A Puteaux, l'élection des locataires HLM 2006 avait tourné au western
jeudi 30 septembre 2010
En novembre 2010, comme tous les 4 ans, se déroulent dans toute la France les élections des représentants des locataires au sein des conseils d'administration des offices HLM. Le rôle de ces représentants est de défendre les intérêts des locataires, notamment en s'opposant aux hausses de loyers et de charges.
A Puteaux, les 5.200 familles des HLM de la ville vont donc aussi être appelées aux urnes. Et pour la première fois, la CNL, principale association nationale du logement, a décidé de présenter une liste de locataires à Puteaux. Une petite révolution, alors que jusqu'ici, seule une liste locale, composée de militants ou de sympathisants UMP, se présentait sous l'étiquette UNLI (Union nationale des locataires indépendants), avec d'étranges méthodes constatées dans le procès-verbal de la dernière élection en 2006.
Dans ce document, contre-signé par Charles Ceccaldi-Raynaud, alors président de l'Office, depuis remplacé à ce poste par sa fille Joëlle Ceccaldi-Raynaud, il est indiqué que les "locataires, employés par la mairie, ont été convoqués par leurs chefs de services respectifs". Ils auraient alors été avertis "qu'ils devaient voter pour la liste des candidats soutenus par Madame le maire de Puteaux (Joëlle Ceccaldi)".
Prévenu que les femmes de ménage de la ville étaient réunies dans le bureau de leur chef de service, Charles Ceccaldi s'y est rendu : "le bureau était rempli de femmes de ménage qui écoutaient le discours de leur chef. Certaines avaient dans les mains du matériel de vote".
Sur le procès-verbal, un autre fait est rapporté : Une employée du service de l'urbanisme de la ville a perdu son matériel de vote. Elle est venue à l'Office en réclamer un autre. Elle aurait déclaré : "si je ne vote pas conformément à la volonté de la mairie, je vais être renvoyée".
Le PV rend compte de plusieurs autres faits troublants, comme la venue de Joëlle Ceccalci-Raynaud dans la loge de la résidence Berthelot. Le maire était "accompagnée d'un cotège de partisans qui ont fait pression sur le gardien", est-il écrit.
Au final, la liste soutenue par le député-maire UMP a obtenu 1.518 voix sur 2.326 suffrages exprimés, soit un score de 65%, et 3 des 4 sièges de représentants (Luc Aït Aïssa, Brigitte Gavalda et Marie-Claire Lollierou). L'autre liste indépendante obtenant le reste, soit 808 voix et 35%, et 1 siège (Nicole Berlemont).
Il faut dire qu'à cette période, la Guerre des Ceccaldi battait son plein : Charles Ceccaldi, le père, menait la guerre à sa fille, Joëlle, depuis son bureau de l'Office HLM. Employés de mairie et locataires HLM étaient pris sous un double feu.
Espérons que l'élection 2010 se déroulera dans des conditions plus normales... Même si à Puteaux tout est toujours possible, souvent maleureusement en pire. Mais cette fois, la CNL veillera à ce que tout se déroule dans les règles.
Lettre ouverte envoyée aux élus et à la Mairie de Puteaux :
Madame, Monsieur,
Depuis plus de 1978 je viens régulièrement sur Puteaux et depuis 10 ans j’y réside. J’ai vu évoluer cette ville tant sur la partie La Défense que centre ville. Depuis quelques années, le cœur de ville est enfin redevenu une priorité à l’égal du poumon économique de la ville qu’est La Défense.
Depuis peu je m’étonne d’une nouvelle politique de stationnement envers les deux roues motorisés. De nombreuses contraventions sont apposées sur des 2 roues qui, s’ils étaient sur Paris, n’auraient donné lieu à aucune contravention du fait du respect de la place laissée aux piétions (largeur de trottoirs), critère de tolérance communiqué et admis par la Mairie et la Préfecture de Police de Paris.
Comme vous le savez, le nombre de stationnements 2 roues est anecdotiques. Il y a un décalage énorme entre les places proposées et la réalité (avez vous procédé à un sondage urbain ?). Le meilleur exemple est celui face à l’église, proche de la Mairie. Moins de 10 places pour une trentaine de 2 roues sur cette zone chaque jour (garés sur le trottoir au passage) ! La politique de répression est, pour avoir discuté avec les agents municipaux, totalement incohérente et sujette à caution. La ville tolérant tels ou tels trottoirs mais pas un autre sans critères précis, sans indication pour les conducteurs. Visiblement le critère choisi est trottoirs neufs versus abîmés, les neufs étant interdits ! C’est absurde, dangereux pour les piétons et incompréhensible pour les conducteurs de 2 roues. Des critères rationnels sont pourtant évidents : la largeur du trottoir (pour laisser passer une poussette ou un fauteuil roulant), le respect des bâtiments (côté rue plutôt que côté habitation pour limiter la nuisance sonore), le respect des ouvrants (portes d'immeuble, de garage...), le respect des accès pompiers (pour information l'un d'entre eux était toléré pas votre police municipale).
Je rappelle que les conducteurs de 2 roues ne sont pas que des ados indisciplinés. Ce sont aussi des électeurs-consommateurs, qui de part leur autonomie sont vitaux pour les commerces de centre ville. Ces électeurs sont des consommateurs immédiats et récurrents qui participent à l’économie de la ville. S’ils ne peuvent plus se rendre dans cette ville, ils iront ailleurs ayant une liberté de mouvement avérée.
Aussi s'il est essentiel d’avoir une politique du « 2 roues » pour une ville, celle-ci doit se faire dans le respect de chacun : piétons, conducteurs de deux roues, commerçants.... A aucun moment il ne faut oublier que ces conducteurs sont aussi des électeurs, des résidents (propriétaires ou/et locataires) et qu’il est dangereux de faire une politique répressive arbitraire auprès d’une partie de ses concitoyens. Il serait dommage de voir sanctionner les décisions d'un conseil municipal pour cela. Je vous demande donc s’il est possible que vous suspendiez cette politique répressive, que vous lanciez un vrai débat constructif afin qu’une solution intelligente soit mise en place : une charte définissant les critères de tolérances, une politique de déploiement de zones de stationnement deux roues en surface car si les parkings sous-terrains peuvent être d’excellentes solutions pour les stationnements longues durées résidentiels (espaces privés réservés aux deux roues), le risque est trop grand pour les courtes durées car les revêtements sont glissants pour les deux roues ce qui n’incite pas les conducteurs à les utiliser. J'ai moi-même fait une chute dans un parking de ce type un jour de pluie quand je retirais le ticket alors que j'étais à l'arrêt. Faire de Puteaux une ville "remarquable" sur cet aspect ne pourrait qu'être profitable à son image de marque dans une région où les conducteurs de 2 roues sont nombreux. Il serait d'ailleurs souhaitable, si une telle charte était créée, qu'elle soit cosignés par une association de motard ou une mutuelle afin d'en faire une référence voir une "signature" à l'image des villes fleuries...
Vous remerciant par avance de prendre en considération mon courrier qui doit aujourd'hui être le reflet de nombreux concitoyens,
Bien sincèrement,
Christophe Lecomte
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(photo : Flickr)