Revue de presse : "Puteaux: opposant amateur de roses s'abstenir" (Libération)
mardi 25 mai 2004
Libération a publié ce matin un article sur mon "interpellation" par la police municipale de Puteaux :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=208742#
"Christophe Grébert est devenu malgré lui un «notable» de la ville de Puteaux (Hauts-de-Seine). Dans la rue, il est reconnu, insulté, menacé. Il y a dix jours, il était interpellé par la police municipale pour avoir... pris en photo les rosiers du parc ! Cet argument a été servi, faute de mieux, par la police municipale à la police nationale. Jeune militant socialiste, Grébert pense que le véritable grief à son égard est le site Internet qu'il anime depuis deux ans. Dans Monputeaux.com, il dénonce les petits arrangements de l'ex-maire (UMP) de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, qui vient de céder son poste à sa fille Joëlle, après 35 ans de mandat.
«Je faisais mes courses lorsque j'ai vu l'ancien maire sur le trottoir d'en face faire de grands signes dans ma direction», raconte Christophe Grébert. Il est aussitôt abordé par deux hommes, dont l'un porte l'uniforme de la police municipale : «Vous êtes en état d'interpellation (sic).» Il tente de passer son chemin mais est violemment plaqué par l'homme en uniforme, qui ne semble pas en service puisque les écussons officiels sont retirés de son pull. Le flic municipal appelle du renfort avec son talkie-walkie: «On l'a bloqué, venez vite !» Une voiture arrive immédiatement et quatre collègues encerclent Christophe Grébert. Impressionné, il tente de passer un coup de fil : «Vous êtes interpellé, vous n'avez pas le droit de téléphoner !» Puis appelle au secours les passants, nombreux en ce samedi après-midi : «Appelez la police nationale, je suis opposant politique !» L'expression peut faire sourire, mais prend tout son sens dans le fief de Charles Ceccaldi-Raynaud, longtemps député suppléant de Nicolas Sarkozy, avant que sa fille prenne le relais. Chez cet ex-commissaire, il ne fait pas bon exprimer son désaccord. Son cabinet n'a pas répondu au coup de fil de Libération. Christophe Grébert est interdit de conseil municipal, pourtant public. Si nécessaire, des malabars lui font barrage. Autre tactique : remplir la salle par des fidèles deux heures avant son ouverture.
Nouvelles menaces sur le trottoir : «Taisez-vous, sinon on ajoute trouble à l'ordre public !» Ajouter à quoi ? nul ne sait. Un quart d'heure plus tard, la police nationale arrive, les municipaux le lâchent enfin. C'est la police républicaine qui lui apprend qu'on lui reproche d'avoir pris des photos dans un parc le matin même. Rien d'illégal, donc.
Christophe Grébert a porté plainte contre X pour atteinte à la liberté individuelle. Le dossier a été transmis à la sûreté départementale, qui a procédé hier aux premières auditions. De son côté, l'Union syndicale professionnelle des policiers municipaux (USPPM) a demandé au ministère de l'Intérieur l'ouverture d'une enquête. Elle rappelle l'existence d'un récent code de déontologie qui donne le pouvoir de refuser un ordre illégal, même s'il émane du maire : «Mieux vaut être au placard (en refusant) qu'à la chôme (en se mettant hors la loi)», résume l'USPPM".
LIRE MON PROPRE RÉCIT DE L'INTERPELLATION ICI