Mediapart : Puteaux, son univers impitoyable et son monde féerique
samedi 29 octobre 2011
Le site d'information Mediapart publie une enquête sur le système clientéliste mis en place par le député-maire UMP de Puteaux Joëlle Ceccaldi-Raynaud : "réceptions avec champagne à gogo, cadeaux en tous genre, avantages gracieux"...
Extraits :
"Puteaux profite du fait que les deux tiers du quartier d'affaires de la Défense se trouvent sur son territoire. La manne des entreprises (assurée jusqu'à présent par la taxe professionnelle) permet à cette ville de 44.000 habitants de disposer d'un budget de 285 millions d'euros.
Pour une même population, la ville de Tarbes vote un budget de 77 millions d'euros par an. Neuilly (et ses 60.000 habitants), 152 millions d'euros. A Puteaux, le potentiel fiscal par habitant est cinq fois plus élevé que dans les communes de la même strate.
Du coup, tout le monde est gâté.(..)
Les fêtes de fin d'année sont bien entendues un moment privilégié pour la dépense: ce n'est pas pour rien que la municipalité commande pour plus de 50.000 euros de chocolats par an. Et c'est toute la ville qui doit rayonner: plus de 700.000 euros permettent d'illuminer les rues de la ville. Tandis que plus de 435.000 euros permettent d'organiser Puteaux-neige (il existe aussi un Puteaux-plage), opération pour laquelle sont carrément construites des pistes de luges et de ski.
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Dans la commission permettant d'obtenir un logement social, aucune place n'est laissée à l'opposition. Puteaux est également la seule ville du département dans laquelle la CNL (Confédération nationale du logement, premier syndicat de locataires) n'est pas représentée. Lors de l'examen des dossiers, un seul candidat par logement était présenté jusqu'au milieu des années 2000. Et rien n'indique que la pratique ait changé. Au final, l'office HLM de la ville loge peu les plus fragiles: 17% des locataires de l'office bénéficient d'une aide au logement (contre 49% à l'échelle nationale).
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Des irrégularités, Sylvie Cancelloni (conseillère municipale Modem) en soupçonne également dans l'attribution des aides financières distribuées par le CCAS. Mais comment le vérifier? Membre du conseil d'administration depuis 2008, elle voit défiler des montants pour des aides attribuées. Mais sans noms ni motifs correspondants. «Avant 2008, les noms figuraient. Mais depuis que je suis présente en tant que membre de l'opposition, depuis que j'ai demandé quel suivi était fait de ces personnes, on n'a plus aucune information. La maire m'a juste expliqué que l'argent était remis en espèces. Mais donner une fois 300 euros à quelqu'un, est-ce ça ce qu'on appelle une politique sociale?» Chaque année, le CCAS verse jusqu'à 800 euros à des centaines de familles dans la plus grande opacité."
BEAUCOUP D'AUTRES ÉLÉMENTS SONT PUBLIÉS DANS L'ENQUÊTE DE MEDIAPART