Penser l'après "Puteaux en neige" : d'autres propositions pour les animations de fin d'année - Conseil municipal du 17 novembre 2008 (2)
lundi 24 novembre 2008
Publié sur www.grebert.net :
Lors du conseil municipal du 17 novembre 2008, les élus étaient appelés à se prononcer sur le marché de l'opération "Puteaux en neige". Environ 1 million d'euros vont être dépensés par la ville pour 2 semaines d'animation sur l'île de Puteaux, entre Noël et le Nouvel An. Le groupe "Alternance Puteaux" a voté CONTRE une dépense aussi élevée et fait d'autres propositions pour les fêtes de fin d'année. Voici le texte de mon intervention :
Nous sommes bien entendu favorables à l’animation de notre ville durant les fêtes de fin d’année. Noël et le nouvel an sont des moments particuliers, où les familles se retrouvent. Pour les communes, c’est l’occasion d’embellir les rues, des créer des animations en association avec les commerçants. Des commerçants pour lesquels les fêtes sont une période qui génère une part importante de leur chiffre d’affaires. Il faut que nos commerces prospèrent ; il faut de belles vitrines ; il faut des trottoirs animés à Noël. Cela fait partie des éléments qu’on recherche lorsqu’on s’installe dans une ville et qu’on apprécie lorsqu’on y vit.
Mais est-ce le cas à Puteaux ? Nous constatons que le boulevard Richard Wallace –s’il est superbement illuminé chaque année à Noël- ses trottoirs eux sont vides, ses commerces ont déserté. Et dans les autres quartiers, ce n’est guère mieux.
L’opération « Puteaux en neige » corrige-t-elle cet état de fait ? Non ! Délocalisée sur l’île, elle déplace l’animation du centre ville –où partout dans toutes les communes ces animations de Noël se déroulent- vers la périphérie neuilléenne.
On se souvient que les premiers « Puteaux en neige » avaient lieu sur le parvis de l’Hôtel-de-Ville. La fête était au cœur de Puteaux. Mais des problèmes techniques se sont posés : le parvis de la mairie, sous lequel se trouve un parking, ne supportait pas le poids des installations et les infiltrations de la neige qui fondait.
Au lieu de réaliser une animation peut-être plus modeste, mais adaptée au lieu, vous avez préféré la déplacer en dehors du centre. C’est une erreur.
Au lieu d’une seule grosse animation excentrée, nous souhaitons des animations plus conviviales, plus chaleureuses et surtout plus proches de nos quartiers : aux Bergères, place des Marées, sur le parvis de la vieille église, autour de la mairie,...
A Noël, réapproprions-nous les espaces publics de notre commune. Faisons en des lieux de retrouvailles effectivement « intergénérationnels », comme vous présentez de manière artificielle cette opération « Puteaux en neige ».
Pourquoi avez-vous décidé cette délocalisation ? Parce que nous sommes à Puteaux dans la surenchère : il faut toujours plus grand, plus cher.
Cette surenchère est double : votre propre surenchère –vous voulez toujours plus- et la surenchère des fournisseurs qui savent qu’à Puteaux, "on a de l’argent". Des fournisseurs qui facturent toujours davantage ; c’est le fameux « prix Puteaux ».
Ainsi pour 2 patinoires –une grande et une petite- la ville va dépenser 731.700 euros HT, soit près de 900.000 euros TTC.
C’est un niveau de prix que je ne m’explique pas. Cherchant sur le net des éléments de comparaison, dans d'autres communes, j’ai trouvé 5 exemples de patinoires de Noël pour des prix allant de 80.000 à 200.000 euros. Comment Puteaux fait pour dépenser 10 fois plus que Cahors et Angoulême, 8 fois plus que Caen et 5 fois plus que Soissons et Charleville ? C’est ce que j’ai appelé le « mystère de Noël de Puteaux ».
Au total pour cette édition de « Puteaux en neige », nous atteindrons encore le million d’euro. Voilà une opération gratuite qui coûte bien cher aux contribuables ! Car se sont bien les contribuables putéoliens qui paieront cette opération.
Vous nous dites que vous allez faire appel à des sponsors. Mais aucun sponsor ne paiera 1 million d'euros pour une animation fermée qui n'attire que quelques milliers de personnes. Au mieux, le sponsoring couvrira 5% des dépenses. Le reste sera supporté par nos impôts.
Vous allez également solliciter le Conseil général pour obtenir une subvention. Là encore, le niveau de cette subvention ne représentera qu’un très faible pourcentage (1 ou 2%) du coût total de « Puteaux en neige ».
Nous appelons à un arrêt de cette surenchère et à une modération des dépenses. On peut faire de très belles animations de Noël sans dépenser autant et consacrer l’argent dégagé à des choses indispensables : rénover les logements HLM dégradés par exemple.
Et je ne parle pas du bilan écologique de cette opération. Au moment du « Grenelle de l’environnement », "Puteaux en neige" paraît pour le moins décalé.
Sur la base de nos propositions et parce que cet événement tel qu’il est conçu ne répond pas au projet de bonne gestion, de respect de l’environnement et de qualité de vie que nous souhaitons développer pour Puteaux, le groupe « Alternance Puteaux », qui rassemble les élus MoDem et Verts de ce conseil municipal, vote CONTRE.
Christophe Grébert
Conseiller municipal MoDem de Puteaux
(photo : Puteaux en neige 2007, Flickr)