Conseil municipal de Puteaux : les dossiers discutés le lundi 27 avril 2009
A Puteaux, l'opposition est exclue du Conseil local de sécurité (Nadine Jeanne)

Le réseau de vidéosurveillance à Puteaux : la mairie incapable de donner de chiffres d'efficacité

Publié sur le blog de Christophe Grébert :

2557590609_03dd925017 Lors du conseil municipal de Puteaux du 27 avril 2009, les élus étaient appelés à voter l'attribution d'un marché de maintenance du réseau local de vidéosurveillance (question 5 de l'ordre du jour). Le groupe Alternance Puteaux, qui regroupe les élus MoDem et Verts, a voté CONTRE, la mairie étant incapable de nous donner des données chiffrées. Voici le texte de mon intervention en séance :

Rappelons quelques éléments sur le réseau de vidéosurveillance de Puteaux : 77 caméras sont actuellement officiellement en fonctionnement (35 sur la voie publique et 42 dans les parkings municipaux). Un projet d’extension présenté par la municipalité prévoit l’implantation de 40 nouvelles caméras dans les mois qui viennent. Ce qui fera en tout 117 caméras, soit 1 caméra pour 350 habitants. Par comparaison, je signale qu’à Nice, ville connue pour sa politique sécuritaire et qui a été l’une des premières à développer la vidéosurveillance sur son territoire, le rapport est d’une caméra pour 1.700 habitants. Autrement dit, rapporté au nombre d’habitants, Puteaux va posséder 5 fois plus de caméras que Nice !

Pour contrôler toutes ces caméras, un centre de supervision – que nous attendons toujours de pouvoir visiter - est installé au poste de police municipale, rue Chantecoq. 20 écrans sont visionnés par une équipe de 9 opérateurs placée sous la responsabilité de policiers municipaux. D’où il ressort que  le nombre total d’opérateurs est insuffisant pour assurer une surveillance 24/24 et 7/7 d'un aussi important réseau. On peut donc sans crainte avancer que la plupart du temps personne ne visionne réellement les images. C'est humainement impossible.

Ce réseau de vidéosurveillance nous coûte pourtant beaucoup d’argent : 3 millions d’euros dépensés pour l’installation de la première vague de caméras. Encore 3 millions d’euros pour la 2e vague, en y ajoutant les frais de personnel et la maintenance : 300.000 euros annuel. C’est le dossier du jour.

Si la sécurité n’a pas de prix, faut-il encore s’assurer que l’argent de la commune soit dépensé à bon escient.

Selon les statistiques de la police nationale présentées lors de la séance du conseil local de sécurité du 13 novembre 2008 par le commissaire Métivet, chef de la circonscription de police de Puteaux, la délinquance dans notre commune baisse régulièrement depuis 2001, bien avant donc l’installation des caméras.

Pour expliquer cette baisse continue, Monsieur Métivet dit la chose suivante : « ces bons résultats reposent sur différents éléments, la réorganisation de la brigade de sécurité urbaine, une présence renforcée des effectifs sur la voie publique et notamment de la BAC (jour et nuit), le travail de partenariat avec l'Association départementale d'aide aux victimes d'infractions pénales, les chefs d’établissements scolaires et les services municipaux ». Le commissaire ne cite pas la vidéosurveillance. Il insiste sur la présence renforcée sur le terrain d'hommes formés à la lutte contre la criminalité, en l’occurrence la BAC.

Lors de ce conseil local de sécurité, aucun bilan chiffré de la vidéosurveillance n’a été communiqué. Les caméras sont-elles concrètement utiles ? On ne sait pas !

Monsieur Jean-Marie Ballet, conseiller délégué à la sécurité publique, nous a dit ce soir « Un certain nombre d’infractions sont repérées ; de très nombreuses infractions sont évitées ; un résultat tout à fait probant ». Cette seule déclaration ne me satisfait pas !!! Je voudrais avoir des éléments plus concrets.

Parce que nous sommes soucieux de la sécurité des Putéoliens, mais aussi de la manière dont leur argent est dépensé, et en attendant que la municipalité nous fournisse un bilan chiffré et commenté portant sur l’efficacité du réseau actuel de vidéosurveillance, nous votons CONTRE toute nouvelle dépense liée à ce réseau de surveillance. Nous votons CONTRE ce dossier.

Christophe Grébert
Conseiller municipal Modem de Puteaux

(photo : Flickr)

A LIRE SUR LE SITE RUE89 : La vidéosurveillance ça coûte cher et rien ne dit que ça marche

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