Le budget 2009 de la ville de Puteaux : à vous la parole
lundi 30 mars 2009
A vous la parole sur le budget 2009 de la ville de Puteaux. Malgré la crise qui aurait du être l'occasion d'un changement de cap, le maire UMP Joëlle Ceccaldi-Raynaud a décidé d'augmenter fortement les dépenses et de faire supporter cette hausse sur les Putéoliens en augmentant les impôts locaux. Le commentaire de J.C. :
Alors que Puteaux dispose d’une situation financière exceptionnelle (un endettement nul, une cagnotte de plus de 200 millions d’euros, des rentrées fiscales abondantes grace à la taxe professionnelle de la Défense, un patrimoine foncier de plusieurs milliards d’euros) que bien des villes nous envient, la majorité municipale UMP n’a rien trouvé de mieux que d’augmenter nos impôts locaux.
Entendre la majorité UMP se justifier en disant que seuls les propriétaires seront concernés par cette augmentation frise au mieux la stupidité et le cynisme au pire l’incompétence. Ces élus UMP auraient-ils oublié ce qu’ils ont du apprendre à l’école primaire ?
Même si les taux restent constants, dès lors que la base augmente, le montant à payer augmente, c’est un principe mathématique élémentaire qui visiblement a échappé à nos élus UMP, mais que tous les putéoliens auront la douleur de constater à l’automne sur leur feuille d’impôts locaux.
Il est navrant de constater que les élus UMP considèrent les propriétaires putéoliens comme des nantis qui peuvent en dépit de la grave crise actuelle payer davantage d’impôts pour financer les fanfreluches et la gabegie d’une municipalité déconnectée des réalités, et c’est même insultant pour ceux qui ont travaillé dur pour acquérir leur bien immobilier et qui continuent à travailler dur pour rembourser leurs emprunts.
Dites-vous bien, Madame le maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux de la majorité, que l’immense majorité des propriétaires putéoliens ne sont pas nés avec une cuiller d’argent dans la bouche, n’ont pas le privilège d’habiter dans une belle villa, n’ont pas des revenus de plus de 10 000 euros par mois et n’ont pas eu la faveur de bénéficier d’un appartement de l’office HLM.
Augmenter les impôts locaux pour dépenser des dizaines de millions d’euros en éclairage inutile et illuminations somptuaires, en réceptions à gogo pour quelques privilégiés, en petit train pour nous promener comme des touristes en goguette, en palais grandioses et onéreux, en pots de fleurs XXL, en fontaines, en puits, etc. ; çà dépasse l’entendement et dénote une méconnaissance totale des attentes réelles des putéoliens.
Alors que ce budget aurait du être axé sur la relance de l’activité économique par des investissements massifs, seul moyen viable et pérenne pour redonner du pouvoir d’achat aux putéoliens, ceux-ci constatent malheureusement que la majorité municipale en place depuis plus de quatre décennies se contente non seulement de reconduire une nouvelle fois un budget dispendieux fait pour l’essentiel de dépenses courantes, mais obère également notre avenir en renonçant à établir un budget d’investissements conséquents.
Alors que notre parc HLM est vieillissant et qu’il comporte un grand nombre de logements avec des conditions sanitaires d’un autre temps et une isolation insuffisante qui alourdit la facture énergétique et donc les charges des locataires, la municipalité aurait du lancé un plan de rénovation d’envergure pour la durée de la mandature.
C’est ce que la liste de Christophe Grébert avait proposé l’an dernier.
La ville a les moyens financiers pour réaliser cette réhabilitation qui permettrait non seulement de stimuler l’activité dans le bâtiment, mais aussi de redonner une seconde vie à ces logements en les mettant aux normes et les rendant plus conformes aux contraintes environnementales.
En différant cette rénovation impérieuse, à moins qu’il ne s’agisse d’un choix délibéré, il est à craindre qu’ils ne deviennent des taudis insalubres dans une vingtaine d’années, tout juste bons à être rasés pour y reconstruire des immeubles de standing.
Alors que notre ville a l’avantage inouï d’avoir davantage d’emplois que d’habitants, elle a le triste privilège d’avoir un taux de chômage supérieur à la moyenne départementale.
Le chômage n’est pas une fatalité ou un mal nécessaire de notre société capitaliste.
Avec le potentiel financier dont notre ville dispose, elle ne doit pas rester inerte, mais doit accompagner les chômeurs dans des formations pour qu’ils retrouvent un emploi dans les secteurs demandeurs soit en tant que salarié soit en tant que créateur d’entreprise.
Alors que le commerce et l’artisanat se meurent en centre ville, la ville a le devoir non seulement de les préserver, mais aussi de les développer. De nombreux villes pourtant moins riches que la notre y parviennent. Il n’y a pas de fatalité à voir une agence bancaire prendre la place d’un commerce de bouche ou d’un artisan ; c’est bien beau et facile de pester en réunion publique sur le trop grand nombre d’agences bancaires, puis ensuite de rester les bras ballants en retournant dans son bureau.
Pour qu’un fromager ou un artisan bottier qui part à la retraite soit remplacé par un autre fromager ou un autre artisan bottier sans avoir à payer un loyer prohibitif, la ville pourrait exercer son droit de préemption sur le local d’activité afin de le louer à un loyer modéré au nouvel entrant.
Plutôt que de sortir son gros carnet de chèques pour acheter des spectacles clés en mains insipides, notre ville serait bien inspirée de donner les moyens à tous ceux qui ont un projet ou qui veulent s’investir dans le domaine culturel pour qu’une véritable création artistique voit enfin le jour à Puteaux.
Quand on voit ce qui est fait à Nanterre ou Suresnes pour ne citer que deux villes limitrophes, on ne peut qu’être surpris du vide sidéral de la Culture putéolienne alors que nos deux voisines sont loin d’avoir nos moyens financiers.
Là encore, le projet culturel proposé par la liste de Christophe Grébert aurait permis aux putéoliens d’être des acteurs de leur cité et non de simples clients d’une offre bien maigrelette.
Je pourrais continuer encore longtemps à égrener les sujets sur lesquels la municipalité devrait avoir une politique volontariste tant ils sont nombreux.
J’en terminerais avec un sujet qui me tient à cœur à savoir le sport. Je suis à la fois ravi et circonspect de lire que la ville va enfin se doter d’une base nautique car c’est un sujet sur lequel j’ai déjà écris à plusieurs reprises sur ce site.
Avec l’île de Puteaux, dédiée à la pratique sportive, nous pourrions bénéficier d’un cadre idéal pour pratiquer des activités nautiques (Aviron, Canoë, Kayak entre autres) à l’instar de Courbevoie et Neuilly-sur-Seine.
Chaque été depuis 2005, la ville dépense plusieurs centaines de milliers d’euros à fonds perdus pour une base nautique éphémère (pédalo, barque, canoë, kayak, catamaran) d’à peine quatre à six semaines pendant son opération « Puteaux en Plage ».
En quatre ans, la ville a dépensé plus d’un million d’euros sans être propriétaire de la moindre embarcation.
N’eut-il pas été plus judicieux d’acheter ces embarcations dont le prix d’achat global est largement inférieur au coût d’une seule opération ?
En achetant ces embarcations dès l’été 2005, la ville de Puteaux aurait ainsi économisé plusieurs centaines de milliers d’euros dépensés à fonds perdus pour leur location, sans compter qu’elles auraient pu être utilisées toute l’année pour le plus grand bonheur des sportifs.
Je rosis de plaisir de voir notre maire reprendre à son compte une de mes idées et puiser dans le vivier de MonPuteaux.com, le blog putéolien à la pointe de l’initiative.
En effet, c’est dans un article publié le 20 juin 2005 sur ce site que je faisais part de mon étonnement que Puteaux soit l’une des rares villes des Hauts-de-Seine en bordure de Seine à ne pas proposer d’activités nautiques et je posais la question « Ne serait-il pas grand temps de créer un club d’activités nautiques pour répondre à une demande non satisfaite à ce jour ? ».
En réponse à un internaute qui parlait de snobisme à propos des activités nautiques, je répondais : « Quand je parle d’un club d’activités nautiques je pense à un club similaire à ceux de Neuilly et Courbevoie qui proposent de l’aviron dont la propulsion est assurée par les rameurs et je ne pensais pas à des activités de jet-ski ou autres engins motorisés. L’aviron, le canoë, le kayak, la voile, etc. ne sont pas pour moi des sports de snobs où alors il y a beaucoup de snobs en France ! ».
Alléluia ! Le jour tant attendu va enfin arriver, celui où il sera possible de pratiquer une activité nautique à Puteaux.
Bien évidemment, il faudra sans doute être très patient et vigilant car à Puteaux rien ne se passe comme ailleurs.
L’aboutissement du moindre projet prend une éternité : plus de quinze ans pour la construction de la médiathèque, six ans pour reconstruire la piscine de l’île.
J’espère que cette base nautique ne sera pas une base pour midinettes avec pédalos et tout le tralala, mais sera une vraie base nautique comme les autres bases alto séquanaises.
En effet, notre maire a souvent fait part de son exaltation à faire du pédalo au pied des tours de La Défense sur le bras de Seine entre Puteaux et Neuilly.
Je pense que les putéoliens attendent une autre politique sportive qui allie loisirs et compétition qui ne sont pas antinomiques contrairement à ce que pense la municipalité actuelle. Ils attendent une politique sportive qui prenne en compte la dimension humaine et la valorise et non pas d’être traités en consommateurs d’activités ludiques.
Si la mairie ne s’ingéniait pas à tout régenter, mais se bornait à laisser les clubs sportifs de Puteaux définir et gérer leurs activités en toute indépendance et à leur donner les moyens financiers et logistiques nécessaires à leur développement ; nous pourrions faire du CSMP un grand club sportif à l’instar de l’ACBB.
J.C.
(photo : Flickr)