De nouvelles tours à La Défense menaceraient la capacité de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle
lundi 04 octobre 2010
Publié sur Mon92.com :
Le plan de renouveau de La Défense, voulu par Nicolas Sarkozy, avec la construction de plusieurs nouvelles tours de 300 mètres, est sérieusement remis en cause par les ingénieurs de l'aviation civile : ces tours, placées sur l'axe de Roissy-Charles-de-Gaulle, auraient un impact sur la circulation aérienne.
C'est un courrier du directeur général de l'aviation civile adressé cet été au directeur de l'équipement des Hauts-de-Seine qui l'explique :
page 1 du courrier
page 2 du courrier
Appelé à donner son avis sur le projet de construction de la Tour Phare, haute de 300 m, à La Défense (Hauts-de-Seine), il prévient que le quartier d'affaires de l'ouest parisien se trouve dans l'axe des avions décollant ou atterrissant sur les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget : "Un édifice d'une hauteur supérieure à 304 mètres sur La Défense conduit à ne plus pouvoir respecter les hauteurs de franchissement d'obstacle standard pour les arrivées face à l'Est, ainsi que pour les décollages face à l'Ouest en cas de remises de gaz". Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, il a été décidé de relever les trajectoires d'arrivées des avions, signale-t-il. Ce relèvement "devrait permettre de résoudre le cas des arrivées face à l'Est, mais la difficulté pour les décollages demeure", prévient le directeur de l'aviation civile.
La proximité des 2 aéroports, la densité du trafic aérien en région parisienne, ainsi que les contraintes de survol de la ville de Paris, font qu'il n'existe pas d'alternative : le survol de La Défense n'est pas évitable. "Il doit être possible de poursuivre le dispositif (de survol) actuel malgré l'érection de la Tour Phare, moyennant certaines dispositions opérationnelles, compte tenu du caractère isolé de cette tour à une telle hauteur". Mais, prévient le responsable de l'aviation civile, "tel ne serait plus le cas si plusieurs édifices de hauteur supérieure à 304 mètres venaient à être édifiés sur la zone de La Défense".
Quelle serait la conséquence, selon lui ? "Cela conduirait à placer une contrainte telle qu'elle rendrait inévitable une diminution significative de la capacité disponible de l'ensemble Paris-Charles-de-Gaulle et de Paris-le-Bourget". Autrement dit, si on décidait de réaliser d'autres tours de grande hauteur à La Défense, on devrait dans le même temps réduire le nombre d'avions passant par Roissy ! Impossible !
Voilà donc le projet présidentiel pour La Défense grandement réduit ! Ainsi que vont devenir les Tours jumelles Hermitage qui doivent culminer à 323 m ?
(photo : le projet de tour Phare)