Sylvie Cancelloni : Un conseil municipal de Puteaux mal ficelé
mardi 28 avril 2009
Publié sur le blog de Sylvie Cancelloni :
A la réflexion, le Conseil municipal de ce lundi 27 avril 2009 me laisserait plutôt, cette fois, une impression générale de « bricolage » et de désinvolture
Un grand cinéma nous est fait pour annoncer la défection d’un membre de l’opposition qui se rallie à la majorité. Une de plus dans l’histoire du ceccaldisme, qui s’est construit sur la faiblesse des hommes et femmes à résister à ses appâts. Pas sûr qu’une trahison méritait une cérémonie, mais passons…
Roland Castro, architecte de renom, vient ensuite présenter au Conseil le dossier sensible de suppression du boulevard circulaire et du raccordement Puteaux/La Défense, avec une décontraction, un décalage tels qu’ils rendent difficile l’appréciation du projet. Dont on découvre qu’il est de toutes façons déjà ficelé, et que, pour lui, on modifie même le POS avant que toute enquête et consultation publiques n’aient été réalisées !
Sur la question, tout aussi sensible, de la vidéosurveillance, on découvre qu’une Commission de « contrôle », éthiquement indispensable, s’est constituée subrepticement, sans intégration d’un élu de l’opposition ! Comme d’habitude, à la mairie, on reste « entre soi »…
L’Agenda 21, engagé sur la commune, donne naissance à un programme d’action ressemblant furieusement à une grande salade d’été « Fusitou », sans qu’un diagnostic argumenté et chiffré de l’"état" n’ait été communiqué à la population. Comme si on mettait le rez de chaussée avant les fondations. Je défie même quiconque d’entre nous de pouvoir dire ce qu’il faut penser de ce gigantesque catalogue où s’enchevêtrent bon sens et rococo : c’est vous dire !
La question, marginale à Puteaux, du rapport de l’EPF (Etablissement public foncier des Hauts de Seine qui a pour objet d’aider les communes du 92 à remplir leurs obligations SRU en matière de logements sociaux), donne lieu à une échauffourée où il apparaît que le Maire actuel serait tenté de rejoindre l’horizon de 20% de logements sociaux du Maire précédent. Un choix à la baisse donc ? A clarifier dans une ville où le « clair » est parfois l’ennemi du « bien »…
L’affaire du Festival de musique de Puteaux, sur laquelle on reviendra, et dont le montage pour le moins incertain est relevé par l’opposition, donne lieu à un plaidoyer un peu larmoyant du Maire, interrompue parfois par son fils évoquant une « enquête policière », une « désinformation ». On en perdait le fil sans plus savoir à qui ces remarques s’appliquaient… Interrogée sur le départ de la Directrice du Conservatoire en pleine période d’examen, à l’heure où l’on veut donner un rayonnement à l’enseignement de la musique à Puteaux, le Maire répond laconiquement : « elle ne faisait qu’office de directrice ». Point. Vraie directrice ou fausse directrice, on aimerait bien quand même en savoir plus sur le bulletin de santé du Conservatoire !
Pour le reste, la chorégraphie habituelle était en parfait état de marche : conseillers de la majorité silencieux, sauf dans leurs interminables bavardages à voix basse témoignant de leur profond intérêt aux activités du Conseil ; applaudissements sur commande ; public incontrôlable et incontrôlé, faisant office de claque au Maire ; micros en panne ; mots en trop ; bruits, agitation, borborygmes et gracieusetés. Rien que la routine, vous dis-je !
Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux
(photo : Flickr)