Le quartier d'affaires de La Défense proche de la faillite (L'Express)
mercredi 23 novembre 2011
Ironie de l'histoire, au moment où les indignés manifestent sur le parvis de La Défense pour dénoncer le système capitaliste qui nous entraîne dans la crise, l'Express publie un article sur les difficultés financières du quartier d'affaires :
"C'est Patrick Devedjian, le président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, qui l'assure : l'établissement public en charge de l'aménagement du quartier de la Défense (Epad), à l'ouest de Paris, est tout près de la liquidation judiciaire. Selon lui, l'Epadesa - fusion de l'Epad et de l'Epasa, aménageur de la ville voisine de Nanterre - paie une gestion désastreuse de l'Etat, qui se traduit par un "déficit structurel".
"La Cour des comptes y passe beaucoup de temps, il y a une accumulation de passifs, note-t-il. C'est une bombe à retardement" qui pourrait exploser "à partir de juin". Devedjian avait été éjecté de la présidence en 2009 pour laisser la place au fils du chef de l'Etat - projet abandonné après un énorme tollé. Jean Sarkozy "ne le savait pas, mais l'Epad était un miroir aux alouettes", ajoute celui qui avait instauré une comptabilité à l'Epad. C'est la députée-maire de Puteaux Joëlle Ceccaldi-Raynaud qui est actuellement à la tête de l'Epadesa".
Je préside l'association Ma Défense qui réunit les élus démocrates des communes de La Défense. Cette association a depuis longtemps fait le constat de la faillite structurelle du quartier d'affaires : pour financer son fonctionnement (réaliser et entretenir les infrastructures), il faut vendre du droit à construire, c'est à dire des m2 de bureau et des tours. Mais plus il y a de tours, plus les coûts de fonctionnement augmentent... et plus il faut vendre du droit à construire. C'est un cercle vicieux... La Défense - tel que le projet existe actuellement - n'a donc pas d'autre ambition que de grignoter petit à petit sur le territoire des communes alentours pour construire des tours, aux dépens des populations. C'est par conséquent le projet même de La Défense qui est à revoir. C'est une autre politique que nous proposons, qui donne la priorité aux habitants et donc au logement et aux lieux de vie.
Christophe Grébert
>>> DANS UNE COMMUNIQUÉ DE PRESSE, L'EPADESA RÉPOND A L'ARTICLE DE L'EXPRESS : Téléchargement 2011-11-23_CP Express_PDF
(photo : manifestation des indignés à La Défense, Flickr)