Revue de Presse : "Nouveau dérapage au conseil municipal de Puteaux" (Le Parisien)
Joëlle Ceccaldi-Raynaud rêve de devenir Sénatrice des Hauts-de-Seine

Conseil municipal de Puteaux : quelles intercommunalités pour les Hauts-de-Seine ?

Carte Fin décembre 2011, les communes des Hauts-de-Seine devront s’être mises d’accord sur l’adoption d’un « Schéma départemental de coopération intercommunale » (SDCI).

L’évolution vers l’intercommunalité est devenue partout une réalité en France : en s’unissant dans une entité plus grande, on met en commun ses moyens, on mutualise ses structures et ses investissements, on réalise ainsi d’importantes économies d’échelle. Aujourd’hui, la réforme de la fiscalité locale accélère encore davantage le processus.

En Ile-de-France, cette évolution est ralentie par le projet du Grand Paris, qui s’articule autour de plusieurs pôles d’excellence, dont La Défense, le Plateau de Saclay et la Plaine Saint Denis. L’ensemble des aménagements à prévoir, notamment en terme de transports, impose un travail de regroupement intercommunal par étapes progressives. La contrainte qui s’exerce sur nos villes du 92 est donc moins importante que sur le reste de la France.

Il n’empêche : le Préfet du 92 souhaite avancer sur ces questions car le Grand Paris est un projet à la fois urbain, social, économique, appelé à unir les territoires stratégiques de l’Ile de France et à créer un ensemble harmonieux d’un seul tenant et sans enclave. Il faut donc que notre département entame une réflexion sur sa place et la cohérence de ses actions dans l’ensemble du dispositif.

C’est le rôle du SDCI dans le 92 : à terme, il identifie 2 pôles, le Nord et le Sud.

Déjà très organisé autour de 4 grandes intercommunalités (GPSO, Cœur de Seine, Sud de Seine et Hauts de Bièvre), il est envisagé que le Centre et le Sud du 92 fusionne en deux grandes entités d’environ 400.000 habitants chacune.

Dans le Nord (où se trouve Puteaux), la situation est plus complexe. Le Préfet propose de fédérer les communes de la « Boucle Nord», à partir d’une ligne Suresnes/Rueil, en un seul territoire. La raison en est simple : il est fortement influencé par le quartier d’affaires de La Défense et se trouvera en 2020 au cœur du projet de transport de rocade du Grand Paris Express qui en fera le tour et implantera plusieurs gares et de grands projets d’aménagement.

Or le SDCI est confronté à un ensemble d’obstacles :

-    La réserve adoptée par les communes de la rive droite de Seine sur une coopération intercommunale : elles revendiquent plutôt soit leur rattachement à Paris (Neuilly, Levallois), soit une coopération avec les villes d’un autre département (Clichy),

-    Les aléas qui pèsent encore sur la réalité du projet d’intercommunalité d’Asnières, Bois Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-La-Garenne,

-    Et surtout la création récente de 2 intercommunalités « défensives »
•    Le Mont Valérien, qui regroupe Nanterre, Rueil, Suresnes et bientôt La Garennes Colombes,
•    Seine Défense qui regroupe Puteaux et Courbevoie.

Ces 2 intercommunalités de circonstance, cherchant à préserver des intérêts locaux, ont un effet immédiat très dommageable : elles divisent le territoire de La Défense en 2 zones concurrentes, et remettent l’arbitrage du développement d’un territoire de vie à un établissement public, l’EPADESA, mû essentiellement par une logique financière sans concertation réelle avec les populations.

On le voit bien dans l’actualité récente : le choix de l’emplacement du stade Arena, au défi de tout bon sens ; l’autorisation de la Tour Phare qui plonge dans l’ombre un immense quartier de vie ; le projet des Tours Hermitage, dont le financement n’est pas assuré, et qui ont déjà exproprié des centaines d’habitants dans des conditions discutables… La division des villes de La Défense, la défense d’intérêts contradictoires au détriment de la collectivité est devenue une véritable nuisance dans l’aménagement à long terme de nos territoires.

Au Conseil municipal de Puteaux, le vendredi 17 juin 2011, nous devions donner un avis sur le SDCI.

Le maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, l’a présenté comme la reconnaissance de l’intercommunalité "Seine Défense" (Puteaux/Courbevoie) et appelé à voter favorablement.

Paradoxalement, Christophe GREBERT et moi-même, favorables au projet à terme de regroupement des 14 communes de la Boucle Nord, avons aussi appelé à un vote positif : ce projet, qui doit être mené graduellement, pas à pas, dans une négociation sans a priori politicien, ne doit en aucun cas s’arrêter à une intercommunalité minimum entre Courbevoie et Puteaux, qui opposerait artificiellement 2 intercommunalités-sœurs et qui aboutirait à figer un mouvement plutôt que de l’accompagner.

Sur un même vote, donc, 2 interprétations différentes :
-    L’une, conservatrice, cherchant à maximiser les avantages de Puteaux dans le court terme, au détriment d’une vision urbaine, sociale, économique incontournable à long terme,
-    L’autre, dynamique, partant du principe qu’il vaut mieux prendre les devants pour modeler l’avenir plutôt que d’avoir à le subir prochainement.

Sur un même vote, 2 attitudes différentes :
-    Une élue nationale défendant un égoïsme local, déjà condamné par l’évolution défavorable de la fiscalité des communes qu’elle a pourtant votée,
-    Des élus locaux conscients des responsabilités nouvelles de leur mandat, soucieux d’encadrer les évolutions en prenant pleine part à leurs négociations,

Sur un même vote, 2 conceptions opposées de l’engagement politique :
-    L’une, autocentrée, joue la course contre la montre pour sa prochaine réélection aux municipales, faisant « comme si » aucun changement à l’horizon ne pouvait se produire,
-    L’autre, citoyenne, qui intègre le développement durable aux nouveaux enjeux de territoire et qui sait que ce que l’on n’a pas préparé aujourd’hui finit toujours par nous rattraper demain.

A vous de choisir en 2014…

Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale de l'opposition

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