HLM du 92 : Schuller et Balkany renvoyés en correctionnelle
vendredi 04 février 2005
Patrick Balkany, le maire UMP de Levallois-Perret et l'ex-conseiller général RPR Didier Schuller sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Créteil, au terme d'une instruction de près de 10 ans sur l'affaire de l'office HLM des Hauts-de-Seine.
Patrick Balkany, ancien président de l'office (1985-1988), a été renvoyé pour "complicité de trafic d'influence". Didier Schuller, ancien directeur général de l'OPHLM (1986-1994), a pour sa part été renvoyé pour "recel d'abus de biens sociaux et trafic d'influence".
Huit autres personnes seront jugées, dont six chefs d'entreprise, un intermédiaire (Jean-Paul Schimpf) et la compagne de Schuller, Christel Delaval, soupçonnée de "complicité de trafic d'influence" et de "complicité et recel d'abus de biens sociaux".
Le parquet de Créteil a indiqué vendredi qu'il "essaye d'audiencer le procès des dix prévenus en 2005, dans les délais les plus courts".
Cette affaire a été instruite à Créteil de 1994 à mai 2004, successivement par les juges Eric Halphen, Philippe Vandingenen, puis Jean-Paul Albert. L'instruction avait été freinée par la fuite aux Caraïbes, durant sept ans, jusqu'en février 2002, de Schuller et de sa compagne.
Didier Schuller, ancien proche de Charles Pasqua, est accusé d'être au centre d'un système de commissions occultes prélevées sur les entreprises souhaitant avoir accès aux marchés publics de l'OPHLM. Lors de l'instruction, il a reconnu devant les juges que certains dons, versés légalement comme la loi l'autorisait jusqu'en 1995, représentaient une contrepartie à l'obtention de marchés publics de l'OPHLM. Il a admis avoir reçu des fonds d'entreprises et précisé avoir touché "environ 6 millions de francs" (915.000 euros) entre 1992 et 1994, pour financer ses activités politiques.
Pour sa part, M. Balkany a indiqué vendredi à l'AFP avoir bénéficié d'un non-lieu dans sa mise en examen pour trafic d'influence commis en tant que président de l'OPDHLM 92. Les faits ont été requalifiés en "complicité de trafic d'influence" pour des faits concernant la gestion du cabinet de conseil Christel Delaval et de l'association Clichy Unie, qui éditait un journal municipal sous la houlette de Didier Schuller, a ajouté le maire de Levallois-Perret. "On ne m'accuse de rien qui entache mon honorabilité", a-t-il estimé. Le président de l'UMP "Nicolas Sarkozy m'a appelé ce matin (vendredi, ndlr) à 08H30 pour me féliciter de mon non-lieu", a encore affirmé M. Balkany.
(Sources : Nouvel Obs, d'après AFP et Le Parisien)