temps s’approche où l’indignation, ce mouvement spontané qui occupe nos écrans de TV pour l’ensemble de la planète, mettra en mouvement le renouvellement politique à Puteaux et sur le département des Hauts-de-Seine. On en voit les prémisses avec le lancement du mouvement de Jean-Christophe Fromantin à Neuilly-sur-Seine. On en devine les soubresauts avec l’annonce des difficultés à venir de l’EPADESA par l’homme au cœur du système, Patrick Devedjian.
La violence est encore là, mais sur le départ. Nous espérons bien faire partie, avec Christophe Grébert, de ceux qui accoucheront l’histoire locale d’un engagement renouvelé pour la justice et pour la responsabilité politique.
Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale de Puteaux