Le futur "palais" des sports de Puteaux : un projet sans cohérence, à 30 millions d'euros
lundi 20 juin 2005
La construction du "palais" des sports et des piscines, sur l'île de Puteaux, progresse lentement mais sûrement, à un rythme putéolien. D’ici quelques mois, ce complexe sportif devrait ouvrir ses portes au public. Officiellement, la mairie annonce une inauguration en 2006. Chiche ?
La piscine comptera trois bassins, un à l’extérieur et deux à l’intérieur dont l’un pour les enfants.
Le bassin extérieur d’une longueur de 50 mètres comportera une partie ludique (partie arrondie sur la maquette publiée en page 11 de « Puteaux Infos » de juin 2005).
Entre les bassins intérieurs et extérieur, il y aura une liaison aquatique permettant aux nageurs de passer de l’intérieur à l’extérieur tout en restant dans l’eau.
La mairie caresse l’idée un peu folle d’ouvrir le bassin extérieur toute l’année ; pour contrer la déperdition de chaleur, la chaufferie devra tourner à plein régime et l’énergie nécessaire sera considérable. Mais lorsqu’il s’agit d’épater la galerie, peu importe le coût, la mairie ne recule devant rien. Reste à savoir comment seront vêtus les maîtres-nageurs qui surveilleront la baignade en hiver, peut-être en combinaison de ski et bonnet !
Cet ensemble sportif comptera une zone de détente avec sauna, jacuzzi et autres équipements de relaxation pour prendre grand soin de notre corps.
Le "palais" des sports comptera quelques salles de sports (danse, escrime et musculation), mais sera essentiellement dédié aux clubs sportifs qui auront chacun leur club-house. La démarche de la mairie est assez surprenante dans la mesure où après avoir démantelé la confédération sportive municipale, elle recrée un centralisme comme si elle voulait avoir l’œil sur l’ensemble des clubs et de leurs membres.
Compte tenu de l’interdiction faite aux cycles et aux voitures de circuler dans cette zone de l’île et du nombre limité de places de parking en amont, quels sont les moyens de locomotion que la mairie mettra à notre disposition pour y aller ? Etait-il judicieux de construire de nouvelles salles d’activités sportives dans une zone où personne n’habite ? Ne serait-il pas préférable de répartir les équipements sportifs sur l’ensemble du territoire de la ville pour que les Putéoliens aient une salle à proximité de chez eux ?
N’est-il pas singulier de n’avoir prévu aucune salle d’activités sportives dans la ZAC des Bergères où des milliers de Putéoliens habiteront ?
Ne serait-il pas préférable de dédier l’île exclusivement aux activités sportives et de loisirs de plein air ?
Nous sommes la seule ville des Hauts-de-Seine en bordure de Seine à ne pas avoir d’activités nautiques.
Ne serait-il pas grand temps de créer un club d’activités nautiques pour répondre à une demande non satisfaite à ce jour ?
Plutôt que de construire ce "palais" pharaonique pour y loger le club-house de tous les clubs, n’aurait-il pas été préférable que chaque club ait son club-house là où ont lieu ses activités ?
Plutôt que de construire trois bassins dans un même lieu aussi excentré, n’aurait-il pas été préférable de reconstruire le bassin extérieur sur l’île et de construire les bassins intérieurs aux Bergères ?
Rappelons que le candidat Charles Ceccaldi proposait la construction d’une piscine couverte dans le quartier Valmy dans son programme des municipales de 1995. Pourquoi n’a t’il pas tenu l’engagement pris devant les électeurs ?
Bref, n’aurait-il pas été préférable de dépenser ces dizaines de millions d’euros différemment (ce chantier va en effet coûté aux contribuables putéoliens une trentaine de millions d'euros) ?
Si la municipalité avait demandé leur avis aux Putéoliens, auraient-ils accepté la construction de ce mastodonte qui risque de déshumaniser la pratique sportive et de loisirs par son côté « Usine » ?
Je pense que les Putéoliens attendent une autre politique sportive qui allie loisirs et compétition qui ne sont pas antinomiques contrairement à ce que pense la municipalité actuelle. Ils attendent une politique sportive qui prenne en compte la dimension humaine et la valorise et non pas d’être traités en consommateurs d’activités ludiques.
Si la mairie ne s’ingéniait pas à tout régenter, mais se bornait à laisser les clubs sportifs de Puteaux définir et gérer leurs activités en toute indépendance et à leur donner les moyens financiers et logistiques nécessaires à leur développement ; nous pourrions faire du CSMP un grand club sportif à l’instar de l’ACBB.
NG