La pétition contre Jean Sarkozy à l'EPAD : dans "Le Buzz" sur LCI
La Défense : la majorité UMP de Puteaux contre la fusion de l'EPAD et de l'EPASA

La litanie des expropriations à Puteaux (Sylvie Cancelloni)

Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :

2208441951_8e224bd65a Elle est longue à Puteaux la liste de ceux à qui la dure loi de l’expropriation impose de quitter les lieux où ils habitent… de gré ou de force

Puteaux change vite, la pression urbaine est forte et la voracité de l’EPAD sur les territoires disponibles implacable. Face à des impératifs d’ »utilité publique », comme dans le cas de l’aménagement d’une ZAC, l’expropriation est présentée comme légitime. Elle est encadrée et donne lieu à une procédure légale,  objectivée par une proposition des Domaines, faisant  parfois place à des renégociations plus favorables.

Il ne s’agit donc pas de s’opposer aux expropriations. C’est, osons le dire, un « mal nécessaire » difficile à endiguer à Puteaux puisque le Grand Paris (qui, rappelons-le, n’a pas encore d’institutions) nous impose, comme aux autres villes de la première couronne, une densification à pas forcés. Qu’on soit de droite ou de gauche, pour ou contre Jean Sarkozy, on ne peut échapper à cette évolution

Mais on peut les humaniser. Et à Puteaux, d’évidence, il y a des efforts à faire.

Le passé est lourd : combien de conflits, joués dans l’ombre, n’ont-ils pas opposé les habitants à la toute-puissance de leur ville ? A entendre les témoignages  des 20 dernières années, beaucoup évoquent la froide détermination de leur ville et les pressions subies, jusqu’à l’intrusion dans leur vie privée. ..

Depuis 10 ans, les ZAC Bergères et Charcot s’édifient lentement à coups d’expropriations. On en arrive au bout. Pendant toutes ces années, les conseils municipaux ont délibéré de cas de refus ou de résistances sans imaginer derrière la réalité des conditions humaines en jeu. C’est le pot de terre contre le pot de fer : que peut un simple habitant, propriétaire d’une parcelle souvent en mauvais état, dévalorisée de longue date par l’annonce de la ZAC,  doté la plupart du temps de faibles moyens, de faibles soutiens et rarement tout jeunes ! Bien sûr, ils reçoivent une compensation. Mais compte-tenu de la dévalorisation de leur foncier, ils ne touchent souvent pas de quoi se reloger. Au Conseil du 26 Septembre, l’évocation dramatique de l’un de ces cas, en l’occurrence une vieille dame, n’a pas ému les foules…

Demain, ce sera le tour de la ZAC Cœur de ville. Le mot « cœur » est associé à celui de la ville. N’en manquons pas. Nous ne relogerons pas dans les 36 logements sociaux à venir tous ceux qui seront expulsés sans toucher de quoi se reloger. Mais, à partir e notre Centre d’Action sociale dont je rappelle qu’il a l’un des plus gros budgets d’Ile de France, nous pouvons pourtant mettre en place un service d’accompagnement. Qui ne tourne pas le dos aux vieilles dames paniquées, aux couples sans soutien, aux indigents… qui quittent la place pour la seule raison... qu'il faut que notre ville soit plus belle.

Bientôt, le tour des immeubles de la Défense ? Car ne soyons pas dupes : les immeubles d’habitation ne rapportent rien à l’EPAD ! Les convertir en bureaux est bien plus lucratif...

L'EPAD réussira-t-il à faire des "droits à construire des bureaux" un impératif d'"utilité publique"? Je n'ai presque plus de doutes la dessus...

Sylvie Cancelloni
Conseillère MoDem de Puteaux

(photo : Flickr)

Commentaires