Puteaux infos : le monde de l'auto-célébration !
vendredi 17 juin 2011
Rien de tel que la lecture de Puteaux Info, le magazine municipal, pour entrer dans le monde de l’auto-célébration ! Et plus encore avec le numéro de juin 2011 distribué ces jours-ci dans nos boites !
On n’y trouve jamais la mention : « peut faire mieux ». C’est simple : tout est une réussite! De bonne guerre puisque c’est une presse municipale. Oui, mais à l’indigestion : car dans ce monde parfait, lisse comme une meringue, figé dans un éternel sourire, dans ces pages qu’on tourne comme un roman de gare, où est la vérité ?
1. « Puteaux reçoit les honneurs de l’Express » : il n’est pas étonnant qu’une des villes les plus riches de France par tête d’habitants obtienne des scores plutôt meilleurs que la moyenne dans les domaines du transport, de l’équipement sportif et du nombre d’entreprises. Puteaux n’y est d’ailleurs pas pour grand-chose : sa localisation, la nécessité de transporter des gens à La Défense, le fait qu’il s’y construit sans cesse des m2 de bureaux ne sont pas le fait d’une volonté politique locale éclairée. Puteaux s’est trouvé au bon endroit et cela lui a rapporté. L’enquête de l’Express ne prend en compte ni la gestion, ni la pertinence des choix, ni les menaces sur l’avenir : elle mesure simplement la richesse d’une ville à l’instant t et dans sa situation géographique (ici Puteaux = La Défense). On ne s’empêchera pas de sourire sur la valorisation des petits commerces, bars, hôtels et restaurants sur Puteaux : balayons le centre commercial des 4 Temps et le CNIT qui les concentrent tous, et notre village se met à ressembler au Plateau du Larzac !
2. « La fiscalité locale est extrêmement modérée » : elle est tout de même le double de celle de Courbevoie qui est aussi riche que nous, et le quadruple de Neuilly moins riche que nous… Nous avons une pression fiscale trop importante au regard de nos ressources. Quand « la bise sera venue », nous ne pourrons que regretter l’imprévoyance des années passées et les suréquipements réalisés. On est riche jusqu’au moment où les dépenses dépassent les revenus dont on dispose…
3. « Le Conseil Général : non pas un des plus riches, mais un des mieux gérés » : ce n’est pas ce que dit la Chambre régionale des comptes, de rapport en rapport ! Quel département serait donc plus riche que celui des Hauts-de-Seine ? Une belle entrée en matière servant tout simplement de faire valoir à l’action de notre nouveau Conseiller Général, Vincent Franchi (fils du maire), dont on cherche à nous persuader progressivement que le Département, c’est lui ! Pas sûr qu’il ne soit pas déjà le boulet de cette vénérable institution…
4. « Inauguration par le Maire de la tour la plus haute de France » : l’augmentation de la taille des tours mérite-t-elle vraiment cette naïve louange ? Derrière la question de l’architecture, il nous faut d’urgence une réflexion critique de nos élus sur les déséquilibres territoriaux et de transport, sur les questions de sécurité des fondations et de l’espace aérien, sur le choix des acteurs immobiliers (le russe Hermitage par exemple), sur la gouvernance de La Défense… Combien de réalisations phares ne se sont-elles pas révélées dommageables à la collectivité 10 ans après ? N’admirons pas tout ce qui brille…
5. « Visite de la chaufferie Cicéo » : au fait, où en est l’enquête judiciaire sur le chauffage urbain à Puteaux ?
Aucun mot en revanche sur les élections sénatoriales de septembre… Dans les intenses tractations en coulisses, il commence à se dire que notre députée-maire, malgré tous ses mérites, n’aurait pas été retenue par la liste UMP et qu’elle cherche des compagnons de dissidence pour une liste bis. C’est curieux comme cette maitresse-maire encensée par sa majorité, devenue présidente de l’EPADESA par hasard, soutenue par un Conseiller Général incolore, peine à convaincre ses pairs…
Ira-t-elle ou non ? En tous les cas, je suis bien sûre que le Puteaux Info de la rentrée lèvera tout le mystère !Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale de l'opposition