Législative 2005 : Nicolas Sarkozy fait tout pour faire oublier sa suppléante Joëlle Ceccaldi-Raynaud
lundi 28 février 2005
Pendant quelques semaines, tout Puteaux a bruissé de supputations pour savoir qui Nicolas Sarkozy choisirait pour suppléant à l’occasion de l’élection législative partielle du 13 mars 2005. Si les uns se prononçaient pour la reconduction de la fille Ceccaldi, d’autres espéraient une nouvelle tête qui aurait pu conduire la liste UMP lors des prochaines élections municipales. Finalement, après un suspense très soutenable, le couple Sarkozy-Ceccaldi élu en juin 2002, sollicitera à nouveau nos suffrages.
A l’époque où sa suppléante tardait à démissionner, la presse s’était faite l’écho de propos lourds de sens qu’auraient tenu Nicolas Sarkozy sur celle-ci. Alors pourquoi l’a t’il finalement choisie ? Est-ce parce qu’elle était incontournable ou que le choix importait peu ? Lui seul peut répondre à cette question, mais en fin politique, il n’y répondra pas publiquement. Alors faisons un peu prospective pour tenter de comprendre son choix.
Parmi ses objectifs, nous en retiendrons deux ; l’un à court terme est de retrouver son siège de député afin de disposer d’une tribune à l’Assemblée Nationale et l’autre à moyen terme (ou à plus long terme si les électeurs en décident autrement) est d’accéder à la présidence de la République.
Son objectif à court terme semble une simple formalité dans la mesure où sa circonscription fait partie de ces circonscriptions en or pour tout candidat UMP. Mais à cette élection acquise, Nicolas Sarkozy veut y ajouter la manière, c’est à dire être élu dès le premier tour avec un score à faire pâlir d’envie bon nombre de candidats. En choisissant la fille Ceccaldi, les votes ceccaldistes lui sont acquis à moins d’un double jeu de leur part, mais très improbable car il fragiliserait leur candidate pour les prochaines municipales.
Le revers de la médaille, c’est qu’il récupère également quelques casseroles qui altèrent son image d’homme de rupture avec certaines pratiques et qui font taches dans le portrait. D’ailleurs à propos de portrait, avez-vous remarqué l’affiche du candidat ? Seuls son portrait et son nom apparaissent sur celle-ci. Nulle mention de sa suppléante, même pas à l’encre sympathique ; ceci vaut tous les discours du monde.
Et pour la présidentielle, est-ce un handicap ? Bien que nous n’ayons pas d’exemples dans le passé, nous pouvons lui faire confiance pour trouver la bonne parade si la justice aboutissait d’ici là dans les affaires en cours ou si le hasard voulait que quelques dossiers gênants sortent fort opportunément.
Tout laisse donc à penser que Nicolas Sarkozy a choisi Joëlle Ceccaldi pour suppléante parce que la loi lui impose d’avoir un suppléant mais qu’il ne faut en tirer aucune conclusion ni sur ses sentiments à son égard ni sur son soutien politique à long terme ; par contre, il est clair qu’il fait tout pour en parler le moins possible et la rendre invisible aux yeux des Français.
NG