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décembre 2009

ZAC Coeur de ville à Puteaux : le logement social traîté à minima

Coeurdeville Lors du conseil municipal du jeudi 10 décembre 2009, le maire de Puteaux a présenté (Question 17 de l'ordre du jour) le bilan de la concertation et le dossier de création de la ZAC Cœur de ville. L'insuffisance de garantie en matière de logements sociaux a conduit le groupe Alternance Puteaux, qui réunit les élus MoDem et Vert, à voter CONTRE ce dossier.

Voici notre position sur ce dossier :

Il s’agit de l’achèvement du périmètre Haussmanien et la fin de l’opération d’embellissement de la Place Stalingrad et du centre-ville. Vous avez choisi, pour mener à bien ce programme, la forme de la ZAC privée. La ville n’est-elle donc pas capable elle-même de procéder à ses réaménagements ? Vous la justifiez par votre volonté de lutter contre l’habitat insalubre. Cela n’est –il pas du ressort de l’OPAH ? Ne confond-on pas trop rapidement à Puteaux habitat dégradé et habitat insalubre ?

Car mettre en route une ZAC privée n’est pas simple. Il y a des contraintes importantes. Face à ces contraintes, il y a des techniques pour les contourner : la vôtre, c’est de procéder à la création d’un établissement public. En fait, de concentrer sur la zone Bourse Emploi, Puteaux Emploi et une future « Maison du droit ». Hop, la ZAC privée est rendue possible. Si cela améliore l’employabilité des Putéoliens, tant mieux. Mais je reste intriguée par le fait que ce regroupement n’est pas mentionné dans le dossier que vous nous présentez en Conseil municipal. Pourquoi ?

Vous avez donc confié à un promoteur privé la construction de logements privés, vous réservant de votre côté l’aménagement de la place de Stalingrad et la « valorisation » des commerces du secteur.

Vous vous vantez de mener à cette occasion une politique sociale exemplaire par la construction de 15% de HLM sur ce quartier nouveau. Puis-je me permettre de vous rappeler qu’il ne s’agit pas de votre volonté, mais d’une obligation légale, à laquelle vous souscrivez a minima : vous auriez pu choisir d’en faire 18 ou 20%  en finançant la différence à partir de simples économies de gestion de la ville (ou en affectant le produit de la vente d’une maison dont vous avez immobilisé le capital et payé l’entretien pendant plus de 10 ans – cf question N° 15). Vous nous dites que l'opérateur privé n'aurait pu rentabiliser son affaire au delà de ce seuil : quels intérêts défendons-nous ?

Cela fera au total 39 logements sociaux, dispersés dans l’îlot résidentiel, ce qui est bien sur le principe, mais très insuffisant en nombre au regard des familles et des personnes âgées qui seront expropriées. Car, dans une ZAC privée, le maire ne fait pas le « sale travail » : il le fait faire par le promoteur privé ! A cette observation, vous répondez que ce n’est pas « votre problème, mais celui du promoteur ». C’est une réponse un peu légère pour un maire ayant un mandat national de député et se proclamant résolument sociale. Je ne peux m’empêcher de penser aux propriétaires de la ZAC Charcot (au nord des Bergères) qui sont dans la même situation : vous avez délégué à l’EPAD le droit d’exproprier vos habitants. L’EPAD le fait avec l’humanité qu’on sait. Nous avons tous les jours des courriers de propriétaires consternés que nous vous prions publiquement, Madame le maire, de protéger désormais.

Vous ne pouvez vous désintéresser du relogement des personnes de la ZAC Cœur de Ville. Ce serait d’autant plus malhonnête que vous passez votre temps à présenter cette opération comme un modèle de politique sociale !

L’embellissement d’une ville est louable. Renforcer l’attractivité commerciale d’un quartier aussi. Mais ce que vous proposez est loin d’être une révolution copernicienne. La surface attribuée au commerce de proximité reste sensiblement la même, vous ripolinez les devantures, vous faites appliquer une charte des commerces sans stratégie ni politique d’identité commerciale…  Tout près de La Défense, en l’absence d’une politique d’urbanisation commerciale explicite, vous vous contentez de retoucher le décor… C’est un peu court.

Par ailleurs, les « Haussmaniens » attendent de vous des réponses claires sur les hauteurs d’alignement de la zone et la réalité d’une percée verte évoquée dans l’opération. Dans votre présentation, vous n’en dites pas grand-chose, si ce n’est que  « les remarques enregistrées concernent principalement les hauteurs des futurs bâtiments… ». On fera quoi, Madame ? En tant que Présidente de l’EPAD, vous savez qu’on ne peut (c’est au moins la pensée officielle) échapper à la « densification ». En tant que maire de Puteaux, vous esquivez la question. Quelle casquette va l’emporter ? Moi, je le dis aux Haussmaniens : la trouée verte promise, ce sera une ouverture par des grilles sur un jardin intérieur. La hauteur des immeubles ? Plus probablement 5 à 6 étages que les 3 initialement promis…

Madame, vous vous présentez souvent comme une gestionnaire et une femme de cœur. Vous donnez volontiers des leçons de compassion. Pas plus tard que ce jour, vous nous annoncez consacrer votre réveillon aux plus démunis. Allez donc jusqu’au bout, Madame, de la transparence, de la vérité et de la justice. Il y a des pauvretés qui ne rapportent rien, si ce n’est la satisfaction personnelle d’avoir fait son devoir.

Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux


Revue de Presse : 250 euros de cadeaux pour les élus de Puteaux

Publié sur le blog de Christophe Grébert :
Leparisien141209

Le Parisien des Hauts-de-Seine, dans son édition de lundi 14 décembre 2009, évoque les cadeaux de fin d'année offerts aux élus de Puteaux pour un montant de 250 euros ! Une information publiée en premier sur MonPuteaux.com.

J'ai protesté en conseil municipal contre cette dépense inutile et provocatrice en temps de crise.
J'ai décidé de redistribuer ces cadeaux à des Putéoliens. Pour le chocolat et l'agenda, c'est fait. Je réfléchis à la manière dont je pourrais le faire pour la "carafe en cristal". Peut-être une vente aux enchères, avec reversement de l'argent récolté à une association... Qu'en pensez-vous ?
Christophe


Transformation du boulevard circulaire à Puteaux : toujours plus de tours

Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :

59632747_e295c5f76e Lors du conseil municipal du jeudi 10 décembre 2009, le maire de Puteaux a présenté (Question 18 de l'ordre du jour) le bilan de la concertation préalable à la révision du Plan d'occupation des sols en vue de la transformation du boulevard circulaire de La Défense côté Puteaux en "boulevard urbain". Il apparait aujourd'hui que cette transformation a d'abord pour objectif de dégager du foncier afin de construire de nouvelles tours ! Dans cette affaire, l'intérêt des populations n'est que très peu, sinon pas du tout pris en compte. C'est pourquoi le groupe "Alternance Puteaux", qui réunit les élus MoDem et Vert, a voté CONTRE ce dossier.


Voici ce que Sylvie Cancelloni a dit en séance :

Il est intéressant de traiter ces questions à l’heure où vous prenez la présidence de l’EPAD : car on voit ici s’opposer deux logiques sur lesquelles il faudra bien que vous preniez des positions.

Bien sûr, le réaménagement du circulaire et la fusion des territoires dalle/Puteaux sont absolument nécessaires. Ce type d’architecture urbaine remonte aux conceptions des années 60 et est aux antipodes des nouvelles contraintes de développement durable. A commencer par les contraintes humaines… Le terrain libéré permettant à l’EPAD de récupérer du foncier pour de nouvelles opérations de construction sur la « rose de Cherbourg », cela finance l’opération. Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Sauf que le meilleur des mondes n’est pas encore pour demain. Car l’EPAD a bien l’intention de rentabiliser ces friches par la construction de deux ensembles appelés à rapporter plus que les travaux du circulaire.

Le danger n’a pas échappé aux riverains de Défense 2000, Boieldieu et Tour Eve. Tous ces « pionniers » qui y résident sont venus, dans le temps, à une heure où on appelait à l’ »humanisation » de la Défense, investir en confiance et dans la durée, pensant naturellement qu’ils valoriseraient leurs biens.

Mais les nouvelles orientations de l’EPAD sont très sombres pour ce qui concerne la place de l’habitat à la Défense. Car le m2 occupé par des particuliers pourrait rapporter gros en bureaux. Et l’EPAD est déficitaire. L’EPGD aussi. On voit bien ce qui se passe aux Damiers à Courbevoie où tout un quartier de logements est délibérément et lentement sacrifié depuis 15 ans par la mairie et par l’EPAD, au profit d’une opération immobilière avec le promoteur russe de l’Hermitage. Personne n’est responsable ! Le maire renvoie à l’EPAD, l’EPAD renvoie à l’Hermitage. Et pendant ce temps là, le quartier n’est plus entretenu, la valeur du bien périclite. A qui cela profite-t-il à votre avis ?

Le maire de Puteaux est venue rassurer les habitants : « j’ai obtenu la promesse de l’EPAD d’un décentrage à droite de la tour, d’un abaissement, je ferai un parking, je ferai un rond-point, je préserverai l’accès à Puteaux par le tunnel de la Colline ». Soit. Mais quelles garanties apporte-t-elle ? Les riverains pourront-ils les opposer juridiquement à l’EPAD  dans 1 an ou 5 ans? Si la hauteur des gros bestiaux est diminuée, qu’en est-il de l’emprise au sol ? Attention aux promesses qui n’engagent personne ! Il faut comprendre que l’EPAD est dans une logique de temps qui n’est pas celle  des particuliers : l’EPAD a le temps de laisser pourrir le temps de traverser les procès, le temps de voir les politiques en place se succéder et les promesses d’un temps s’envoler pour jamais. Pendant qu’un particulier qui doit revendre son bien n’a guère le temps d’attendre son éventuelle, voire improbable valorisation.

Car les temps de turbulence commencent  : en terme de gêne visuelle (géants devant leurs fenêtres), nuisances sonores (la construction), spatiale (tout leur environnement va changer) et climatiques (les ombres portées des immeubles génèrent des variations de température et de courants d’air). C’est un rouleau compresseur en marche. Allez demander aux riverains de la Tour AXA s’ils ont pu vendre ou louer correctement leur bien depuis le démarrage des travaux depuis 3 ans ? Ce n’est pas faute d’en avoir parlé avec l’EPGD, qui fait des efforts louables, mais qui est un établissement public et qui en a aussi les défauts.

Il faut dire la vérité sur ces dossiers. La Défense est aujourd’hui un enjeu sensible. Elle rentre dans une nouvelle phase où il faut veiller que les rapports de force n’écrasent pas la population et les intérêts des petits particuliers. Qui ne sont petits que parce qu’ils ne sont pas aussi forts que l’EPAD .

Certes, la densification est une évolution incontournable.  Mais c’est le devoir d’un maire de l’humaniser :

- par une politique intelligente d’intercommunalité dont on ne sent pas les prémisses chez notre Maire, qui se contente, comme toujours, de suivre le mouvement.

- par une ouverture de l’EPAD, puis de l’EPADSA aux élus locaux et régionaux, seuls capables de défendre les intérêts de leur collectivité, sacrifiée autrement sur les grands autels du « il n’y a pas le choix »

- par la participation au chemin de réflexion sur le Grand Paris où il faut voir haut et ne pas tout vouloir pour soi

- par la recherche honnête de vraies solutions et non de cataplasmes ponctuels  sur une jambe de bois

Il nous faut surtout, à la tête de Puteaux et de l’EPAD, quelqu’un capable de discernement et de désintéressement. Que je sache, ce n’est pas encore le cas.

Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux

(photo : Flickr)