Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :
La poison de l’EPAD n’en finit pas de se répandre…
Un incendie est éteint :
Jean Sarkozy renonce à la présidence de l’EPAD. Un autre se poursuit : l’extension du périmètre de la Défense et la
fusion des établissements publics EPAD/EPASA. Un dernier s’allume :
qui va finalement présider cette hydre dévorante ?
Il
est encore trop tôt pour dresser des hypothèses. Les calculs et les
négociations s’activent en coulisses. Mais les scenarii, sauf surprise,
sont peu nombreux. L’Etat a le choix entre :
- Un haut
fonctionnaire de plus, venant s’ajouter au très habile actuel Directeur
Général, Philippe Chaix, au risque de se voir reprocher, à plus d’un
titre, une recentralisation pure et dure. Le Président de la République
a-t-il besoin de ce nouveau procès au moment où s’ouvre la campagne des
Régionales ?
- Un élu de la région au Conseil d’administration de l’EPAD : la seule qui réponde à ce titre,
Marie-Laure Meyer, appartient au PS. Voit-on l’Etat prendre le risque d’infiltrer l’ennemi au sein du Land présidentiel ?
-
Un élu local : c’est là que le cauchemar commence à nous faire
trembler… Car le Maire de Courbevoie, Jacques KOSSOWSKI, est atteint
par la limite d’âge (65 ans). Le Maire de Nanterre, déjà occupé pour
ces mois par la fin de la présidence de l’EPASA, est de toutes façons
disqualifié par son appartenance au PC. Devinez qui reste ?
Joëlle Ceccaldi Raynaud…
Quel
extraordinaire destin pour une enfant gâtée qui, moulée dans la
toute-puissance du système paternel, considérée par lui comme une «
petite pointure », hissée par sa maladie au statut de régente, finit
par conquérir la ville… en « piquant » la place du père… Dans une ville
modelée par une longue culture de clientélisme entretenue avec talent
par chaque membre de la « famille »…
Que dire de son accession
potentielle à l’EPAD, à part notre consternation ? Jusqu’ici, Joëlle
Ceccaldi Raynaud s’est surtout fait remarquer par son obéissance au
système clanique des Hauts de Seine. Elle est un des rouages de la
préservation de l’état du 9-2, mais sans éclat (ce dont on la remercie
d’ailleurs). Maire par pur hasard, appliquée, craintive devant les
médias et tyrannique dans ses murs, elle ne manifeste aucun de ces
talents qui caractérisent un leader d’hommes, un faiseur de projets ou
un stratège politique. A l’EPAD, elle serait pour l’Etat la solution
la « moins pire », comme dirait l’autre ! Celle qui permettrait
d’attendre que le petit grandisse... Ou que la personne ad hoc ait le
temps d’entrer dans la partie. On est sûr qu’elle ne dérangera pas…
Elle
pourrait même faire la présidente sans avoir à démissionner de son
mandat de maire ou de député (qui l’occupe peu) et compléter ainsi
agréablement ses fins de mois. Car ne nous trompons pas sur le prétendu
« bénévolat » du poste de Président de l’EPAD : qui peut croire
sérieusement qu’il n’y aurait pas de prébende ?
Pour moi, c’est clair : la décision de nommer Joëlle Ceccaldi à
La Défense
serait un très mauvais coup. Elle sonnerait le glas de toute culture
d’autonomie, d’indépendance, d’expression des intérêts locaux à
Puteaux. Elle ferait « monter » un autre « fils de » sur les capacités
duquel nous n’avons jamais caché notre profond scepticisme. Elle serait
le couronnement de l’inconsistance en politique.
Puteaux et la Défense n’ont vraiment pas besoin de cela.
Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale Modem de Puteaux
(photo :
Flickr)