La Gendarmerie Nationale enquête sur MonPuteaux.com, à la suite d'une plainte de Joëlle Ceccaldi-Raynaud
jeudi 15 juin 2006
J'ai reçu hier (mercredi) par e-mail un "procès-verbal de réquisition" de la brigade des recherches de la Gendarmerie Nationale à Nanterre. Celle-ci agit sur commission rogatoire du juge de Nanterre Aude Montrieux, dans le cadre d'une instruction contre X pour "usurpations de fonctions", suite à une plainte déposée par la députée-maire UMP de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud.
La Gendarmerie Nationale me demande de lui communiquer l'adresse IP d'un internaute qui a laissé un commentaire sur mon blog.
Le 30 septembre 2005, lors du conseil municipal, Joëlle Ceccaldi-Raynaud avait annoncé le dépôt de cette nouvelle plainte visant MonPuteaux.com. Elle m'accusait alors de complicité d'"usurpation d'identité".
De quel énorme crime s'agit-il ?
Le 11 août 2005, en fin de soirée, un visiteur de mon blog a publié un commentaire -sur une note consacrée à des travaux sur les quais de Seine- en le signant "Joëlle Ceccaldi-Raynaud". Il s'agissait d'une plaisanterie idiote et il n'y avait pas de confusion possible. Le contenu du message était anodin et ne contenait aucun propos diffamatoire. Personne ne s'y est trompé : aussitôt un autre lecteur laissait un commentaire pour dénoncer la supercherie. Quelques minutes plus tard, le plaisantin publiait un autre commentaire pour s'excuser et reconnaitre sa faute. Je n'étais pas devant mon ordinateur à ce moment là. Bien sur, dès que j'ai vu le message faussement signé, je l'ai effacé. Conformément à la loi, je suis intervenu "promptement". Le commentaire litigieux n'est resté en ligne que quelques heures. Depuis, tout commentaire laissé sur mon blog doit être validé par moi avant sa publication. Dommage pour la liberté de discussion. A Puteaux, c'est compliqué.
Tout cela aurait dû en rester là, mais c'était sans compter avec l'acharnement des Ceccaldi-Raynaud à trouver un prétexte pour faire fermer MonPuteaux.com.
Joëlle Ceccaldi-Raynaud -qui consultait mon blog depuis sa villa en Corse, a-t-elle raconté lors du conseil- a eu le temps de demander à un huissier de faire un constat : "J'ai décidé de poursuivre en justice les auteurs et les complices, a déclaré la maire de Puteaux. Il s'agit de détournement de ma fonction. Personne ne peut se targuer d'être maire à ma place (allusion à son père, Charles, qui conteste son pourvoir sur son blog ?). Je suis en train d'essayer de garder mon image de marque (allusion à la guerre des Ceccaldi ?). A bon entendeur, salut".
Cette affaire montre d'une part que mon blog est sous surveillance permanente : Joëlle Ceccaldi-Raynaud le consulte même durant ses vacances, en plein mois d'août ! Ce sont par ailleurs plusieurs milliers d'euros en avocat et en huissier qui vont encore être dépensés sur le budget de la commune pour, finalement, une histoire ridicule qui ne mérite pas la mobilisation d'un juge et des services de Gendarmerie. Quelle perte de temps ! Quel gaspillage d'argent public !
Je ne peux m'empêcher de remarquer que cette nouvelle enquête intervient alors que Charles et Joëlle Ceccaldi-Raynaud sont convoqués le 4 juillet prochain au tribunal de Nanterre. Ils doivent être jugés en correctionnel pour m'avoir diffamé.
Cette enquête tombe également au moment où je lance, avec d'autres blogueurs locaux, le site www.webcitoyen.com pour la défense de la liberté d'expression sur Internet. Quel hasard !
Christophe Grébert