Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :
Partie ce matin de bonne heure avec une amie pour un petit jogging, je
longe les quais, remonte le pont de Neuilly, descends les escaliers et
me dirige vers la grille d’accès à l’Ile de Puteaux.
Las… Fermée. Ce n’est pas l’heure. Je consulte ma montre : 7H45.
Stupéfaite, je me tourne vers la concierge du gymnase de Neuilly qui,
avec un geste résigné, me fait une réponse de circonstance : « Ah ma
pauvre dame ». Je l’interroge sur l’heure d’ouverture : elle me répond
que ça dépend des jours. Puis, de la voix de ceux qui ont trouvé la
réponse aux grands problèmes de l’humanité, me suggère de faire comme
tout le monde, d’escalader le mur !!! Quand même… Il fait presque 3
mètres de hauteur. M’en approchant pour l’examiner attentivement, je
vois en effet que les nombreuses écailles de peinture signent des
traces de passage manifestement régulières. La gorge un peu nouée, je
monte en bravant l’interdit et le vertige, puis, après quelques
ajustements peu gracieux, redescends de l’autre côté. Mais mon amie,
arrivée au sommet, se met à paniquer et, accrochée à la grille, ne peut
plus bouger, ni réfléchir. Il nous faut 5 bonnes minutes pour la
presser de redescendre. Entre temps, je suis remontée, et redescendue à
nouveau côté Neuilly. Ouf. Il est presque 8 heures. Entre temps, les
joggeurs passent, escaladent et s’enfuient dans la nuit putéolienne
comme si le mur n’était qu’un vulgaire parcours de santé.
Sacré
Puteaux ! Nous avons une police municipale d’envergure, des caméras et
un service de vidéo surveillance à faire pâlir d’envie les villes d’un
million d’habitants, des grilles et des cadenas. Tout cela en même
temps, car on ne se protègera jamais assez des Vikings de Neuilly.
Surtout de ceux qui voudraient jogger dans nos bois…
Comment
réveiller notre principauté endormie, qui continue son rêve chimérique
d’extra-territorialité, ou de super-territorialité ou de territorialité
d’exception ? Madame le maire, si vous ne faites rien, Monsieur
Hortefeux, ministre de votre majorité, nous impose en 2012 une
intercommunalité d’office. Cela veut dire qu’en 2012 au plus tard, il
faudra de toutes façons ouvrir les grilles ! Celles de Neuilly comme
celles de Nanterre. Je sais bien que des hordes de dangereux criminels,
le couteau entre les dents, n’attendent derrière que l’occasion de
venir dévorer les œufs de Pâques de nos enfants une fois l’an. Mais
entr’ouvrez les quand même, renforcez les tours de police, multipliez
vos caméras, profitez-en pour tester votre salle de vidéo surveillance…
Les murs n’ont plus le vent en poupe ! Le souffle de la liberté nous a
rejoint ! Circulez, il y a plein de choses à voir !
Plus
sérieusement, j’écris ce jour aux maires de Neuilly et Puteaux, ainsi
qu’au Préfet des Hauts-de-Seine. Cette situation est à la fois
grotesque et absurde. Putéolienne, quoi… Elle est même dangereuse.
D’abord parce qu’un accident peut se produire à l’escalade de la
grille. Ensuite parce qu’il me revenait que c’est précisément à cet
endroit-là qu’une mère de famille, un matin de bonne heure, s’est faite
assassiner quelques années plus tôt. Si vous prenez le même chemin que
moi et que vous êtes suivi par quelqu’un qui ne vous veut pas du bien,
je vous garantis qu’avec le mur, vous ne pouvez plus vous en sortir….
Allez voir vous-même un matin de bonne heure…
Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux
(photo :
Flickr, le mur de la honte sur l'île de Puteaux)