Quand la ville de Puteaux se comporte comme un marchand de biens
mercredi 30 décembre 2009
Lors du conseil municipal du 10 décembre 2009, le maire de Puteaux Joëlle Ceccaldi-Raynaud a soumis aux élus la vente, à des particuliers, d'une maison appartenant à la ville (Question 15 de l'ordre du jour).
Cette maison, au 5 rue Gerhard, jouxtant l'ancien cinéma-casino de Puteaux, a été achetée par la ville en 1999 pour la somme de 416.000 euros. Puis, 7 ans plus tard, début 2006, Joëlle Ceccaldi-Raynaud annonce ce que la majorité compte en faire : une "halte-culturelle". Un budget de 542.000 euros pour son réaménagement est prévu. 3 ans passent encore, sans que les travaux ne commencent. Finalement, on apprend fin 2009 que la maison est vendue 740.000 euros. Ce bien communal, acheté en 1999, sera resté sans utilisation durant 10 ans ! Avec toutes les dépenses (d'entretien du bâtiment) et les manques à gagner (un bâtiment vide d'occupants ne produit pas d'impôts pour la commune) que cela a entrainé.
Une raison peut avoir motivé cette revente : la recherche d'argent frais pour permettre au maire UMP de continuer ses dépenses clientélistes malgré les difficultés financières.
Le groupe Alternance Puteaux, qui regroupe le Modem et les Verts, s'est abstenu sur cette délibération, estimant que la commune n'avait pas à se comporter comme un marchand de biens.
Voici le texte de mon intervention en séance :
Comment justifiez-vous l’immobilisation d’un capital public de 416.000 euros sur 10 ans ? Qu’en dit la Chambre régionale des comptes ?
En plus, votre présentation est malhonnête : vous ne dites pas, dans votre rappel, à quoi cet achat était destiné, ni pourquoi vous avez changé d’avis.
Rappelez-vous : vous aviez le projet de réaliser une maison de quartier, avec une bibliothèque et un espace jeux pour les enfants. Une bonne idée ! Cette maison jouxtant l'ancien cinéma-casino, il y avait en effet un intérêt à réaliser là un lieu culturel.
Un projet avorté encore une fois. J’observe que ce genre de situation se produit souvent à Puteaux.
Vous vous exonérez de toute responsabilité en affirmant que vous avez gagné de l’argent dans cette opération. Et vous justifiez cette immobilisation en soulignant que le produit de la vente ne sera pas grevé du droit de rétrocession. Mais nous sommes plus ici dans une logique de « marchand de biens » que dans celle de gestionnaire public d’une collectivité territoriale !
D'une part, immobiliser un capital pour rien pendant si longtemps fait prendre des risques à une collectivité. D'autre part, ces 416.000 euros dépensés en 1999, ce sont des impôts prélevés pour rien et bloqués durant 10 ans. Je suis certain que les contribuables putéoliens auraient préféré garder cette somme sur leur compte en banque. Ils en auraient eu une meilleure utilisation.
Pour ces raisons, nous nous abstiendrons sur cette opération, nouvel exemple de la mauvaise gestion de notre commune.
Conseiller municipal MoDem de Puteaux
(Photo sur Flickr)