Jean Sarkozy renonce à la présidence de l'EPAD... Les citoyens ont eu raison avant tout le monde !
jeudi 22 octobre 2009
flashmob #bananarepublique - Grande Arche de La Défense (photo : defense-92)
Jean Sarkozy a donc annoncé ce soir dans le 20h de France 2 qu'il ne se portera pas candidat à la présidence de l'EPAD. Ne gâchons pas notre plaisir : c'est une belle victoire !
Mes pensées vont aux plus de 93.000 personnes qui ont signé la pétition. Dans ce texte, en quelques lignes, nous lui demandions de renoncer, tout simplement parce qu'il n'avait pas le profil pour la fonction. Il l'a fait. C'est une décision sage, qui apaise. C'est bien.
Malheureusement, il gâche un peu ce geste de bon sens en parlant de "campagne de manipulation et de désinformation". Nous serions des citoyens incapables de penser.
Mais qui a tenté de manipuler qui dans cette histoire ?
En effet, que n'avons-nous pas entendu depuis le 8 octobre, jour du lancement de notre protestation citoyenne ! Tout ce qui compte à l'UMP a été mobilisé sur les ondes et dans les journaux pour "sauver le soldat Jean" :
La première semaine, le fils du chef de l'Etat, fils d'un génie et donc génie lui-même (on a entendu ça, oui !), était le candidat idéal, celui qui, par sa jeunesse et son dynamisme, allait renouveler la politique ; celui qui, par son talent quasi universel, allait relancer l'économie française !
La seconde semaine, l'argumentaire avait déjà été un peu modifié : la fonction de président de l'EPAD devenait insignifiante, symbolique... C'est le directeur qui, en fait, décidait tout. J'ai même entendu le président des Jeunes Populaires dire que l'EPAD, "ça gérait l'eau et l'électricité de La Défense". Sans rire !
Gérer l'aménagement d'un quartier où sont installées 2.500 entreprises où travaillent 150.000 salariés, dans un territoire peuplé de 200.000 habitants : une paille ! Tout cela ne représentait rien ! Mais alors pourquoi vouloir absolument que ce soit Jean Sarkozy le président de ce grand rien ?
Dans le même temps, nous avons appris comment un administrateur avait été recasé au conseil économique et social pour laisser la place au fils cadet du chef de l'Etat. Ou bien comment un décret avait été bloqué qui aurait permis à l'actuel président de l'Epad de rester en place.
Quelle incroyable erreur politique, tout de même, toute cette affaire !
Qui avait tort finalement et qui avait raison ?
NOUS avions raison ! Les citoyens - sur les réseaux sociaux, sur Twitter (#jeansarkozypartout), sur les blogs - se sont mobilisés, ont dit non, ont relayé des textes, des vidéos, ont publié des milliers de commentaires... et ont signé par dizaines de milliers la pétition ! Les partis sont venus après. Et les médias traditionnels encore après.
Pourquoi une telle mobilisation ? Ce n'était pas une question de droite ou de gauche. Nous nous sommes sentis agressés. Ce sont les valeurs qui fondent notre démocratie qui ont été atteintes. Le favoritisme et le népotisme nous sont insupportables, surtout quand cela vient du chef de l'Etat ! "République bananière", avons-nous pensé ! Spontanément, collectivement, nous nous sommes défendus.
Cette vigilance citoyenne a fait reculer les auteurs de ce mauvais scénario. Ils ont reculé, mais ils n'ont pas renoncé pour autant.
Jean Sarkozy sera élu, vendredi matin au conseil général des Hauts-de-Seine à Nanterre, représentant du département au conseil d'administration de l'EPAD. Il rêvait du siège de président, il devra se contenter de celui d'administrateur. En attendant mieux ?
Soyons vigilants ! Restons mobilisés !
Vendredi matin, je serai à Nanterre.